La Nation Bénin...
Demain vendredi 30 janvier, s’ouvre à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. L’un des principaux sujets à l’ordre du jour est la lutte contre le terrorisme international dont la secte islamiste Boko Haram est une ramification en Afrique.
Les récentes attaques de Boko Haram au nord du Cameroun sont la preuve que la menace terroriste plane sur l’ensemble des pays qui partagent une frontière avec le Nigeria. Cela devient donc une question de sécurité régionale et il urge que les chefs d’Etat réunis au sein de l’Union Africaine prennent la mesure de la situation. Agir ensemble et si possible, demander l’aide de la communauté internationale en vue de contrer l’avancée de Boko Haram. C’est dans ce sens que s’inscrit la visite de travail de Boni Yayi, dont le pays le Bénin, partage des kilomètres de frontière avec le géant de l’Ouest, mardi 27 janvier dernier au Gabon et au Congo Brazaville. Même si les revendications du groupe terroriste se limitent à ses démêlées avec le gouvernement nigérian, il est une évidence que plus aucun pays africain n’est à l’abri des attaques répétées de Boko Haram sur les populations civiles. Là où le Nigeria a échoué, l’Union Africaine, avec l’aide de la communauté internationale, peut arriver à enrayer ou tout au moins contraindre le groupe terroriste à limiter ses actions dans sa sphère géographique. Ne dit-on pas souvent que l’union fait la force ? Il suffit pour cela d’une volonté politique. Il est inconcevable qu’un groupe terroriste s’accapare d'une partie du territoire d’un pays et que l’armée nationale ne puisse l'en déloger, encore qu’il s’agit du grand Nigeria.
Nécessité de prendre une résolution
L’heure n’est plus aux condamnations, ni aux grands discours sur les massacres commis par Boko Haram. L’heure est à l’action et on ne peut imaginer les chefs d’Etat sortir de ce sommet, sans une résolution en la matière. Mais pour engager une action d’une telle envergure, il faut disposer de suffisamment de moyens. C’est en cela que l’aide de la communauté internationale est nécessaire. A priori, cela ne devrait pas être un handicap car c’est de la vie de milliers de populations qu’il s’agit. Si les Nations Unies arrivent à envoyer des troupes composées de soldats des armées des pays africains sur des champs de bataille un peu partout dans le monde, elles devraient pouvoir trouver les moyens nécessaires pour débarrasser le Nord du Nigeria de la secte de Boko Haram. On se souvient de l’engagement de la France au Mali. A ce jour, les troupes africaines sont encore sur place pour maintenir la paix. Cela a un coût certes, mais c’est une œuvre salvatrice que tous les pays épris de paix et de justice ont salué. Aujourd’hui, c’est le Nigeria qui est dans le besoin et il revient à l’Union Africaine de prendre le devant par une résolution en la matière lors de ce sommet.