La Nation Bénin...
Face
à l’ampleur des flux financiers illicites en Afrique, la Banque africaine de
développement (Bad) présente un nouveau Plan d’action 2024-2026. Ce programme
vise à renforcer les dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et la
fuite des capitaux, qui fragilisent l'économie du continent.
Létau
se resserre autour des flux financiers illicites. Face aux pertes colossales
qu'ils engendrent, les institutions financières redoublent d'efforts pour
renforcer les dispositifs de contrôle et de prévention. Chaque nouvelle
initiative vient consolider l’arsenal existant, avec un objectif clair qui est
d’assainir le système financier et préserver les ressources économiques du
continent.
C’est dans cette perspective que la Banque africaine de développement (Bad) franchit une nouvelle étape décisive dans la lutte contre le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites. Ce 25 février, l’institution lance officiellement un nouveau Plan d’action triennal (2024-2026) destiné à combattre ces phénomènes qui coûtent à l’Afrique des milliards de dollars chaque année. L'événement, réunissant experts financiers et décideurs, mettra en avant des stratégies concrètes pour protéger les ressources du continent contre les activités criminelles. Selon les données de la Bad, les pertes liées aux flux financiers illicites ont presque doublé en cinq ans, passant de 50 milliards de dollars par an en 2015 à 90 milliards de dollars en 2020. Ce montant représente 3,7 % de la production économique totale du continent et correspond presque à l’ensemble des investissements et aides étrangères reçus annuellement par l’Afrique. La situation est plus critique dans les pays en sortie de crise ou à ressources limitées, où ces pertes accentuent la vulnérabilité économique et sociale. Le Plan d’action 2024-2026 de la Bad vise à renforcer les capacités des pays africains en matière de prévention et de répression des flux financiers illicites. Il mettra l’accent sur la coopération entre la Banque, les États membres et les partenaires internationaux afin de développer des systèmes plus efficaces de détection et de contrôle.
Une lutte plus efficace
Les discussions lors de l'événement permettront aux différents acteurs de partager leurs expériences et d'identifier les meilleures pratiques pour contrer la pègre. Outre la préservation des ressources financières, l’initiative de la Bad vise à stabiliser les économies locales et à favoriser un développement durable. En limitant les pertes de capitaux, les pays pourront accroître leurs recettes fiscales, financer davantage de projets d’infrastructures et renforcer leurs institutions financières. Pour la Bad, stopper l’hémorragie des fonds illicites est un enjeu stratégique pour assurer la prospérité du continent. Ce Plan d'action repose sur plusieurs axes stratégiques visant à assainir le système financier africain et à contrer efficacement les flux illicites. Tout d'abord, il met l'accent sur le renforcement des capacités institutionnelles et juridiques des États afin de mieux identifier et sanctionner ces pratiques nuisibles. Ensuite, il vise à améliorer la transparence et la coopération entre les institutions financières du continent et les régulateurs internationaux, condition essentielle pour un contrôle plus efficace des mouvements de capitaux. Par ailleurs, l'intégration des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle constitue un levier clé de ce plan, permettant une détection plus rapide et plus précise des transactions suspectes. Enfin, la sensibilisation et la formation des acteurs économiques et financiers occupent une place centrale dans cette démarche, afin d'instaurer une véritable culture de conformité et de renforcer la lutte contre la criminalité financière à tous les niveaux. Le lancement de ce nouveau plan innovant marque donc une avancée majeure dans la lutte contre la criminalité financière en Afrique. Toutefois, son succès dépendra de l'engagement des États à appliquer les mesures proposées et à instaurer des mécanismes de suivi rigoureux. Une coopération efficace et durable entre les différents acteurs permettra d’endiguer ces flux financiers illicites qui freinent le développement du continent.