La Nation Bénin...
A l’heure où l’intégration régionale s’intensifie et où
la transition numérique bouleverse les pratiques médiatiques, la presse économique
ouest-africaine cherche un nouveau souffle. Réunis à Abidjan, des journalistes,
experts et décideurs explorent les voies d’un journalisme économique plus
engagé, plus outillé et mieux connecté aux enjeux de l’Uemoa.
Sous l’impulsion de la Plateforme Médias Uemoa et avec le
soutien de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine
(Uemoa), un important colloque sur le journalisme économique s’est ouvert, ce
mercredi 25 juin à Abidjan. Pendant trois jours, journalistes, universitaires,
experts et représentants d’institutions communautaires débattent autour du
thème : « Le journalisme économique à l’ère des mutations technologiques et de
l’intégration régionale : défis, opportunités et perspectives pour l’Uemoa ».
« Notre colloque se tient à un moment où les économies de
la région sont en pleine relance et affichent toutes de fortes ambitions de
croissance robuste et de développement accéléré. Dans un tel contexte, le rôle
de la presse économique est essentiel », a déclaré, Emeline Amangoua,
secrétaire générale de la Plateforme et présidente du comité d’organisation.
« Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique amorcée
par des journalistes décidés à mieux comprendre et faire comprendre les enjeux
de l’intégration régionale aux populations », renchérit Léonard Dossou,
coordonnateur de la Plateforme Médias Uemoa.
Invité spécial de la rencontre, Roger Félix Adom,
ministre conseiller auprès du Premier ministre ivoirien, a livré un plaidoyer
vigoureux en faveur d’un journalisme économique modernisé. «Moins de 30 % des
journalistes économiques de l’Uemoa disposent de matériel technologique adapté.
Cela interpelle », a-t-il souligné, plaidant pour un soutien accru à la
numérisation des rédactions.
Une session de formation à Cotonou
Représentant le président de la Commission de l’Uemoa,
Gustave Diasso, représentant résident de la Commission en Côte d’Ivoire, a
salué le dynamisme croissant de la coopération entre la Commission et les
médias. « Le président Abdoulaye Diop n’a pas hésité un instant à parrainer ce
colloque. Il considère les médias comme des partenaires de premier plan dans la
vulgarisation des réformes communautaires », a-t-il rappelé.
M. Diasso a annoncé à cette occasion la tenue, en
septembre prochain à Cotonou, d’une session de formation sur les indicateurs
économiques et les chantiers de l’Uemoa. Une initiative qui s’inscrit dans la
stratégie Impact 2030, récemment adoptée par la Commission. « Elle vise à faire
de l’Uemoa une institution agile, locomotive de l’intégration et de la
transformation structurelle de nos économies », a-t-il affirmé.
Un partenariat presse–institutions renforcé
En revenant sur son expérience récente de publication
numérique, l’invité spécial a rappelé l’importance de la presse en ligne. «
Avec la presse en ligne, on peut toucher tout le monde, à tout moment. Ce type
de diffusion permet des interactions immédiates, et donc un impact plus fort »
, laisse entendre M. Adom. Toutefois, « Il faut réguler; il faut que ce soit la
loi qui encadre l’usage du numérique pour éviter les abus », a-t-il souligné,
pour mettre en garde contre les dérives de certains contenus non encadrés.
Jusqu’au 27 juin, six panels thématiques se succèderont,
avec pour ambition de dresser un état des lieux de la presse économique dans la
zone Uemoa et de formuler des recommandations concrètes. Parmi les thèmes qui
seront abordés figurent l’intelligence artificielle, les modèles économiques
des médias, la coopération avec les institutions communautaires, ou encore le
financement de la presse spécialisée.
Au terme de cette rencontre, les participants espèrent poser les bases d’un réseau plus structuré, «capable de porter durablement les ambitions d’une presse économique crédible, indépendante et utile à la construction régionale », selon les mots du coordonnateur Léonard Dossou.