La Nation Bénin...
En
avril 2026, le Bénin élira son nouveau Président. A six mois de ce scrutin
crucial pour l’avenir du pays, une réflexion sur les défis du futur Président
de la République et le profil approprié de leadership pour faire face à ces
challenges s’avère importante.
Depuis le milieu des années 1980, un consensus est établi sur le fait que le leadership constitue le facteur le plus décisif dans le processus de développement des Etats. Or, depuis le début des années 1990, la plupart des études sur l’Afrique soutiennent que le déficit de leadership politique efficace explique les problèmes des pays du continent. Plus exactement, le leadership présidentiel de transformation constitue le maillon manquant dans la gestion du processus de développement intégral des Etats africains. Pour l’ancien Président du Ghana John Agyekum Kufuor : «Ce dont l'Afrique a besoin, c'est le leadership. Un bon leadership, pas n'importe quel type de leadership, mais le leadership qui a été bien préparé à diriger un développement socio-économique, qui a une vision et est imprégné d'un zèle missionnaire pour s'attaquer à la myriade de problèmes qui interpellent le continent par ordre de priorité » (Cité par A. Nkoyock, 2012). Dans cette tribune, nous nous proposons de cerner, tour à tour, les principaux progrès réalisés par le leadership de Patrice Talon, au cours de ses deux quinquennats, les défis majeurs qui restent à relever et le profil approprié de leadership présidentiel pour affronter ces challenges.
Des progrès sous le régime de la Rupture de Patrice Talon
En accédant au pouvoir le 6 avril 2016, Patrice Talon promit un leadership présidentiel de rupture avec le passé. Il s’est engagé pour un nouveau départ qui allait redonner de l’espérance à toutes les Béninoises et à tous les Béninois. Le pays dispose, selon le nouveau Président, d’un potentiel inexploité depuis trop longtemps. Et ce potentiel ne demande qu’à être révélé. A sept mois de la fin de son second et dernier mandat, on peut affirmer que son leadership présidentiel a permis d’enregistrer des progrès dans plusieurs secteurs. Ainsi, dans le secteur des infrastructures, l’ambitieux programme d’asphaltage et de bitumage du Président a permis la transformation du paysage routier. L’actuel chef de l’Etat a doté le pays, d’autres infrastructures telles que la cité ministérielle, la cité administrative d’Abomey-Calavi, des cités départementales, de multiples édifices administratifs et d’institutions. Il a construit plusieurs marchés modernes ruraux et urbains. Il a aussi construit l’hôpital de zone de Savè et celui de Tchaourou. Des efforts importants ont été fournis également, dans les secteurs d’électricité et d’eau. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, on est passé à une couverture nationale d’environ 80 % en 2024, contre 46 % en 2016, indiquent les statistiques du gouvernement. Dans le domaine agricole, de bons résultats ont été obtenus, entre autres, dans le secteur de la production cotonnière. Le leadership du Président Talon a été, en outre, marqué par la volonté de stimuler l’industrialisation. Celle-ci s’est traduite par la réalisation de la Gdiz (Glo Djigbè Industrial Zone), une plateforme industrielle. Au titre des progrès enregistrés, il y a aussi la dématérialisation des services publics, l’augmentation significative des recettes fiscales. Cette augmentation résulte des effets de la lutte contre la fraude et l’évasion, ainsi que de l’élargissement de l’assiette fiscale. Entre 2016 et 2023, soit en sept ans, ces recettes ont plus que doublé. Elles sont passées de 11,1 % du Pib en 2016 à 15 % du Pib en 2024, note le gouvernement. De même, une version améliorée du microcrédit a été mise en place. Dans le secteur de l’Education, les cantines scolaires qui visent à améliorer la santé et la nutrition des écoliers ont été multipliées. Le gouvernement a mobilisé environ 440 milliards de F Cfa pour la construction de trente (30) lycées techniques agricoles et de huit écoles de métiers. Malgré l'important volume d’investissements, les nombreuses réformes mises en œuvre, d’importants défis demeurent. Ils sont de deux ordres.
D’abord, des problèmes sociaux demeurent et des enjeux sécuritaires émergent
Le leadership du Président Talon n’a pas pu mettre fin aux problèmes sociaux. Ceux-ci persistent, même si le Chef de l’Etat a mis son second mandat sous le signe du hautement social. Le Président concède lui-même la cherté de la vie et le faible pouvoir d’achat du plus grand nombre. Le chômage demeure et des inégalités prévalent encore comme dans la plupart des Etats africains. Le secteur de l’éducation fait face aussi à des problèmes. Plus généralement, les Béninoises et les Béninois aspirent toujours au bien-être social, individuel et collectif. Les points d’ancrage sociaux portent encore sur une éducation efficace et performante à moindres coûts, un travail décent avec un revenu suffisant permettant de satisfaire ses besoins, des soins de santé de qualité, la sécurité des personnes et des biens, la sécurité sociale, la justice équitable, l’électricité et un habitat sain. En ce qui concerne les enjeux sécuritaires, le Président a reconnu que malgré tous ses efforts pour éradiquer le terrorisme, il reste encore beaucoup à faire. Enfin, au sujet du vivre-ensemble, il y a les fractures survenues dans le système politique national depuis 2018. En dehors des problèmes sociaux, sécuritaires et de vivre ensemble, le pays fait face encore à des valeurs et mentalités négatives qui handicapent son développement.
Ensuite, la permanence des logiques de l’imaginaire social nuisibles aux progrès collectifs
Un
des problèmes importants du Bénin qui freinent les changements sociaux et
empêchent la transformation du pays réside dans certaines logiques de
l’imaginaire social, nuisibles aux progrès collectifs. En effet, depuis le
début des années 1990, les recherches en sciences sociales et humaines, en Afrique,
ont mis en exergue des défis culturels et sociaux, en termes d’attitudes, de
comportements et de normes qui intoxiquent le vivre-ensemble et altèrent le
développement (A. Kabou, 1991 ; J. Ki-Zerbo, 1992; F. Akindès, 2003). Ces
logiques, en partie, ancrées dans les traditions africaines, mais provenant
surtout des effets nocifs de l’esclavage, de la colonisation et du
néocolonialisme handicapent l’action publique et le processus de développement
intégral. F. Akindès (2003, p.24) assure que s’il en est ainsi, c’est en raison
essentiellement de la faiblesse des actions du leadership politique. Ce dernier
a manqué de travailler convenablement sur les sociétés africaines pour
l’institution de logiques suffisamment fortes, collectivement et profondément
intériorisées pour assurer le progrès des sociétés. D. Adadevoh (2014) indique
que les Etats souffrent d’une crise de l’imaginaire social et de vision morale.
Au
Bénin, à la fin des années 1980, dans le contexte de la crise qui frappait de
plein fouet le pays, apparut le néologisme de Béninoiserie, attribué au
Professeur Robert Dossou. Grosso modo, ce néologisme rend compte de jalousie
maladive, d’envie débridée, de convoitise démesurée, qui conduisent au
sabordage du progrès des autres et au sauvetage personnel. Ainsi, un ancien
ministre affirme : «La béninoiserie signifie que si ce n’est pas moi, ça ne
doit pas marcher ». Autrement dit, toute idée, aussi formidable et féconde
soit-elle, ne venant pas de moi ne mérite ni d'égard ni de suite heureuse. On
supporte mal que l’autre soit promu ou qu’il possède une qualité que nous
n’avons pas. Le fait que l’autre brille nous afflige, c’est le délit de
l’excellence pour reprendre une expression du Professeur Paulin Hountondji. Dès
lors, il faut l’éteindre. Le Président Boni Yayi parlait constamment de «
béninoiserie », en termes de haine et de rejet de l’autre, de la logique de «
ôte-toi pour que je m’y mette ». Un adage populaire en langue Fon traduit cette
dimension: « Gbadé tché djin nan bi' », littéralement, «Quoi qu’il en soit,
c’est mon maïs à moi qui doit cuire, à l’exclusion du maïs de tous les autres».
Par ailleurs, certains auteurs et acteurs sociaux soulignent la persistance de
ces logiques nuisibles de l’imaginaire social. Ainsi, N. Tomety (2013) soutient
que tous les univers sociaux souffrent des mentalités négatives. Il identifie,
entre autres, la méfiance mutuelle soutenue par le mensonge et la jalousie,
l’égoïsme fortifié par la passion du pouvoir, l’immédiateté forgée dans
l’impatience et l’agitation, la gentillesse intéressée incitant à une culture
de l’encensement à outrance, l’occultisme et la confessionnalisation
constituant des éléments moteurs du jeu de pouvoir et enfin l’ingratitude, la
traîtrise et le plaisir de faire mal sans état d’âme. De même, les cadres
préoccupés par la carrière et la reconnaissance sociale dans leur conduite
participent à la validation des simulacres politiques. Leur assujettissement et
soumission volontaire, leur refus de remise en cause du théâtre social
contribuent grandement à pérenniser les logiques aux antipodes du
développement. Le Président Kérékou
déclara à la sortie d’une audience avec le Président Boni Yayi le 10 septembre
2009: «Le Bénin est un petit pays, mais lourd à diriger, en raison du
comportement de ses fils et filles et c’est cela qui empêche le pays de
décoller». La question des valeurs apparaît comme la véritable clé
d’intelligibilité de l’histoire politique du Bénin et de l’échec de nos
processus de développement.
Au
regard des problèmes identifiés, le leadership présidentiel soucieux de
transformation ne peut réussir que s’il mène une politique publique pertinente,
pose les actes appropriés pour que se réalise l’avenir désiré et se fonde sur
un ensemble de valeurs, de principes, posture et compétences en gouvernance et
management des hommes.
Premièrement, un leadership présidentiel de consensus pour promouvoir le vivre-ensemble et régler les problèmes sociaux
Le
leadership présidentiel futur devra promouvoir un large consentement, autour
des grandes questions, en mettant le consensus au cœur de ses décisions. Le
Président devra valoriser l’implication de toutes les forces vives de la
nation. En fait, au-delà des clans, des égéries, des partis politiques, aussi
bien de la mouvance (UP-le Renouveau, Bloc Républicain, Rassemblement National,
Moele...) que de l’opposition (Les Démocrates, le Parti Communiste du Bénin,
Restaurer l’Espoir…), le Président devra faire appel à tout ce que le Bénin
compte pour régler les problèmes qui se posent au pays.
P.
Kipré (2005, p. 329-341) indique que les peuples d’Afrique ont fonctionné en
privilégiant le consensus politique et social sans ignorer le débat
contradictoire. En effet, les cultures africaines reposent pour la plupart sur
des idéaux de rassemblement et accueillent favorablement la consultation des
acteurs de tous les horizons et l'inclusivité. Au Dànxòmɛ̀, le Roi Guézo, de
1818 à 1858, qui comprenait la nécessité du consensus, de l’effort collectif et
de l’esprit coopératif, ne cessait de rappeler à ceux qui étaient en position
de leadership ceci : « Si tous les fils du royaume venaient, par leurs mains
rassemblées, boucher les trous de la jarre percée, le royaume serait sauvé ».
La fraternité, une des trois principales valeurs de la devise qui fonde notre
République commande un leadership présidentiel qui favorise le vivre-ensemble,
la cohésion sociale, l’unité de la nation, l’harmonie plutôt que le chacun pour
soi et la victoire d’un groupe sur l’autre. Au demeurant, le consensus a été au
cœur du succès de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de
février 1990. En effet, toutes les composantes de la société ont été impliquées
sans exclusive, dans le processus décisionnel qui a engagé toute la nation. Le
consensus a été même promu au rang de principe à valeur constitutionnelle.
L’adoption
du consensus comme modalité de prise des grandes décisions de l’Etat, devra se
traduire surtout dans la promotion d’une coopération authentique et la
co-construction au niveau politique et social. Cette modalité de gouvernance
suppose l’existence de mécanismes permanents formels ou non de dialogue et de
concertation qui aident à la prise en compte des diverses opinions de chaque
partie et à la construction de consensus autour des enjeux nationaux cruciaux.
C’est dans cette optique qu’une partie de la société civile et de la classe
politique propose de nouvelles assises nationales comme le Parti Communiste du
Bénin (Pcb) depuis plus de dix (10) ans. Ceux-ci estiment que le temps des
messies est révolu et que la parole doit être donnée au peuple pour se
prononcer sur ses problèmes cruciaux. Le futur leadership présidentiel devra
prendre l’initiative d’une réconciliation nationale profonde. L’objectif ultime
du leadership présidentiel de consensus est de générer la concorde, de
promouvoir l’union nationale autour d’idéaux partagés et de mobiliser, à défaut
de tous les treize millions de Béninois que nous sommes, la très grande
majorité autour du développement de la nation afin de mettre en valeur les 114
763 km2 que Dieu nous a confié. Les
effets du leadership présidentiel de consensus ne peuvent être qu’une inclusion
plus grande, la limitation sinon l’éradication des phénomènes d'exclusion
suggérées par la vision 2060 qui projette de construire à l’horizon 2060, un
pays de paix, de bonne gouvernance, de prospérité, rayonnement international et
de bien-être commun. Les exemples des Etats africains qui réussissent mieux le
processus de développement, notamment le Botswana, l’île Maurice, la Namibie et
le Cap-Vert, dont le leadership des chefs de gouvernement est caractérisé par
un leadership inclusif, de recherche de consensus, de gestion collaborative
grâce à la coopération en permanence avec toutes les sensibilités politiques et
sociales, montrent l’efficacité du leadership présidentiel de consensus.
L’ancienne
Première Ministre britannique Margaret Thatcher affirme que « Diviser pour
régner est une devise valable. Mais rassembler et guider en est une bien
meilleure » (Cité par M. Koulibaly, 2008).
Si le leadership présidentiel de consensus est nécessaire et doit constituer le socle de la gouvernance d’Etat, il a besoin d’être complété par d’autres dimensions de leadership pour que le Chef de l’Etat soit en capacité de promouvoir le développement intégral, durable et inclusif du pays.
Deuxièmement, un leadership présidentiel d’efficacité pour consolider les acquis des Chefs d’Etat passés et renforcer le processus de développement intégral, durable et inclusif
Le
nouveau leadership présidentiel devra être un leadership de consolidation des
acquis républicains et de renforcement du processus de développement. Il devra
s’appuyer sur les principes d’efficacité, d’efficience, de responsabilité et
d’éthique. La nécessité de faire plus et mieux exclut de revenir sur les
pilotages à vue, la gestion au pifomètre, mais une affectation judicieuse des
ressources, une planification intelligente, qui intègre des perspectives, des
arbitrages cohérents et une rigueur dans l’acte de gestion. Cette nécessité
exige aussi une conscience historique vive, une fine connaissance de la
sociologie béninoise, une capacité de rassembler une coalition directrice et
disposer d’un minimum d’expérience permettant de s’attaquer de façon pertinente
et judicieuse aux maux de notre société, à leurs racines. Ce leadership
présidentiel exige également l’écoute attentive et l’humilité de se laisser
juger. Le futur Président doit avoir la capacité de se remettre en cause.
Le
premier chantier et le plus important devra être celui de l’Ecole. Cette école
devra retrouver la finalité de l’Ecole Nouvelle de la période révolutionnaire.
Autrement dit, elle devra être un moyen de transformation globale de la société
où l’enseignement doit permettre à tous les niveaux, une éducation et une
formation permanentes, favoriser les spécialisations à tous les niveaux grâce à
une orientation judicieuse qui tienne compte des capacités individuelles et des
besoins de la Nation (RPB et MEN, 1981, p. 44). Les orientations devraient être
les mêmes. Il s’agit d’avoir des formations qui permettent de sortir de l’école
avec des métiers pour subvenir aux besoins de la société et réaliser la vision
de développement du pays. Et il s’agit surtout de former des hommes informés
des problèmes de développement qui se posent au pays et les voies et moyens
susceptibles de les résoudre ; des hommes fiers de servir et de défendre avec
un esprit de désintéressement les intérêts du pays, qui cherchent à rapprocher
les différentes ethnies ; des hommes intégrés à leur milieu, patriotes, libérés
des complexes d'extraversion et d'aliénation.
Le nouveau leadership présidentiel devra aussi consolider les performances du secteur agricole, stimuler l’industrialisation, promouvoir le patrimoine culturel national, l’art et l’artisanat et faire du Bénin une destination touristique majeure du continent et du monde. La capacité de mobilisation des ressources financières et de leur gestion efficace et efficiente. La gestion performante des projets.
Troisièmement, un leadership de reconfiguration de l’imaginaire social pour favoriser l’émergence d’une culture de développement intégral
Le
leadership présidentiel futur, pour espérer la transformation sociétale, devra
s’engager résolument dans le renouvellement des mentalités, la reconfiguration
de l’imaginaire social, la construction d’une nouvelle vision morale pour le
pays. La révolution culturelle chinoise qui lança le développement du pays
prouve la nécessité de la reconfiguration de l’imaginaire social. Il faut
décoloniser les cadres épistémiques, mentaux et les esprits. La première tâche dans cette fonction d’«
entrepreneur» de nouveaux liens sociaux sera de combattre le néologisme de
Béninoiserie. La reconfiguration de l’imaginaire social passe notamment par le
fait de rendre obligatoire l’éducation civique et citoyenne. Il s’agira de
développer une culture d’intégrité dans l’action publique, de reconnaissance et
de promotion de la diversité des charismes. Le bien, d’où qu’il vienne et quel
que soit son auteur, promeut le genre humain et l’ensemble de la communauté
nationale. Par conséquent, le bien accompli par l’autre et que je ne puis
accomplir reste un bien à reconnaître, à encourager et à promouvoir. Il va
falloir faire aussi la promotion d’une culture de confiance, confiance d’abord
en nous-mêmes. Thomas Sankara recommandait qu’il faille ranimer la confiance du
peuple en lui-même en lui rappelant qu’il a été grand hier et donc, peut être
aujourd’hui et demain grand aussi. La reconfiguration de l’imaginaire social
devra promouvoir une rupture avec les recherches effrénées des gloires
éphémères, les facilités joyeuses, la chasse aux rentes, l’obsession de
l’accumulation matérielle et financière et la fascination pour les slogans
trompeurs qui relèvent plus d’incantation que d’une vision et d’une
planification mûrie. Le nouvel imaginaire devra rompre avec l’extraversion, le
mimétisme stérile et porter un nouveau regard sur tout ce qui est endogène.
Pour espérer réussir la reconfiguration de l’imaginaire social, le leadership
présidentiel devra être un leadership de vision, d’intégrité et de
communication.
En
somme, le futur Président de la République devra incarner un profil de
leadership présidentiel qui réunit les aspects positifs des Présidents Mathieu
Kérékou, Nicéphore Soglo, Boni Yayi et Patrice Talon. Comme Mathieu Kérékou, il
doit avoir un attachement viscéral pour l’unité nationale, la souveraineté du
pays, la stabilité politique et la construction du consensus pour éviter le
chaos. Comme Nicéphore Soglo, il doit être profondément panafricaniste,
défenseur acharné de la culture du peuple Noir, et résolument tourné vers la
modernité. Comme Boni Yayi, le nouveau Président doit être habité par les
préoccupations sociales des populations, soucieux d’une proximité en permanence
avec elles et engagé pour le développement intégral. Comme Patrice Talon, le
futur Chef d’Etat doit être habité par la modernité, soucieux de résultats et
tenir amplement compte des connaissances technocratiques et gestionnaires.
Albéric Léandre Vignilé AGOLI-AGBO