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Secteur bancaire: Perspectives de résilience face aux risques

Economie
L’année 2025 s’annonce donc comme une période de défis mais aussi d’opportunités pour les banques africaines L’année 2025 s’annonce donc comme une période de défis mais aussi d’opportunités pour les banques africaines

Les banques africaines devraient montrer une résilience notable en 2025 malgré un environnement économique mondial incertain, selon l’agence de notation Fitch Ratings. 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 06 janv. 2025 à 06h37 Durée 3 min.
#secteur bancaire au Bénin

Entre baisse des taux d’intérêt et risques liés à la qualité des actifs, le secteur bancaire africain demeure un pilier essentiel pour soutenir la croissance et l’investissement sur le continent. Mais une analyse dénommée “Perspectives des banques africaines 2025” de Fitch Ratings dresse un tableau nuancé pour le secteur tout en envisageant des perspectives heureuses. Alors que les économies africaines continuent de subir les effets des fluctuations économiques mondiales, notamment l’opportunité des matières premières et l’inflation, les banques locales font preuve d’une résilience remarquable. Cette solidité repose en grande partie sur la diversité des sources de revenus, des bénéfices avant dépréciation robustes et une efficacité opérationnelle bien maîtrisée. En cela, le Bénin fait figure d’exemple avec la transformation sur place de ses matières premières ces dernières années et l’entrée en bourse de deux structures publiques notamment la Loterie nationale du Bénin (Lnb) et la Banque internationale pour l’industrie et le commerce (Biic). Une preuve de la capacité des entreprises béninoises, surtout les banques, à rester résilientes face aux chocs.

Cependant, Fitch Ratings révèle que des défis majeurs subsistent sur l’ensemble du continent. L’environnement opérationnel national et international reste imprévisible, avec des risques liés à une éventuelle baisse des prix des matières premières, souvent moteur des économies africaines. Les États très endettés représentent également un facteur de risque important pour la stabilité du secteur bancaire. La baisse attendue des taux d’intérêt devrait néanmoins offrir un certain répit. Fitch Ratings prévoit que cette situation stimulera la demande de crédit, tout en renforçant la confiance des investisseurs grâce à des taux de change moins volatils. Les ménages et les entreprises, durablement touchés par des années de forte inflation, pourraient ainsi retrouver une marge de manœuvre financière. En la matière, le Bénin peut se targuer d’avoir mis en place des réformes et des outils conséquents, salués d’ailleurs par la Banque mondiale et le Fmi.

Principaux défis

En parallèle, une légère réduction des ratios de prêts dépréciés est anticipée. Cela serait dû à la croissance des prêts, à la baisse des taux d’intérêt, et à une inflation plus maîtrisée dans plusieurs économies africaines.

Malgré ces perspectives positives, la qualité des actifs demeure un point sensible. Les entreprises et les ménages continuent de ressentir les effets des pressions inflationnistes et des taux d’intérêt élevés, affectant leur capacité de remboursement. Cependant, les banques africaines sont bien positionnées pour absorber ces chocs grâce à leur capacité à générer des bénéfices élevés avant dépréciation et à maintenir des revenus diversifiés, notamment via les gains de trading. L’un des principaux défis pour les banques africaines reste le risque de contagion lié au surendettement souverain. De nombreux pays du continent font face à des charges élevées de service de la dette, ce qui peut peser sur les performances bancaires. Fitch Ratings relève que la note souveraine moyenne des pays africains concernés est « B», soulignant une vulnérabilité importante. Le Bénin se trouve épargné aujourd’hui avec un taux d’endettement d’environ 50 %, largement en dessous de la moyenne qui est de 70 % dans la région.

Mais malgré ces incertitudes, l’agence de notation estime que les banques africaines resteront globalement solides. La capitalisation, le financement et la liquidité devraient se maintenir à des niveaux confortables sur la plupart des marchés même si, dans certains pays, la baisse des rendements des titres d’État en raison de la baisse des taux d’intérêt pourrait affecter légèrement les performances bancaires. L’année 2025 s’annonce donc comme une période de défis mais aussi d’opportunités pour les banques africaines. Leur capacité à naviguer dans un contexte économique mondial complexe tout en soutenant les économies locales sera cruciale. Si elles parviennent à tirer parti des opportunités offertes par la baisse des taux d’intérêt et à gérer les risques liés à la qualité des actifs et au surendettement souverain, elles continueront d’être des acteurs clés du développement économique du continent.