La Nation Bénin...
La mairie de Natitingou a enregistré une perturbation
pendant deux heures ce jeudi 20 mars 2025. Les agents ne sont plus en phase
avec la gouvernance des responsables et ont décidé de faire un sit-in pour se
faire entendre.
C’est par un sit-in de deux heures que les travailleurs de la mairie de Natitingou ont manifesté leur mécontentement ce jeudi 20 mars 2025. Ils exigent, à travers ce mouvement d’humeur, plusieurs revendications lues par Étienne N’tcha, secrétaire général de la mairie. Selon lui, l’administration communale fait preuve de mépris permanent à l’égard des revendications du personnel. Il a énuméré un certain nombre de points qui suscitent le mécontentement des travailleurs et a appelé les autorités à trouver une solution.
Il est soutenu dans ses propos par Abraham Fibi, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de la mairie de Natitingou. « Nous avons constaté que les agents présents depuis quinze ou vingt ans sont relégués au dernier rang. Il n’y a plus de considération, l’ambiance de travail n’est pas du tout intéressante. Les avantages que nous avions obtenus après de longues luttes avant l’arrivée de ces cadres ont été remis en cause, notamment les aides sociales que nous avions négociées. L’État nous a autorisés, depuis bientôt un an, à bénéficier de la revalorisation des salaires, qui incluait trois points supplémentaires et des sursalaires octroyés à tous les fonctionnaires du Bénin. Nous avons attendu deux ans avant que l’État n’autorise les communes à en bénéficier avec effet rétroactif, ce qui a entraîné des moins-perçus pour les agents », explique Abraham Fibi.
L’administration, poursuit-il, a payé la moitié de ces arriérés, en rassurant que le reste serait réglé dès janvier 2025. Mais le syndicat a été surpris de constater que le mois de mars touche à sa fin sans que cette promesse ne soit tenue. Il ajoute que le dialogue social est inexistant à la mairie de Natitingou. « Les autorités ne discutent pas avec les agents, les assemblées générales ne se tiennent pas avec le personnel, et la commission administrative paritaire ne fonctionne pas, alors que c’est une recommandation de l’État central pour anticiper les crises et prendre des dispositions afin d’éviter ce que nous vivons aujourd’hui. Nous allons reconduire le mouvement la semaine prochaine si l’autorité ne nous reçoit pas, quitte à fermer les portes, car la loi nous y autorise. Nous disposons d’un certain nombre de jours de grève dans la semaine et nous comptons en user si rien n’est fait », avertit le secrétaire général du syndicat.
« La mairie, c’est notre famille. Merci pour votre
démarche, je vous prie de toujours observer un peu de patience. Votre motion
est reçue et n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Le maire est
actuellement en mission, mais à son retour, nous lui transmettrons le message.
Avec lui et la secrétaire exécutive, nous analyserons le dossier et nous vous
reviendrons très bientôt », a rassuré Clément Ayémona, premier adjoint au maire
de Natitingou.