La Nation Bénin...
Le
respect des normes environnementales est une priorité pour le port de Cotonou.
L’air est mesuré et analysé dans l’enceinte portuaire et même au-delà pour déceler
les facteurs nocifs et travailler à leur disparition. Un projet que le port
inscrit dans la durée et pour lequel, il bénéficie de l’appui de Enabel.
Jérôme De Waele, responsable de Airscan, une structure active dans la mesure et l’amélioration de la qualité de l’air, haut perché sur un engin, change les capteurs d’un des dispositifs de mesure et d'analyse de la qualité de l’air au port de Cotonou. L’exercice n’est plus nouveau pour lui, ses collaborateurs et les responsables en charge des normes environnementales de la structure. Il répond des exigences que s’impose le port avec sa certification EcoPort obtenue avec le soutien de Enabel, l’agence belge de développement. La campagne en cours dure trois mois et permet de jauger la qualité de l’air dans l’enceinte portuaire et ses voisinages.
Le dispositif s’étend même à toute la ville de Cotonou pour détecter les principaux polluants et s’assurer de la qualité de l’air respiré au port et au-delà. « Les gaz inhalés au quotidien par les agents et usagers du port » peuvent être source de maladies si on n’y prend garde, souligne Afi Kpozokou, agent Hygiène, sécurité, environnement (Hse) au port. Selon elle, la campagne vise à analyser ces gaz afin d’agir sur les polluants pour rendre l’environnement portuaire plus sain et durable.
... et de l’air pour des analyses en laboratoire sont installés sur la plateforme portuaire et ses environs.
Au total, 17 capteurs et sept jauges Owen qui collectent les retombées atmosphériques de la poussière et de l’air pour des analyses en laboratoire sont installés sur la plateforme portuaire et ses environs. « On mesure une série de gaz, le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, l’ozone, le dioxyde d’azote », explique Jérôme De Waele. La campagne se prolonge sur les neuf mois à venir avec Airscan. A terme, selon Afi Kpozokou, le port poursuivra la manœuvre. Raison pour laquelle, elle outille actuellement des points focaux très actifs sur le projet avec un accès à la base digitale de gestion des données. « A la fin de son contrat, le port prendra le relais pour les analyses et la maitrise des polluants pour atténuer les effets, agir sur la durabilité et maintenir l’environnement sain», assure-t-elle. Pour l’heure, affirment Afi Kpozokou et Jérôme De Waele, «nous sommes en dessous du seuil, mais les analyses continuent» pour maintenir un niveau de pollution encore plus faible.
Avec le soutien de Enabel…
L’arsenal de protection environnemental déployé au port de Cotonou et sur lequel travaille Airscan avec son partenaire local Eco Bénin bénéficie du soutien de Enabel. Hervé Corbel, responsable du projet ProPort et Pasport 2, suit de près leur mise en œuvre. Les deux projets sont exécutés par Enabel. Pasport 2 est financé par la Belgique et ProPort est financé par l’Union européenne. Les deux projets ont une durée de cinq ans et arrivent à terme en 2028. Pasport a permis l’achat des équipements et la campagne se réalise dans le cadre de ProPort. « Entre 2019 et 2023, nous avons initié dans le cadre du projet Pasport 1 une activité qui concernait la mise en place d’un système permanent de mesure de la qualité de l’air. Nous sommes en train de poursuivre cette activité dans le cadre de ProPort », indique-t-il au terme d’une visite doublée d’une séance de démonstration sur certaines installations.
De
ses explications, il ressort que la prise en compte de la problématique
environnementale dans le secteur portuaire est une priorité pour Enabel,
partenaire de vieille date à ce propos. « Nous avons accompagné plusieurs
activités », assure-t-il. L’objectif de Enabel est de travailler avec le port à
la maitrise de toutes ses normes environnementales, qu’il s’agisse de l’air, de
l’eau, du bruit. Il doit donc se préoccuper de tous les aspects de sa
problématique environnementale, mesurer, calculer et suivre toutes les
caractéristiques liées à la pollution. « Nous nous sommes engagés depuis cette
certification pour l’accompagner dans la mesure de certains de ses paramètres
et la mise en place d'un système permanent de mesure de l’air », soutient Hervé
Corbel.
Concilier
écologie, environnement et santé dans un port en pleins travaux d’extension
pour une modernisation futuriste et à grande échelle, tel est le challenge des
responsables de la structure, qui comptent bien le relever et y travaillent
activement avec toutes les parties prenantes. L’ambition à terme, c’est de
parvenir à être en tête de peloton des ports durables en Afrique.