La Nation Bénin...
Les stratégies de développement économique et
social inclusif au Bénin face aux chocs multiples sont au cœur de l’édition
2023 des Journées scientifiques de l’économie béninoise (Jseb) démarrée, ce
jeudi 14 décembre à Cotonou. Les échanges seront sanctionnés ce jour par des
conclusions et recommandations devant orienter les politiques.
C’est parti pour les quatrièmes Journées
scientifiques de l’économie béninoise (Jseb 2023) centrées cette année sur les
stratégies de développement économique et social inclusif au Bénin face aux
différents chocs économiques. Deux jours durant, les participants venus du
Bénin, du Togo, du Burkina Faso, de la France, du Canada, des Etats-Unis,
échangent sur des préoccupations actuelles telles que l’investissement dans le
capital humain, la résilience face aux chocs multiples, l’endettement maîtrisé
et la politique budgétaire innovante.
La pandémie de Covid-19, le conflit
russo-ukrainien, la fermeture des frontières du Nigeria, l’instabilité
politique dans la sous-région, la montée du terrorisme, sont autant de facteurs
qui ont affecté l’économie béninoise et il convient de trouver des stratégies
appropriées pour mieux y faire face, justifie Adéchina Elie C. Idohou,
directeur général adjoint de l’Economie.
La succession de chocs et de crises tels que
les catastrophes naturelles, les conflits armés ou les crises économiques et
financières, au cours de la dernière décennie, a un impact significatif sur la
réalisation de l’Agenda 2030 des Nations Unies, appuie le représentant résident
du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Aouale Mohamed
Abchir se réjouit du choix de la thématique centrale des assises. Comme
conséquences, énumère-t-il, l’on observe la destruction des infrastructures, la
perturbation des systèmes de santé et d’éducation, l’aggravation des inégalités
existantes, l’augmentation de la pauvreté via la destruction des moyens de
subsistance des populations vulnérables, les pertes d’emplois, les déplacements
forcés sans oublier la dégradation de l’environnement.
Face à ces défis cruciaux, il importe que les
échanges débouchent sur des pistes de solutions qui allient la théorie et la
pratique afin de guider la décision publique pour un développement économique
durable et équitable, préconise Hermann Orou Takou, directeur de cabinet du
ministre de l’Economie et des Finances, procédant à l’ouverture des travaux.
Les échanges devront permettre d’adresser des recommandations pertinentes,
crédibles et opérationnelles visant à atteindre une croissance forte, inclusive
et durable, insiste-t-il.
Nouvelles perspectives
La recherche scientifique se doit d’être un
catalyseur essentiel pour l’élaboration de politiques éclairées, selon Josué
Azandégbé, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche scientifique. Les chercheurs ont la responsabilité de
traduire leurs découvertes en actions concrètes qui peuvent stimuler
l’innovation, la productivité et la compétitivité, lance-t-il.
L’une des innovations de cette édition, c’est
l’institution d’une table ronde des décideurs sur le thème « Inclusion
financière et résilience au Bénin ». Elle a permis de passer en revue les
initiatives novatrices implémentées dans différentes structures pour améliorer
non seulement leurs performances mais également promouvoir la finance inclusive
et accroître les opportunités et services offerts par les Systèmes financiers
décentralisés aux populations.
La conférence inaugurale du professeur Patrick
Villieu de l’université d’Orléans en France a porté sur « La dette publique en
Afrique subsaharienne : vers l’insoutenabilité ? ». Le communicateur a salué
les efforts du Bénin, tout en soulignant que la stratégie d’endettement devra
davantage mettre l’accent sur la viabilité globale de la dette, la mobilisation
de ressources concessionnelles auprès des bailleurs, l’amélioration du profil
de remboursement, la maîtrise des risques liés à la variation du taux d’intérêt,
au refinancement de la dette, aux passifs contingents.
Entre autres préoccupations, l’investissement dans le capital humain, la résilience face aux chocs multiples, l’endettement maîtrisé et la politique budgétaire innovante ont été abordés