Commerce mondial: 13e Conférence ministérielle à Abu Dhabi
International
Un rendez-vous sur les grands enjeux de l'heure
La 13e
Conférence ministérielle (CM13) de l'Organisation mondiale
du Commerce (Omc), débute ce lundi, à Abu Dhabi, aux Émirats
arabes unis (26-29 février). Elle constitue un rendez-vous crucial
car 75% du commerce mondial est effectué sur la base des
règles de l'Omc. Réunissant des ministres du Commerce du
monde entier, cet événement revêt une importance capitale
alors que les défis économiques mondiaux se multiplient dans
un contexte international marqué par les conflits, l'inflation et le
protectionnisme. Depuis le 1er mars 2021, l’organisation est dirigée
par la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala.
Par
Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 26 févr. 2024
à
10h01
Durée 4 min.
#Commerce mondial
Organe décisionnel le plus
important de l'Organisation
Mondiale du Commerce,
la Conférence ministérielle se
réunit généralement tous les
deux ans. Présidée par Thani
bin Ahmed Al Zeyoudi, ministre
d’État au commerce extérieur
des Emirats arabes unis, elle
rassemble les 164 membres de
l’organisation.
A la veille de l’ouverture de la
CM13, s’est tenue la conférence
parlementaire sur l'Omc.
Evénement annuel conjoint de
l'Union interparlementaire (Uip)
et du Parlement européen, la
réunion a attiré environ 300
députés à Abu Dhabi.
Les négociations autour d'un
Accord sur les subventions à la
pêche constituent l'un des rares
domaines où un progrès tangible
est envisageable. Des désaccords
persistants, notamment sur les
exemptions possibles, mettent
en lumière la complexité des
discussions. La Directrice
générale de l’Omc a remercié
les parlementaires pour leur
soutien à la ratification de l'Accord
sur les subventions à la pêche,
et a déclaré que leur soutien
supplémentaire pourrait contribuer
à obtenir les ratifications restantes
nécessaires pour que l'Accord
entre en vigueur.
L'agriculture et la question
de la constitution de stocks
publics pour des raisons de
sécurité alimentaire restent des
points de frictions. Les positions
divergentes entre les pays,
notamment l'Inde qui défend
cette pratique, et d'autres
membres de l'Omc, reflètent les défis persistants auxquels est
confrontée l'organisation.
Une des priorités de la 13e
Conférence ministérielle est
de parvenir à un accord sur le
commerce électronique, un autre
sujet clivant. Pour l’instant, il
existe une sorte de « gentlemen
agreement » sur les transactions
électroniques par lequel les
membres de l’Omc s’engagent
à ne pas prélever de taxes sur
les transactions électroniques.
C o m m e c e t a c c o r d e s t
renouvelé à chaque conférence
ministérielle, il est important
qu’une décision claire soit prise
cette semaine, sinon un coût
beaucoup plus élevé pourrait
être prélevé sur les transactions
électroniques.
Règlement des différends
La réforme du système de
règlement des différends de
l'Omc demeure un sujet épineux.
Mécanisme remis en cause en
2017 par l’Administration Trump,
l'organe d'appel, l’instrument
de règlement des différends de
l'Omc est paralysé depuis 2019
car le gouvernement américain
refuse de pourvoir les postes
de juges vacants. Bien que des
avancées aient été réalisées, des
points de désaccord subsistent,
ce qui pourrait compromettre
la signature d’un texte à la
conférence.
Basée à Genève (Suisse),
l’Omc se trouve à un moment
charnière de son histoire. En
effet, dans le contexte actuel
de tensions géopolitiques
et de protectionnisme, la
fragmentation du commerce
mondial constituerait une
conséquence grave. Malgré
les critiques et les difficultés
rencontrées, l'organisation
demeure un pilier essentiel du
commerce mondial, fournissant
un cadre réglementaire et un
forum pour la résolution des
différends commerciaux.