La Nation Bénin...
Le
Collectif des confédérations des transporteurs du Bénin (Ctb) a tenu, mercredi
14 mai à Cotonou, sa première assemblée générale ordinaire élective. Un moment
très attendu par l’ensemble des regroupements de transporteurs qui,
unanimement, se réjouissent de l’union retrouvée en leur sein.
Représentation
insuffisante sur le terrain, conflits, divergence dans les prises de décision…
Au Bénin, la grande famille des transporteurs peine à s’unir autour des enjeux
et défis du secteur. Ils ont pendant longtemps évolué en rangs dispersés,
fragilisant ainsi leur vivre-ensemble avec pour conséquence, des opportunités
gâchées. Le diagnostic posé par les acteurs eux-mêmes a fini par les convaincre
que le salut réside dans l’unité et pas dans la diversité des faîtières. L’acte
premier de la réunification de la grande famille des transporteurs au Bénin a
été posé, ce mercredi 14 mai à Cotonou à la faveur de l’assemblée générale
ordinaire élective d’où émaneront les nouveaux responsables du Collectif des
confédérations des transporteurs du Bénin (Ctb). Une nouvelle faîtière dont la
mise en place a été accueillie à grands cris par le cercle de famille.
Pour
en arriver là, il a fallu batailler en amont, reconnaît Jean Romain Afokpé ,
président du comité d’organisation des travaux. Cet événement constitue
l’aboutissement d’un travail collectif mené depuis plusieurs mois par un comité
composé des représentants de toutes les organisations membres du Ctb,
relève-t-il. «Nous avions pour mission d’une part de faire la revue de nos
textes fondamentaux au regard des faiblesses notées dans leur application et de
proposer d’autre part des améliorations en accord avec les normes requises en
la matière, tant dans notre situation que dans notre fonctionnement »,
précise-t-il. Un travail conduit dans une démarche inclusive sur fond de
réformes pour positionner le nouveau creuset comme une force de proposition
dans l’intérêt des transporteurs et des conducteurs, mais également dans celui
de l’économie nationale. S’ils en sont arrivés là, c’est aussi avec le soutien
de l’Agence belge de coopération internationale (Enabel).
Jérôme
Oza, représentant l’agence à l’ouverture des travaux de cette assemblée
générale, exprimera au nom du coordonnateur des projets Passport et Proport, sa
satisfaction. Celle de voir le Ctb marquer une nouvelle étape dans une logique
de fusion avec une nouvelle organisation regroupant 90 % des organisations
syndicales des transporteurs routiers. Ces assises sont, selon lui, « la preuve
de l’existence d’une réelle démocratie participative au sein du Ctb,
puisqu’elles offrent la possibilité à chaque membre de s’exprimer et de faire
valoir son droit ». Enabel Bénin se réjouit de la tenue de cet événement parce
qu’il répond aux ambitions nourries dans le cadre de l’exécution du volet
«Travail décent » de l’un de ses projets dénommé «Passport 2». Un projet qui,
note-t-il, s’inscrit dans la droite ligne du Pag 2 du Bénin pour ce qui
concerne son volet « Professionnalisation du métier de transporteur ».
L’unité retrouvée au sein des transporteurs permettra une meilleure organisation dans le secteur, l’amélioration des chiffres d’affaires, le renforcement des capacités de gestion des entrepreneurs de transport de marchandises... « Le vœu le plus cher, c’est que vous alliez à une unité syndicale autour des problématiques qui concernent tous les secteurs parce que le transport est unique », indique-t-il.
Parler d’une voix unique
Razac
Yessoufou, représentant la Chambre de commerce et d’industrie, abonde dans le
même sens. Les perspectives et les défis sont nombreux, reconnaît-il. Cela
demande l’accompagnement et l’appui de la Cci Bénin engagée pour faire de
l’unité au sein des transporteurs un impératif, poursuit-il. Pour la Chambre de
commerce qui est entrée dans une nouvelle dynamique, le dialogue du secteur
privé est très important pour le faire parler d’une voix afin qu’il soit mieux
écouté, préconise-t-il.
De nombreuses voix se feront aussi entendre à l’ouverture des travaux. Pour les représentants de la Police républicaine et de l’Agence nationale des transports terrestres, l’avènement du Ctb est tant souhaité pour permettre aux pouvoirs publics de faire face à un interlocuteur qui porte l’ensemble des préoccupations des acteurs du transport, peu importe le mode usité. Pour en arriver là, les transporteurs eux-mêmes ont balisé le terrain en imposant à leurs futurs dirigeants, certaines exigences. L’autorisation des transports délivré par l’Anatt est exigée pour postuler à un poste de responsabilité au plus haut niveau de la faîtière et tout candidat au poste de président doit être en règle vis-à-vis de la fiscalité et proposer un programme d’action pour son mandat.