Un colloque sur les 60 ans d’existence de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) devenue Union africaine (Ua), réunit des universitaires, acteurs de la société civile et fonctionnaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ces assises se tiennent les 13 et 14 juin à Cotonou, à l’initiative de l’Institut français du Bénin.
Au cours des tables rondes, les panélistes et participants vont mener des réflexions sur le fonctionnement et les acquis, défis et perspectives de l’Ua. « …Ce qu’a été notre organisation commune depuis 1963 nous a laissé un certain nombre d’acquis mais aussi un certain nombre de doutes et d’interrogations que les panélistes et participants au colloque vont décortiquer… »,
indique Amadou Diongue, représentant résident de la Cedeao près le Bénin. Il ajoute que ce colloque se propose de comprendre l’Union africaine à travers des regards croisés sur sa trajectoire historique, politique et économique dans une approche comparative avec la marche ayant abouti, par exemple, à la construction de l’Union européenne.
Il s’agit ainsi, pour les panélistes et participants, de porter un regard critique sans complaisance sur les 60 ans d’existence de l’Ua. Quatre tables rondes seront animées à cet effet. La première porte sur le thème « Histoire et politique ». La deuxième table ronde permettra aux intervenants et participants d’effectuer une approche comparée des constructions de l’Union africaine et de l’Union européenne. Le troisième panel évaluera la « trajectoire économique » de l’Union africaine et le dernier va évoquer « l’histoire et l’actualité du panafricanisme ». Les quatre panels seront meublés de communications d’enseignants-chercheurs à l’Université d’Abomey-Calavi. Elles seront suivies de débats (ou d’échanges) entre sachants. « …Vous comprenez bien que votre tâche n’est pas si simple… », lance-t-il aux panélistes et participants.
Lors de son intervention, le représentant résident de la Cedeao au Bénin n’a également pas manqué de rappeler la vision des pères fondateurs de l’Oua, les mobiles du passage de l’Oua à l’Ua ainsi que quelques actions ou réalisations visibles et invisibles de l’organisation, sans occulter les défis et perspectives du continent aux plans politique, économique, sécuritaire, environnemental, etc. Une façon pour Amadou Diongue de planter le décor du colloque. Il assure en outre que ces tables rondes sont pour lui et ses pairs, l’occasion de recenser les critiques des uns et des autres pour mieux faire.
« Certes, c’est une réflexion d’une communauté savante mais c’est aussi un moment pour nous, praticiens de la chose, d’apprendre encore et de savoir ce que les éminents scientifiques pensent des actions que nous menons tous les jours… Sommes-nous sur la bonne voie ou pas ? C’est aux observateurs de répondre à ces questions et à nous de retourner dans nos salles pour voir comment prendre de nouvelles décisions qui nous rapprochent encore plus de l’objectif », a fait savoir Amadou Diongue.
Les deux premiers panels sur l’histoire, la politique et l’approche comparée ont meublé la première journée du colloque. Les deux derniers panels portant sur l’économie et le panafricanisme mettront un terme aux assises.