La Nation Bénin...

Secteur de l’énergie: Un cadre de collaboration renforcé pour le suivi des projets

Messages
Le ministre de l’Énergie, Kègnidé Paulin Akponna, ouvre les travaux et réaffirme l’engagement du gouvernement pour un  accès universel à l’électricité Le ministre de l’Énergie, Kègnidé Paulin Akponna, ouvre les travaux et réaffirme l’engagement du gouvernement pour un accès universel à l’électricité

Face aux défis persistants dans le suivi des projets d’accès à l’électricité, la Sbee a réuni, ce jeudi 13 mai à Cotonou, les acteurs clés du secteur pour instaurer un cadre de collaboration décentralisé. Objectif : renforcer la coordination entre les directions régionales, les autorités préfectorales et les services déconcentrés du ministère de tutelle, afin d’accélérer les interventions sur le terrain.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 14 mai 2025 à 08h01 Durée 3 min.
#Energie

Malgré les investissements importants consentis ces dernières années par la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), avec des projets de modernisation, d’extension, de densification et de réhabilitation du réseau, des défis majeurs subsistent en matière de coordination, de suivi et d’exploitation. D’où la nécessité d’un cadre de travail plus proche du terrain pour améliorer la gestion des projets et programmes du secteur de l’énergie.

Cette problématique était au cœur d’un atelier national tenu à Cotonou ce mardi 13 mai. La rencontre a réuni les directeurs et cadres techniques et régionaux de la Sbee, les directeurs départementaux de l’Energie, de l’Eau et des Mines (Ddeem), ainsi que les préfets. Portée par la Sbee sur instruction du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines (Meem), l’initiative marque un tournant dans la gouvernance locale des infrastructures énergétiques. Elle vise à instaurer un dialogue opérationnel entre les niveaux central, régional et local.

« Il faut une meilleure coordination entre le Meem, porteur de la vision gouvernementale, et la Sbee pour améliorer la satisfaction client. Cela passe par une décentralisation des relations et une plus grande réactivité dans la résolution des problèmes », explique Edwige Adohinzin Hountondji, secrétaire générale de la Sbee.

L’atelier a permis de dresser un état des lieux détaillé des projets en cours et des difficultés rencontrées dans chaque département, tout en clarifiant les rôles et responsabilités des acteurs à chaque étape : planification, exécution, suivi, réception, évaluation. L’objectif à terme est de fluidifier la communication et d’optimiser les échanges d’informations entre tous les maillons du système.

Un secteur en pleine transformation

La cartographie actualisée des projets présentée à l’occasion de l’atelier recense 21 projets menés grâce à l’appui de l’État depuis 2016, dont 9 relèvent du premier Programme d’action du gouvernement (Pag 1) et 11 du Pag 2. Ces projets couvrent à la fois la production et la distribution d’énergie, en incluant la modernisation et l’extension des réseaux urbains et ruraux.

Le ministre de l’Energie, Kègnidé Paulin Akponna, a souligné les efforts consentis par le gouvernement avec 683,95 milliards de francs Cfa mobilisés dans le secteur pour renforcer les infrastructures électriques et améliorer l’accès à l’énergie. Résultat : le taux d’électrification est passé de 29 % en 2016 à 36,95 % en 2024, avec une cible de 53 % en 2026, se réjouit-il. Le taux de couverture nationale, qui mesure la proportion des unités administratives électrifiées, est quant à lui passé de 40,89 % à 48,4 % sur la même période.

Entre 2016 et 2024, le nombre de branchements est passé de 597 906 à 919 230, soit plus de 321 000 nouveaux abonnés en moins de dix ans, selon André-Marie Kaczmarek, directeur général de la Sbee. L’entreprise ambitionne désormais de franchir le cap du million de clients raccordés d’ici fin 2025. Pour ce faire, un plan d’urgence, financé par les partenaires techniques et financiers, sera mis en œuvre cette année pour raccorder plus de 100 000 nouveaux clients.

Cette dynamique s’accompagne d’une croissance du chiffre d’affaires, estimée à 13 % entre 2023 et 2024, atteignant 203,2 milliards de francs Cfa. Une progression portée par l’élargissement du parc d’abonnés, avec des tarifs relativement stables. Pour 2025, l’objectif est une hausse de 18 % pour atteindre 240,63 milliards F Cfa, a indiqué M. Kaczmarek.

Des défis à relever ensemble

Malgré ces avancées, des obstacles freinent encore le déploiement optimal des projets. Selon Malick Mama, directeur des Études, de la Planification et des Projets à la Sbee, des actes de vandalisme, de fraude et de vol de matériel affectent les réseaux en construction. L’incivisme, les implantations anarchiques sur les emprises, l’absence de plans de lotissement ou leur non-exécution, ainsi que la précarité de certaines populations compliquent la maintenance et la sécurisation des installations.

Face à ces défis, les participants à l’atelier ont insisté sur la nécessité d’un engagement collectif. La sensibilisation des populations, la libération des emprises, la lutte contre l’occupation illégale des sites et le renforcement de la sécurité publique sont autant d’actions à mener, avec l’appui des préfets et des autorités communales. La lourdeur administrative dans la passation des marchés a également été pointée comme un obstacle à lever.

Un chronogramme d’actions prioritaires est en cours d’élaboration. Il prévoit notamment la construction et la modernisation d’infrastructures, la sécurisation des réseaux, la réduction des pertes techniques, l’amélioration de la gestion de l’exploitation et le déploiement de solutions digitales. Ces mesures visent à améliorer l’accès à l’électricité, renforcer l’indépendance énergétique et répondre à une demande croissante, notamment dans les zones urbaines en forte expansion.