Lutte contre les fake new: Des journalistes béninois en formation

Douze journalistes béninois sélectionnés par appel à candidatures participent depuis mercredi dernier, à la formation sur la lutte contre les fake news, initiée par l’Ambassade de France près le Bénin.
A l’ère des réseaux sociaux, sites de désinformation, de réinformation, etc., il est essentiel pour les journalistes de maîtriser le processus de fabrication de l’information afin de distinguer le vrai du faux et naviguer en toute sainteté dans les flots d’informations qui circulent. C’est dans cette logique que l’Ambassade de France près le Bénin s’est associée avec l’Ecole supérieure de journalisme (Esj) de Lille pour proposer une formation sur mesure permettant aux participants de comprendre le processus de fabrication de l’information et de maitriser les outils de son décryptage. Ce renforcement de capacités est articulé autour du thème: « Plongée dans la machine à désinformer : comment lutter contre les fake news ».
L’objectif de la formation, explique Marc Vizy, ambassadeur de France près le Bénin, c’est de permettre aux participants de voir comment les infox se fabriquent (leur montage), comment elles sont diffusées et comment les démonter. Les cours théoriques et pratiques se dérouleront du 3 au 24 mai prochain, par visioconférence et en présentiel à Cotonou.
Le diplomate précise que si l’Ambassade a initié une telle formation à l’endroit des journalistes béninois, c’est bien parce que aujourd’hui, internet et les réseaux sociaux se sont imposés comme moyens d’information et la régulation de la presse devient plus compliquée. Certaines personnes profitent de cette situation pour diffuser des fake news. L’abondance des infox amène parfois des intellectuels, même ceux de haut niveau, à croire à de fausses informations, regrette Marc Vizy. Il est convaincu que cette formation permettra aux journalistes de s’armer pour mieux traquer les infox qui sont une arme de guerre. Le faire, dit-il, « vous permet d’assumer la contrepartie de votre liberté (la liberté de la presse) » qui est le droit du journaliste. Un droit qui, affirme-t-il, appelle également au devoir de diffuser des informations justes et vérifiées.
Charlotte Menegaux, directrice des formations France & de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, abonde dans le même sens. Elle ajoute que « la lutte contre les fake news est essentielle pour garantir la sécurité, la stabilité,… ».
Sur un autre plan, ce renforcement de capacités des journalistes vient affermir l’appui de la France à l’amélioration de la gouvernance au Bénin, souligne la directrice des formations France & International.
La formation propose des modules et exercices pour comprendre pourquoi les théories du complot sont aussi répandues et affichent des taux d’adhésion préoccupants, et comment s’armer intellectuellement pour ne pas se faire piéger, détaille l’Esj Lille. Pour cela, ajoute l’université, il s’agira de disséquer les biais cognitifs sur lesquels elles s’appuient pour apprendre à suspendre notre jugement intuitif quand nous sommes face à une source suspecte ou une information complexe. Ces trois séquences auront pour objectif principal de permettre aux stagiaires de développer un regard critique sur l’information et d’acquérir des réflexes sains.
Cinq instructeurs interviendront sur cette formation. Parmi eux, figure Pierre Savary, directeur général de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille depuis janvier 2013. Les participants vont échanger avec lui à la faveur d’un module master class.