La Nation Bénin...
Grande mobilisation dans le cadre de la
célébration des religions endogènes, ce mercredi 10 janvier. Dans la commune de
Natitingou et environs, des réjouissances après l'immolation ont constitué
l’essentiel des rituels en l’honneur des divinités.
La fête des religions endogènes a été
diversement célébrée dans la commune de Natitingou. Culte aux divinités,
immolation de bêtes dans les couvents, réjouissances des adeptes sous
l'autorité des dignitaires religieux, des chefs traditionnels et sages de la
commune.
Rien n'a manqué aux manifestations dans le
département de l'Atacora. Les populations ne sont pas restées en marge de cette
célébration. Au temple Thron Kpéto Déka du Hounnongan Gbèmabou Tchéhouyéton,
les populations ont eu droit, à la veille des manifestations, à l’animation du
culte Egoungoun. Des pas de danse bien rythmés par des chansons au son de
"ogbon" et de "gangan". Une manifestation bien appréciée
par les inconditionnels de ce culte.
« La veille de 10 janvier a toujours été comme
ça ici. Nous en profitons pour prier pour nos autorités, les citoyens et
surtout pour le président de la République qui a organisé une manifestation
grandiose à Ouidah, la cité historique du Bénin», se réjouit Wilfried Tonon,
fils du Hounnongan Gbèmabou Tchéhouyéton. Il tient à ce que les cultes
endogènes soient valorisés dans le monde entier. Il invite la communauté du
nord à s'associer pour faire révéler cette richesse héritée des aïeux. L'on
note la même joie chez la prêtresse Iya Alatchè de son vrai nom Justine
Atoyimi. Selon ses explications, la veillée 2024 est encore plus attractive que
celles précédentes. Elle profite pour exprimer sa reconnaissance aux autorités
qui ont permis le développement du culte Egoungoun dans l'Atacora.
Forte mobilisation à Kouandata
Une forte mobilisation est notée à Kouandata
autour de Sa Majesté Okoti Tcha Dietti, roi des Otammari, soutenu par l'Unicef.
L'institution, présente à travers une délégation, a voulu soutenir les cultes
endogènes en apportant son appui aux sages, têtes couronnées et dignitaires de
l'Atacora sans lesquels l'épanouissement de l'enfant et le respect de ses
droits ne peuvent être possibles. Dans un élan de reconnaissance, Sa Majesté
Okoti Tcha Dietti salue l'engagement des uns et des autres pour l'enracinement de
la culture endogène.
Nouroudine Mohamed, Imam de la mosquée centrale
de Natitingou, est aussi venu soutenir Sa Majesté au nom du vivre-ensemble
entre les religions. « Nos traditions contiennent beaucoup de valeurs. Nous
n'avons pas à les rejeter, mais plutôt à en tirer celles qui contribuent au
développement de notre pays», informe l'imam. Il a profité de l'occasion pour
magnifier le sens de la générosité du peuple de l'Atacora.
Toutes choses que Roméo Nata, chef de
l'arrondissement de Kouandata, approuve. «Que chaque Otammari soit fier
d'appartenir à cette communauté. Qu'il soit fier d'être le peuple le plus
accueillant, qui s'efface et laisse place aux autres. Nous sommes un peuple qui
vénère la tradition. Je partage la conviction selon laquelle nous n'en voulons
à personne, mais nous souhaitons qu'on reconnaisse nos valeurs dans le concert
des nations. Quand je vois les jeunes perpétuer cette culture, je suis
convaincu qu'on parviendra à cette réalité », rassure Roméo Nata.
Divers spectacles d'artistes locaux ont
également égayé les populations à l'occasion de cette célébration des religions
endogènes à Kouandata, dans la commune de Natitingou.