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Supposée fermeture des gares des compagnies nigériennes : Cette rumeur n'est pas vérifiée

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Capture d'écran de la publication WhatsApp Capture d'écran de la publication WhatsApp

Des éléments vidéo circulant sur les réseaux sociaux depuis ce jeudi 23 mai font état d’une supposée fermeture par la Police républicaine, des gares routières des compagnies (bus) de transport nigériennes à Malanville. Mais en réalité, il s’agit d’une information mal relayée. Voici ce qu’il faut retenir.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 24 mai 2024 à 06h03 Durée 3 min.
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« Bénin : La Police républicaine est en train de fermer les gares des compagnies de transport nigériennes à Malanville. Les bus en provenance de Cotonou, Lomé, Accra, Ouaga sont bloqués à Guéné ». Cette légende accompagne deux enregistrements vidéo transférés plusieurs fois, ce jeudi 23 mai, dans des forums WhatsApp.

Capture d'écran de la rumeur publiée sur WhatsApp

Dans l’une des deux vidéos en langue locale haoussa, l’on voit une entrée en grille fermée à l’aide d’une chaine de moto et un cadenas. De part et d’autre de la grille se trouvent des citoyens qui se plaignent. D’un côté, il y a un bus en stationnement. Dans la seconde vidéo, l’auteur filme un autre bus depuis un sentier à quelques mètres de la voie bitumée au bord de laquelle le véhicule est stationné.

En résumé, il s’agirait de la fermeture par les éléments de la Police républicaine des gares des compagnies de transport nigériennes à Malanville.

Cette rumeur circule dans un contexte de crise diplomatique entre le Bénin et le Niger. La publication pourrait ainsi provoquer un trouble à l'ordre public et peut-être une escalade de tension entre les deux pays.

 Vérification

Les deux éléments vidéo publiés ne montrent aucun policier sur le terrain. Les gares des compagnies nigériennes sont-elles vraiment fermées ? Les sources contactées ne confirment pas l’information. « Ça, je ne sais pas. Par contre, je sais que depuis hier, des mesures ont été prises pour que les gens ne passent plus sur l’eau pour rallier le Niger. Celui qui veut aller au Niger peut passer par la voie terrestre officielle. Mais sur l’eau, nous avons dit non ! Si quelqu’un n’arrive pas à aller au Niger, ce n’est plus la faute au Bénin », nous a répondu le commissaire major de police, Éric Orou Yérima, porte-parole de la Police républicaine.

Contacté sur place à Malanville, le journaliste Loukoumane Worou Tchéhou ne confirme également pas cette annonce. « Il y a des passagers qui proviennent de différents pays comme le Togo, le Burkina, etc. à bord des bus. Une fois à Malanville, il y en a qui empruntent les voies de contournement pour rallier le Niger. Du coup, dès qu’un bus arrive, les éléments de la police recensent les non-nationaux et demandent aux responsables des compagnies de ne laisser personne emprunter les voies de contournement », a expliqué Loukoumane Worou Tchéhou, rédacteur en chef de la radio Sota Fm à Malanville, qui confirme que le trafic fluvial est fermé. « J’ai pu voir les éléments de la police qui sillonnaient les points d’escale des compagnies pour s’assurer que les gens ne prennent pas les voies de la brousse pour se retrouver de l’autre côté de la frontière », a-t-il ajouté.

 Conclusion

 L’information selon laquelle la Police républicaine serait en train de fermer les gares des compagnies de transport nigériennes à Malanville, n’est pas vérifiée. Par contre, dans le prolongement de la crise bénino-nigérienne, les autorités compétentes ont pris des mesures pour obliger les passagers à destination du Niger ou de passage dans ce pays, à prendre par la frontière officielle entre le Niger et le Bénin.