Accord saoudo-iranien: Pékin se félicite du succès de sa médiation

Le différend entre l’Arabie saoudite et l’Iran dure depuis plus de sept ans, sans solution. Le 10 mars dernier à Pékin, les deux parties, par le biais d’envoyés de haut rang et sous la supervision de la Chine, ont trouvé un accord. « La Chine soutient les pays du Moyen-Orient à prendre en main leur destin. Nous sommes un bon partenaire et un ami des pays de la région. Nous n’avons pas d’intérêts égoïstes. Nous ne cherchons pas à former des petits cercles exclusifs et nous sommes promoteurs de la stabilité au Moyen-Orient ».
Le règlement du conflit entre Saoudiens et Iraniens réjouit Pékin et à plus d’un titre Wang Di, directeur général en charge du département des Affaires de l’Asie de l'Ouest et de l’Afrique du Nord au ministère chinois des Affaires étrangères. Il était face à la presse, mercredi 15 mars, pour évoquer le sujet et rassurer de la neutralité de son pays dont le seul objectif est de militer pour la paix entre les nations.
« La Chine œuvre depuis toujours à la stabilité et au développement du Moyen-Orient et soutient les efforts de la région en matière de paix. Pour l’unité et la montée en puissance, nous rejetons les ingérences dans les affaires de la région », a aussi déclaré le conférencier, soulignant que la Chine « coopère avec les pays de la région pour la stabilité ».
C’est un engagement de longue date, soutient Wang Di pour qui, les dirigeants chinois ont déclaré à maintes reprises que leur pays est la seule puissance qui travaille avec les pays arabes pour réaliser la paix dans la région.
Il insiste particulièrement sur le « dialogue de Beijing entre l’Arabie saoudite et l’Iran » comme l’illustration de la position de la Chine. Qu’il s’agisse du Moyen-Orient ou de l’Afrique, la Chine est prête à jouer son rôle pour le règlement de toutes ces questions, non pas en s’imposant, mais plutôt en se fondant sur le respect et la volonté des autres. Dans le cas d’espèce, affirme-t-il, la Chine s’est offerte comme le parrain de ce dialogue entre les deux parties en conflit et a obtenu d’elles une déclaration commune signée de tous, donc opposable à tous. « Les facteurs endogènes décident et les facteurs extérieurs conditionnent. La condition préalable, c’est la confiance. La Chine a foi en un règlement pacifique et les parties ont voulu qu’elle joue un rôle déterminant», a argumenté le conférencier.

Un médiateur fiable

Mais ce coup réussi ne sera pas le dernier. Partout ailleurs et tout particulièrement en Afrique, la Chine se sent prête à apporter tout son soutien en se fondant sur la volonté des parties prenantes. C’est notre approche, défend Wang Di. Il faut regarder les conditions endogènes et exogènes, mais la volonté des parties prenantes compte beaucoup et la Chine est prête à offrir sa sagesse, ses positions si elle en est capable, assure-t-il. Pour lui, son pays est un «médiateur de bonne foi et fiable» et ce dialogue, il l’assimile à une victoire de tous les acteurs militant pour la paix à travers le monde.
Depuis la signature, vendredi dernier, de cet accord, plusieurs voix se sont fait entendre pour l’apprécier. « Je veux saluer au nom du secrétaire général la déclaration tripartite conjointe du Royaume d'Arabie saoudite, de la République islamique d'Iran et de la République populaire de Chine, faite à Beijing, annonçant un accord conclu entre l'Iran et l'Arabie saoudite pour reprendre leurs relations diplomatiques en deux mois », a déclaré le porte-parole de l’Onu, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse. « Le secrétaire général a remercié la République populaire de Chine d’avoir accueilli ces récents pourparlers et d’avoir encouragé le dialogue entre les deux pays », a-t-il ajouté. L’Arabie saoudite et l’Iran en froid depuis 2016 sont parvenus au terme de cet accord à un rétablissement de leurs relations diplomatiques et ont convenu de la réouverture de leurs ambassades et de leurs bureaux de représentation dans un délai maximum de deux mois. Ils envisagent également de procéder à l’échange d’ambassadeurs, ainsi qu’au renforcement des relations bilatérales.