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Un tireur armé d'un fusil a grièvement blessé hier lundi à Paris un homme dans le hall du quotidien Libération, tiré sans faire de victime sur une tour du quartier de La Défense et pris en otage un automobiliste, avant de disparaître près des Champs-Elysées.
D'importantes forces de l'ordre ont été mobilisées pour tenter de retrouver l'agresseur, qui avait déjà proféré des menaces vendredi dernier dans les locaux de la chaîne BFMTV, où il avait laissé des cartouches de chevrotines. Le procureur de la République de Paris a lancé un appel à témoins et diffusé trois photos du tireur extraites des caméras de vidéosurveillance, tandis que des policiers ont été déployés devant les locaux de nombreuses rédactions parisiennes. "Compte tenu des similitudes entre ces quatre affaires, la piste d'un tireur unique est privilégiée", a déclaré François Molins lors d'une conférence de presse. La brigade criminelle a été chargée de l'enquête, mais les motivations du tireur restaient floues hier lundi. "Il n'y a pas en l'état actuel dans les témoignages d'éléments qui conduisent à préciser une piste (...) et notamment il n'y a aucun contexte revendicatif", a dit François Molins.
Il a décrit un homme de type européen, âgé de 35 à 45 ans, mesurant 1,70 à 1,80 mètre, avec des cheveux poivre et sel et une barbe de deux à trois jours.
L'homme portait hier lundi un manteau kaki, des baskets vert et blanc, une casquette et des lunettes. Sa trace s'est perdue vers 13 heures près des Champs-Elysées où il s'était fait déposer par un automobiliste qu'il venait de prendre en otage à La Défense après avoir tiré, sans faire de blessé, sur l'une des tours de la Société générale.
Volonté de tuer
Malgré le survol par hélicoptère de l'avenue la plus touristique de Paris et le déploiement sur place de nombreux policiers, l'auteur des fusillades a réussi à s'enfuir à pied. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu au siège de Libération, dans le IIIe arrondissement de Paris. "Tant que cet individu court, tant que nous ne connaissons pas ses motivations, il représente un véritable danger", a dit Manuel Valls. "Il faut aller très vite pour l'interpeller." La première fusillade a eu lieu à 10h15 au siège de Libération où un assistant photographe de 33 ans a été atteint au thorax, tout près du coeur. Extérieur à Libération, il était venu pour une séance photo pour le supplément magazine Next. Il a été hospitalisé à La Pitié-Salpêtrière et son pronostic vital est engagé, a précisé François Molins.
"C'était une scène d'une très grande violence", a souligné le ministre de l'Intérieur, qui a parlé d'"un acte odieux qui avait pour but incontestablement de blesser, sans doute de tuer".
Un employé du service d'accueil de Libération, où se trouvaient trois personnes hier lundi, raconte que la scène a duré "dix secondes". "Le mec a sorti un fusil de sa sacoche et a tiré deux fois, sur la première personne qu'il a vue", a-t-il dit. "Ça a duré dix secondes, pas plus, et n'importe qui de nous trois aurait pu être touché. Le tireur n'a rien dit et est reparti immédiatement", a-t-il expliqué sur le site internet du journal.
"la prochaine fois, je ne vous raterai pas"
Moins de deux heures après la fusillade, le même homme a tiré à deux reprises en direction d'une des tours de la Société générale à La Défense. Vendredi dernier, un homme correspondant au même signalement avait fait irruption dans les locaux parisiens de BFMTV et menacé l'un des rédacteurs avec un fusil à pompe. Selon le procureur de la République, l'agresseur a dit: "La prochaine fois, je ne vous raterai pas". Outre le signalement, les enquêteurs ont retrouvé dans les trois cas des cartouches correspondant à un calibre 12, l'arme de chasse la plus répandue en France.
L'homme a laissé sur les lieux de l'agression à BFMTV deux cartouches contenant des chevrotines et une de type brenneke, pour le gros gibier. De même, deux douilles de calibre 12 et une munition non percutée ont été saisies à Libération.