La Nation Bénin...
Le
Bénin a connu une dynamique économique favorable au mois de février 2025,
soutenue par des indicateurs positifs dans plusieurs secteurs clés. Toutefois,
les tensions sur les marchés internationaux et les fluctuations des prix des
matières premières créent des défis pouvant peser sur les perspectives à long
terme.
L’Indice du chiffre d'affaires (Ica) a enregistré une croissance notable de 6,6 % en février 2025 par rapport à février 2024, illustrant une dynamique économique robuste, selon la direction de la Prévision et de la Conjoncture de la direction générale de l'Économie (Dpc/Dge). Cette performance est en grande partie portée par des secteurs en forte expansion tels que «l'électricité, gaz et eau» (33,4 %), les « produits des industries extractives » (197,2 %), ainsi que le « commerce » (4,9 %) et les « autres services » (32,1 %), précise la note de Synthèse conjoncturelle au titre de février 2025. En glissement mensuel, l’Ica a progressé de 2,1 %, ce qui témoigne d’une stabilité et d’une résilience des activités économiques nationales.
Le marché du travail a également suivi cette tendance haussière, avec l’indice global de l’emploi qui a enregistré une hausse de 7,8 % par rapport à février 2024, soutenue par des secteurs tels que les « industries agroalimentaires » (17,2 %), le « commerce » (11,0 %), la « construction » (12,4 %) et les « autres services » (12,8 %). Cette tendance positive est confirmée par une hausse de 7,2 % en comparaison avec le mois précédent, signalant une amélioration de la situation de l'emploi dans les grandes entreprises du pays.
Les chefs d'entreprise au Bénin partagent une perception favorable de l’évolution de leurs activités. L’indicateur des soldes d’opinion est ressorti positif à 0,04, indiquant un climat d'affaires optimiste, selon la Dpc. Les dirigeants semblent confiants quant aux perspectives de croissance et aux opportunités d’expansion dans les mois à venir.
Défis à l’horizon
Quant au niveau général des prix, il reste maîtrisé en dépit d’une certaine volatilité des prix. En effet, l’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) a enregistré une augmentation modeste de 1,0 % en février, portant son niveau à 101,7 contre 101,1 le mois précédent. En glissement annuel, l’inflation reste relativement faible, avec une hausse de seulement 0,1 %. Cependant, le taux d’inflation calculé selon la méthodologie de l’Uemoa ressort à 1,3 %, ce qui indique une légère pression sur les prix à la consommation.
Malgré
les résultats économiques positifs, la situation reste fragile face aux
incertitudes économiques mondiales et aux pressions inflationnistes
potentielles. L’environnement économique mondial reste soutenu, avec une
activité croissante en Chine, au Nigeria, dans la zone Euro et aux Etats-Unis.
Toutefois, les cours des matières premières ont connu des baisses notables,
notamment pour le pétrole, le coton et le riz. Le prix du baril de pétrole a chuté
de 3,1 % en février 2025, et sur une base annuelle, cette baisse atteint 5,3 %.
En revanche, le naira nigérian a enregistré une appréciation de 2,1 % par
rapport au mois précédent, ce qui est un signe positif pour les relations
commerciales dans la région.
Il importe de suivre de près l’évolution de ces facteurs externes afin d’ajuster les politiques économiques et garantir une stabilité durable pour le pays. Car, la baisse des prix des matières premières, en particulier du pétrole et du coton, pourrait impacter négativement les exportations béninoises, qui dépendent en grande partie de ces ressources. De plus, l’appréciation du dollar américain pourrait augmenter les coûts des importations pour les entreprises locales, exacerbant ainsi les pressions inflationnistes.