Le deuxième sommet africain du fact-checking s’ouvre dans un contexte difficile aussi bien en matière d’accès à l’information que de sécurité des fact-checkers dans les pays. Au cours des deux jours que va durer la rencontre, les 200 journalistes, fact-checkers, experts et autres acteurs conviés aux assises, feront l’état des lieux sur ces blocages.
Ce sommet est l’occasion pour les fact-checkers africains de se « rassembler pour discuter non seulement des défis, mais aussi des opportunités dans le cadre de l'effort plus large de lutte contre la désinformation sur le continent », a fait savoir Noko Makgato, directeur exécutif d'Africa Check, dans une note de presse. Le forum « nous permet de trouver des solutions spécifiques au contexte en réponse au fléau » des nouvelles fausses et trompeuses, a ajouté Noko Makgato.
La rencontre de Port Louis vise aussi à présenter les dernières tendances, recherches et approches pratiques pour contrer la désinformation en Afrique. Ainsi, les panels prévus à l’agenda aborderont notamment la question des défis et opportunités que l'intelligence artificielle (Ia) représente pour les vérificateurs de faits et les raisons pour lesquelles les fact-checkers africains devraient plus travailler sur la désinformation concernant les changements climatiques. Des initiatives efficaces d'éducation aux médias seront présentées. De même que des communications et ateliers de formation notamment sur comment utiliser l'Ia pour identifier et faire correspondre les allégations et comment utiliser des dessins animés pour étendre la portée des rapports de vérification de faits.
Africa facts va aussi célébrer les meilleurs en matière de fact-checking. « Ce n'est pas seulement l'occasion d'apprendre, mais aussi de célébrer le travail remarquable accompli par les fact-checkers sur tout le continent », a déclaré Dudu Mkhize, l’un des responsables d’Africa Check. A cet effet, les prix africains de fact-checking, édition 2023, seront décernés aux meilleurs fact-checkers du continent. Deux lauréats seront récompensés dans les catégories « Fact-check de l'année par un journaliste en activité », « Fact check de l'année par un spécialiste de la vérification des faits » et « Fact check par un étudiant en journalisme ».
Pour les journalistes et spécialistes, les premiers recevront, chacun, 3 000 dollars américains (plus de 1,8 million de francs Cfa) et les deuxièmes vont toucher, chacun, 1 500 dollars (plus de 900 000 F Cfa). Quant aux vainqueurs dans la catégorie ‘‘étudiant’’, ils recevront 2 000 dollars (plus de 1,2 million de F Cfa), et 1 000 dollars (plus de 600 000 F Cfa). Les gagnants seront connus ce vendredi 6 octobre au cours du dîner de gala des Africa facts awards, évènement qui mettra fin au sommet.