La Nation Bénin...
Les
succès enregistrés par le Bénin dans le cadre de la gestion des cantines
scolaires et en matière d’alimentation fait des émules. Le Gabon qui envisage
une réorganisation de son système en la matière vient s’enquérir de l’expertise
béninoise. A cet effet, une importante délégation de ce pays séjourne
actuellement au Bénin.
L’étape
de l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan) dans l’agenda
de la visite au Bénin de la délégation gabonaise était bien plus qu’importante.
Elle devrait permettre aux hôtes de mieux comprendre les éléments de réussite
du Bénin. A l’occasion, l’ensemble des parties prenantes y étaient. Qu’il
s’agisse des organismes onusiens ayant collaboré avec le gouvernement béninois
ou même de l’Anan, l’agence qui en assure désormais la mise en œuvre, tous sont
venus entretenir la délégation gabonaise. Des échanges fructueux qui ont permis
de comprendre les besoins des visiteurs et de mettre en exergue l’expérience,
et mieux la réussite béninoise en la matière.
Au
terme de la séance de travail, Christelle Maryse Bouanga, ingénieur de
planification, conseiller technique à la vice-primature du Gabon, en rend
compte avec satisfaction. « Nous sommes en visite de prospection parce que
nous avons appris que le Bénin a mis en place les cantines scolaires et ce
modèle marche », confie-t-elle. De ses explications, il ressort que le
Gabon veut s’inspirer de ce modèle-là. « Nous sommes accompagnés par
l’Unfpa Gabon et je voudrais féliciter l’Unfpa Bénin qui a permis que nous
soyons là ». L’agenda de la délégation a également prévu, entre autres, des
échanges avec le représentant du système des Nations Unies, le représentant du
Programme alimentaire mondial…
Si le Gabon a choisi de s’instruire à partir de la réussite du Bénin, c’est parce que, explique Christelle Maryse Bouanga, le modèle mis en œuvre ici n’est pas si connu et relève d’une certaine innovation. « Tout ce qui est fait par le Bénin intéresse la délégation gabonaise parce qu’on veut mettre cela en place. Donc, on veut savoir quels sont les textes et lois qui ont été mis en place aussi », appuie-t-elle. Autant que la législation, le Gabon se dit aussi intéressé par les défis qui ont conduit le Bénin à peaufiner sa stratégie des cantines scolaires. « Par exemple, on s’est rendu compte qu’ils étaient à 31,5 % en 2017 pour le taux de couverture et en 2024, ils sont à 75 %. C’est vraiment encourageant. Donc, nous aussi, nous voulons faire la même chose au niveau du Gabon », poursuit la porte-parole de la délégation reçue par Alain Hinkati, directeur général de l’Anan.
Un modèle de réussite
Christelle
Maryse Bouanga expliquera aussi que dans son pays, il y a des zones reculées où
les parents ne peuvent pas prendre en charge les enfants, par exemple, pour le
dîner. « Donc, nous voulons nous
inspirer du modèle du Bénin pour voir comment on peut également mettre ces
cantines-là en place pour aider ces parents, les familles défavorisées qui
n’ont peut-être pas des moyens pour nourrir leurs enfants »,
ajoute-t-elle. « Nous voulons prendre l’expérience du Bénin pour
l’appliquer également au Gabon. Le Bénin a évolué en ce qui concerne le système
des cantines scolaires », soutient-elle.
En tout cas, sur le sujet, le pays de Oligui Nguema joue avec le chrono. « Le Gabon souhaite mettre en place les cantines scolaires à la prochaine année scolaire, c’est-à-dire 2025-2026 », conclut Christelle Maryse Bouanga. En dehors des échanges avec les acteurs et structures impliqués dans la mise en œuvre du Programme des cantines scolaires, des visites sur le terrain sont prévues pour mieux apprécier le système béninois.