La Nation Bénin...
Le
service de la police municipale de la ville de Cotonou n’est plus opérationnel.
Tous les agents sont suspendus. C’est la décision prise par le secrétaire
exécutif de la mairie. Cette mesure permettra une mise en œuvre exemplaire de
la réforme de cette unité qui sera étendue à d’autres mairies.
Aucun des agents de la police municipale de Cotonou n’est plus en fonction. A travers la décision municipale n°085/Mcot/Cc/Se//Cj/Daaf/Sa en date du 26 septembre 2024, ils sont tous appelés à déposer les uniformes pour un moment. « Sont suspendus de leur fonction de policiers municipaux, les agents de la mairie de Cotonou en service avant l’entrée en vigueur des décrets n°2023-061 du 22 février 2023 portant règles relatives à la création de la police municipale et n°2023 du 22 février 23 février portant règles statutaires communes aux agents de la police municipale », indique l’article 1er de cette décision signée par Anges Paterne Amoussouga, secrétaire exécutif de la mairie. L’article 2 de la décision informe la destination de ces agents. Ce qui laisse planer des doutes sur leur retour dans cette unité en pleine réforme de la police municipale. « Les intéressés sont remis à la disposition de la Direction des affaires administratives et financières pour y servir », fixe cet article.
En
réalité, cette suspension des agents de la police municipale de Cotonou
intervient à un moment où des dispositions sont prises pour donner un nouveau visage
à ce service opérationnel des mairies. Avec les nouvelles dispositions
règlementaires, des conditions précises sont fixées pour intégrer cette
corporation.
La
carrière des agents est d’ailleurs mieux planifiée. Dans ce contexte, cette
unité sera davantage dans son rôle afin que la police républicaine puisse se
déployer sur le front de la sécurité.
Selon le décret 2023-062 du 22 février 2023 portant règles statutaires communes aux agents de Police municipale, le corps des agents de la Police municipale comprend quatre grades. Il s’agit des gardiens de Police municipale stagiaires, des gardiens de Police municipale de troisième classe, des gardiens de Police municipale de deuxième classe et des gardiens de Police municipale de première classe. En organisant les grades de cette manière, le décret précise que « les agents de la Police municipale obéissent à une organisation hiérarchique ». Ainsi, seuls les agents du grade inférieur ayant subi avec succès une évaluation avec satisfaction de l’encadrement peuvent accéder au grade suivant. Conformément à la décision du Conseil des ministres donnant les nouvelles orientations fondant la Police municipale, le dernier alinéa de l’article 3 fixe que « nul ne peut exercer comme agent de la Police municipale de première classe plus de trois ans ».
Le
nouveau décret régit également le processus de recrutement des agents de cette
unité sous tutelle des mairies. Ainsi, la sélection pour le recrutement dans ce
corps est organisée par la direction générale de la Police républicaine, qui,
au besoin, y associe d’autres structures compétentes. Et les candidats à cette
profession, en dehors du fait qu’ls doivent avoir entre 20 et 25 ans, doivent
entre autres, être titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent et
subir une enquête de moralité.
S’agissant
des conditions générales, l’article 7 stipule que « les candidats déclarés
définitivement admis, après la visite médicale et l’enquête de moralité, sont
nommés, sur proposition du directeur général de la Police républicaine,
élèves-gardiens de la Police municipale, par décision du maire contresignée par
le secrétaire exécutif de la mairie ». De plus, chaque élève-gardien de Police
municipale nommé, signe un contrat de travail administratif dont la durée,
incluant les périodes de formation, d’essai et de service au grade de troisième
classe, est de quatre ans. Quant au contrat de l’agent de la Police municipale,
le décret impose qu’il est renouvelable deux fois pour une durée de trois ans,
chacune. « Dans tous les cas, le cumul des durées de contrat de travail de
l’agent de Police municipale ne peut excéder dix ans », selon le même article 7
du décret en son dernier alinéa.
Au moment où les agents de la police municipale sont suspendus, les nouvelles recrues qui devraient commencer la formation préliminaire après leur réussite au concours, sont en attente. Cette formation, pour diverses raisons non clarifiées, est suspendue pour le moment.
En effet, 1100 jeunes gens et jeunes filles feront prochainement leur entrée dans l’effectif de la police municipale de sept communes. A travers un concours de recrutement qu’organisera le gouvernement, 250 agents seront recrutés pour la mairie de Cotonou, 250 pour Abomey-Calavi, 100 pour Djougou, 150 pour Ouidah, 100 pour Parakou, 100 pour Sèmè-Kpodji et 150 pour la municipalité de Porto-Novo■