La Nation Bénin...
Avec sa double casquette
de président de l’Amicale des Associations des supporters des clubs de Côte
d’Ivoire et chargé des supporters des 24 pays qualifiés dans le Comité
d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2023, Tany Gobou est l’une des
chevilles ouvrières de la réussite du tournoi au pays des Eléphants. Dans cette
interview, il parle de sa partition et des dispositions qui ont favorisé un bon
séjour aux supporters en Côte d’Ivoire.
Votre pays abrite depuis
quelques jours la Can 2023. Quelle est la partition de votre association dans
l’organisation de cette compétition ?
Vous voyez vous-même
l’engouement que suscite cette compétition depuis son lancement ici à Abidjan
et dans les autres grandes villes de Côte d’Ivoire. C’est dire que nous avons
travaillé à ce qu’il y ait un climat de paix et de convivialité autour de ce tournoi
qui a démarré le 13 janvier. C’est le résultat d’un travail de longue haleine.
Dans un premier temps, nous avons mobilisé les personnes ressources résidant en
Côte d’Ivoire et dans les 23 pays qualifiés. Nous avons créé ensuite les
Amicales des supporters au niveau de chaque région du continent pour leur
permettre d’accueillir leurs sélections une fois sur place. C’est pour
permettre aux résidents de ces pays en Côte d’Ivoire d’aider leurs compatriotes
qui viendront pour la compétition. En dehors de ces initiatives, nous avons
fait signer la charte du supporter, le 6 décembre, lors d’un match de gala, à
toutes les délégations de supporters. Nous avons eu tous les pays (de l’Afrique
du nord à l’Afrique au sud du Sahara) qui ont pris part à cette rencontre.
La compétition se déroule
dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Comment avez-vous réussi à créer la
synergie entre vos supporters et ceux venus d’ailleurs ?
L’Amicale des supporters
des clubs de Côte d’Ivoire dispose de bases dans tout le pays. Nos
démembrements se sont mis au travail pour permettre à tous les groupes venus
des pays frères d’être comme chez eux. Nous avons les comités à Korhogo, San
Pédro, Yamoussoukro et à Bouaké. Ces derniers ont fait un travail appréciable.
Ce sont donc nos démembrements qui nous ont permis d'accueillir tous les autres
supporters. Même les supporters maliens bloqués à Korhogo au début du tournoi
ont fini par passer la frontière grâce à notre contribution. Nous avons
travaillé en amont avec les transporteurs, la commission sécurité du Cocan,
pour permettre à tous ceux-ci de pouvoir entrer sur le territoire ivoirien.
Nous avons assisté à l’installation des supporters de tous les pays avec l’aide
de leurs ambassades en Côte d’Ivoire. Ils se sont bien installés dans leurs
bases avec des convois sécurisés.
La Côte d’Ivoire a soufflé
le chaud et le froid dans ce tournoi avec la débâcle de son équipe au premier
tour. Comment les supporters ont-ils vécu cet épisode ?
En tant que groupe de supporters de pays hôte,
ce n’était pas facile pour nous de vivre ce moment. Nous étions meurtris, car
on avait peur pour les infrastructures quand il y a eu des jets d’eau lors de
la défaite de la Côte d’Ivoire contre la Guinée équatoriale. Nous avons donc
sensibilisé les nôtres afin que les infrastructures mises en place dans le
cadre de cette compétition ne soient pas détruites. C’était un petit couac que
les Ivoiriens ont pris après sportivement jusqu’à la qualification pour les huitièmes
et vous connaissez la suite. Actuellement, tout se passe bien. Les supporters
se sont apaisés. Le football est un jeu. On ne doit pas se blesser ou faire mal
à autrui à cause de ce sport qui rassemble et unit les nations.
Nous avons eu des
informations selon lesquelles les choses ne vont toujours pas bien au niveau de
la vente des tickets. Que faites-vous pour améliorer la situation au niveau de
la billetterie avant la finale ?
Nous avons fait beaucoup
de choses au niveau de la billetterie pour faciliter l’achat des tickets aux
supporters de toutes les équipes. Nous avons organisé des rencontres avec les
différentes ambassades et la commission billetterie dirigée par Janvier Kouakou.
Nous avons dévoilé la méthode pour acquérir les tickets de matches. Et, c’est
là que les représentations diplomatiques des pays ont compris que chaque
délégation a droit à 5 % de dotation sur chaque match. Nous avons aussi
expliqué aux populations les méthodes pour avoir les billets. Mais,
l’engouement étant grand autour de cette Can, il y a beaucoup de personnes qui
ne sont pas satisfaites, car les places dans les stades sont limitées. Pour une
question de sécurité, la Caf a veillé à ce que les spectateurs soient dans de
bonnes conditions dans les stades. Nous avons expliqué aux populations que ce
n’est pas le Cocan qui gère la billetterie. Beaucoup de choses se sont
améliorées et plus de 60 % des billets sont vendus.