La Nation Bénin...
Symbole
de la guerre froide entre l'Est et l'Ouest, entre le monde libre et les
communistes, le mur de Berlin s'effondre le 9 novembre 1989, sous les coups de
burins et d’une soif inextensible de liberté. 35 ans après sa chute, que
reste-t-il du Mur dit de la honte ?
L'Allemagne
a célébré ce samedi 9 novembre, le 35e anniversaire de la chute du Mur de
Berlin. A cette occasion, le maire de la ville a évoqué "un jour
heureux" lors d'une cérémonie à laquelle participait aussi le chef de
l'État allemand. De quoi qualifier l’évènement d’heureux ? La chute du rideau
de béton en 1989, s’est faite de façon pacifique, sans un coup de feu. Symbole
de la Guerre froide et de la division entre le bloc occidental et le bloc
soviétique, la chute du ce Mur a favorisé la réunification de l'Allemagne puis
provoqué la dislocation du bloc communiste des pays de l'Europe de l'Est.
Evènement heureux, surtout, parce qu’il est le symbole de la liberté recouvrée.
En
effet, le "Mur de la honte" fut érigé en août 1961 sur une longueur
de 155 km autour de Berlin-Ouest, dans le sombre dessein de mettre un terme à
l'exode croissant des habitants de la République démocratique allemande (Rda).
Triste perspective qui a causé la mort au moins de 140 personnes qui ont essayé
de le franchir.
Même
si des 155 kilomètres de mur divisant Berlin en deux, il ne reste plus
grand-chose, de nombreux vestiges de la barrière séparant l’Est de l’Ouest de
la capitale allemande subsistent. Les artistes se sont surtout approprié ces
palissades de béton qu’ils ont ornées de fresques dont la plus connue est le «
Baiser fraternel», une représentation amusante des dirigeants soviétique
Brejnev et est-allemand Honecker.
Certes,
les coups de pioche des Berlinois et l’appétit des promoteurs immobiliers ont
eu raison de la double barrière de 3,60 mètres de haut séparant les zones Est
et Ouest de Berlin entre 1961 et 1989. Mais trois portions cumulant environ 1
200 mètres, des parties originelles du Mur, tiennent encore debout.
À
Niederkirchnerstraße, près de la Potsdamer Platz, un pan du Mur se fond dans la
ville. Plus au Nord, au Mémorial situé à Bernauer Strasse, un autre pan entier
du mur de Berlin a été conservé. Des vestiges, témoin vivant d’un passé qui
interpelle encore les consciences. Dans une vidéo diffusée dans le cadre de la
célébration, samedi dernier, le chancelier Olaf Scholz a relevé comment les
valeurs de liberté retrouvée de 1989 "ne peuvent être considérées comme
acquises". "Un regard sur notre histoire et sur le monde qui nous
entoure le montre", a-t-il indiqué, évoquant sans doute la guerre en Ukraine
et la montée en Allemagne du parti ouvertement raciste.
Une
façon d’appréhender le «Mur de la honte », selon l’expression des Berlinois,
est également le fameux circuit à vélo qui suit scrupuleusement le tracé du
Mur. Mais de loin, l’un des lieux emblématiques de cette séparation Est-Ouest
reste le « check-point Charlie ». Il s’agissait du poste-frontière permettant
de franchir le Mur divisant la capitale allemande. Détruit en 1990, il a été
reconstitué pour les touristes, et est marqué le long de certaines rues de Berlin
par une double rangée de pavés, qui rappelle les deux murs construits par la
Rda. Atout de son maintien, selon les
témoignages, des comités de quartiers ou des groupes de pression, parfois
appuyés par des stars, se battent contre des projets visant à démolir des
miradors ou des parties du Mur encore présents■