Election présidentielle au Burkina Faso:Une leçon de fair-play démocratique
International
Par
Pintos GNANGNON, le 02 déc. 2020
à
10h41
Le Burkina Faso vient d’organiser brillamment l'élection présidentielle couplée avec les législatives. Une présidentielle qui s’est soldée par la victoire au premier tour du président sortant Marc Roch Christian Kaboré. Mais loin de subir les récriminations de ses opposants, c’est plutôt à leurs félicitations qu’il a eu droit. Preuve d’une véritable maturité démocratique sur un continent habitué aux grognes postélectorales des perdants.
Le Burkina Faso revient de très loin, et on ne pouvait imaginer que l’élection présidentielle qui vient d’être organisée pourrait connaître une tel dénouement. En effet, tout juste après la tenue de l'élection présidentielle en 2015, le pays a subi l’attaque des djihadistes qui y ont commis plusieurs attentats terroristes ayant provoqué des pertes en vie humaine et des dégâts matériels importants. A cela il faut ajouter la fronde sociale, d’une rare virulence sous ce quinquennat alors même que le pays vivait des conditions exceptionnelles liées au terrorisme, et le bras de fer que l’opposition politique a opposé au régime Kaboré.
Malgré cette situation, le président Marc Roch Christian Kaboré a eu des résultats jugés élogieux au terme de son premier mandat grâce à des réalisations qui ont impacté le pays.
La résultante de ce bilan satisfaisant est qu’au terme de l’élection présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré est sorti vainqueur avec 53 % des suffrages. Et cerise sur le gâteau, les résultats des législatives inscrivent le Mpp, parti au pouvoir, en tête. La coalition au pouvoir a même pu s’auréoler d’une majorité parlementaire confortable.
Fair-play !
Mais de loin, ce qui reste une première est le comportement des autres candidats à cette élection. Quarante-huit heures après la proclamation des résultats donnant le président sortant gagnant avec 53 % des suffrages, Zéphirin Diabré, candidat de l’Upc, Pr Augustin Loada, candidat du Mouvement patriotique pour le salut, Kiemdoro do Pascal, candidat de Vision Burkina, Ablassé Ouédraogo, Tahirou Barry, Yéli Monique Kam, ont tous successivement défilé à la résidence du président réélu pour lui présenter leurs félicitations.
Un geste inhabituel en Afrique où la plupart des élections tenues dans nos différents pays enregistrent des contestations et des accusations de fraudes et parfois des violences voire des conflits postélectoraux. Une preuve de la maturité d’une classe politique qui a compris que le plus important pour un pays est son développement dans l’unité et la paix. Une paix nécessaire dans un pays où toutes les forces actives doivent se serrer les coudes pour relever ensemble les défis communs.
Pour l’avoir compris et en toute modestie, avec des propos rassembleurs, Marc Roch Christian Kaboré a salué la démarche de ses opposants politiques qu’il a d’ailleurs invités à se joindre à lui pour la construction du pays. Le Burkina Faso donne ainsi la preuve de la maturité de sa classe politique.