La Nation Bénin...
Facilitatrice
de la rencontre qui se tient entre Américains et Chinois, à Genève, la Suisse
en a profité pour accélérer ses négociations avec les Etats-Unis au sujet des
droits de douanes et discuter de la « modernisation » de son Accord de
libre-échange avec la Chine. Le temps d’un weekend, la Genève Internationale
redevient le centre d’attention. Ce qui constitue une belle réussite pour la
diplomatie helvétique.
A
l’issue d’une rencontre avec la délégation américaine composée du secrétaire
américain au Trésor, Scott Bessent, et du représentant au Commerce, Jamieson Gree,
la présidente de la Confédération helvétique, Karin Keller-Sutter, a déclaré au
cours d’un point de presse, à Genève, que la Suisse et les États-Unis avaient
décidé d’intensifier leurs discussions afin de parvenir rapidement à un accord
destiné à empêcher l’application de nouveaux droits de douanes américains sur
les produits suisses.
Depuis
le début de l’offensive tarifaire menée par le président Donald Trump,
l’administration américaine envisage d’imposer une taxe de 31 % sur les
exportations suisses, un niveau jugé particulièrement élevé par rapport à
d’autres partenaires économiques majeurs (Ue:
20
%, Royaume-Uni 10 %, Japon: 24 %). Cette mesure inquiète fortement les secteurs
phares de l’économie suisse, tels que l’horlogerie, la pharmacie et l’industrie
manufacturière, qui pourraient voir leur compétitivité lourdement affectée.
Actuellement, une taxe de 10 % s’applique sur les importations suisses aux
États-Unis.
Outre
la présidente Karin Keller-Sutter, également cheffe du Département fédéral des
Finances, le ministre de l’Economie, Guy Parmelin, a également pris part aux
échanges avec l’équipe américaine. La Suisse espère ainsi obtenir un traitement
similaire à celui récemment accordé au Royaume-Uni, qui a signé un accord
visant à atténuer les mesures tarifaires américaines. « Notre objectif est de
ne plus avoir de droits de douanes », a insisté Karin Keller-Sutter, tout en
restant prudente : « Il est encore un peu trop tôt pour dire que la Suisse
s’est tirée d’affaire, mais c’est encourageant que les Américains veuillent
accélérer le processus » a- t-elle déclaré.
Les parties ont convenu de rédiger une déclaration d’intention commune ouvrant la voie à un mandat de négociation formel. Dans une ou dans deux semaines, une délégation suisse pourrait se rendre à Washington. La Suisse espère trouver une solution «rapide», c’est-à-dire avant la date butoir du 9 juillet. En effet, le président américain avait décidé, le 9 avril, de suspendre pour 90 jours la mise en place des surtaxes (droits de douanes dits « réciproques ») annoncées une semaine auparavant et de limiter les droits de douanes supplémentaires à 10 % pour la plupart des pays, dont la Suisse.
Optimisation de l’accord avec la Chine
Au
préalable, la présidente de la Confédération et le ministre Guy Parmelin
avaient rencontré le vice-premier ministre chinois He Lifeng. Ils ont évoqué
les négociations en cours en vue de réviser l’accord de libre-échange (Ale)
entre les deux pays qui date de 2024. Il est d’autant plus important pour la Confédération
de « moderniser» l’Ale car la Chine est son troisième partenaire commercial
après l’Ue et les États-Unis. Karine Keller-Sutter a annoncé que « les premiers
rounds ont été intéressants » et qu’une délégation chinoise reviendra en Suisse
au mois de juillet.
La
Directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) la Nigériane,
Ngozi Okonjo-Iweala a qualifié la tenue de toutes ces rencontres de «pas
positif et constructif vers une désescalade».
Catherine Fiankan-Bokonga