La Nation Bénin...
L’activité économique devrait repartir à la hausse en Afrique subsaharienne pour ressortir à 4 % en 2024, mais ce rebond n’est pas garanti, selon le Fmi.
Le taux de croissance économique s’afficherait à 4,0 %, en
augmentation dans les quatre cinquièmes des pays de la région, selon la
dernière édition du Rapport Perspectives économiques régionales : Afrique
sub-saharienne du Fonds monétaire international (Fmi, octobre 2023). Les pays
de la région dont l’économie est plus diversifiée connaîtront la croissance la
plus élevée. Les pays pauvres en ressources naturelles devraient également
afficher de solides résultats, projette-t-il, s’appuyant sur une certaine
maîtrise de l’inflation dans la plupart des pays et la trajectoire « plus
viable » des finances publiques.
Les estimations laissent penser que le redressement
économique de la région pourrait bien avoir déjà commencé au deuxième trimestre
de cette année. En effet, plus de 40 % des pays ont vu leur taux d’inflation
baisser depuis au moins deux mois, d’après les dernières données disponibles.
L’inflation ne devrait augmenter au cours de l’année 2024 que dans cinq pays :
l’Angola, le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, le Niger et les Seychelles.
Les niveaux d’endettement se sont stabilisés autour de 60 % à partir de 2021,
et devraient amorcer un léger repli à partir de 2024, mettant ainsi fin à une
tendance haussière qui dure depuis une décennie.
Intitulée « Une éclaircie à l’horizon ? », la
Note d’analyse des Perspectives économiques régionales souligne toutefois que
ce rebond reste entouré d’incertitudes. La croissance pourrait être compromise,
si les réformes tardent à se faire, si l’instabilité politique s’accroît dans
la région ou qu’un risque extérieur se matérialise, notamment en raison du
ralentissement de l’économie chinoise, avertit le Fmi.
Politique
Au nombre des nuages à l’horizon, l’institution signale
l’inflation toujours élevée qui dépasse les 10 % dans 14 pays, de considérables
pressions sur ses taux de change, la pénurie de financement avec les taux des
emprunts élevés et les dettes difficiles à refinancer. Ces facteurs de risque
baissier exigent que les pouvoirs publics procèdent de manière résolue à de
difficiles arbitrages. Il peut s’avérer nécessaire de poursuivre le
resserrement de la politique monétaire tant que l’inflation n’aura pas
visiblement marqué le pas. Dans les pays en régime de change fixe,
l’orientation de la politique monétaire doit correspondre à celle du pays à la
monnaie duquel elle est arrimée, afin de préserver la stabilité extérieure et
d’empêcher de nouvelles baisses du niveau des réserves, recommande le Fonds.
Dans les pays en régime de change flottant, il convient de laisser les monnaies
fluctuer autant que possible, dans la mesure où il peut s’avérer coûteux de
résister à des évolutions dictées par des paramètres fondamentaux de
l’économie. Le soutien ciblé en faveur des pauvres ainsi que des réformes
structurelles pour le rééquilibrage des comptes publics s’avèrent nécessaires
lorsque le déficit budgétaire s’ajoute aux pressions sur le taux de change.
Les pays devront également honorer les remboursements de
dette tout en se ménageant des marges de manœuvre pour les dépenses de
développement, prône le Fmi. Il est question d’accroître les recettes
intérieures, d’emprunter et de gérer prudemment les ressources, en procédant si
nécessaire à des restructurations.
D’ambitieuses réformes structurelles devant favoriser la
croissance du revenu par habitant, sont aussi à privilégier, selon le Fmi qui
souligne l’importance d’investir dans l’éducation, d’assurer une meilleure
gestion des ressources naturelles, d’améliorer le climat des affaires et
d’adopter les solutions numériques.