La Nation Bénin...
A
l’instar de leurs homologues du monde entier, les fidèles musulmans du Bénin
s’apprêtent à célébrer la fête de la Tabaski ou l’Aid-El-Kébir, vendredi 6 juin
prochain. Mais, face à la cherté des bêtes, rares sont ceux de Parakou qui,
pour le moment, se décident à aller dans les marchés circonstanciels ouverts.
A
quelques jours de la célébration de la Tabaski ou Aid El Kébir prévue, vendredi
6 juin prochain, le grand souci pour la plupart des fidèles musulmans à Parakou
reste l’acquisition de la bête à sacrifier. Pour l’instant, son prix n’est pas
à la portée de tout le monde.
Contraints
de débourser plus qu’il n’en faut, selon eux, les fidèles musulmans de Parakou
ne se bousculent pas encore dans les marchés circonstanciels ouverts à travers
la ville. Pour la plupart, ils préfèrent attendre le dernier moment.
« Cette année, à quoi est-ce que va ressembler la célébration de la Tabaski ? », s’interroge, au bord du découragement, Amza Diakité. « Je pensais que les clients allaient mettre ce week-end à profit et qu’il y aurait de l’affluence », confie-t-il, tout en guettant l’arrivée d’éventuels clients, prêt à se précipiter vers eux. Le vendeur d’origine nigérienne ne perdait pas de vue l’entrée principale du marché installé sur le site de la Sntn, à Guéma, où il s’est établi depuis une dizaine de jours. Comme lui, son compatriote Moukaïla Salèk ne cesse également pas de se plaindre. « Les rares clients qui viennent, se retournent aussitôt sur leurs pas, après avoir demandé les prix des bêtes, puis essayé de les débattre. Certains promettent de revenir, le temps de réfléchir», déplore-t-il. Avec la frontière entre le Bénin et leur pays gardée fermée depuis un moment, les deux regrettent d’avoir fait le choix de venir de Maradi, avec leurs bêtes. « Il nous faut leur acheter du fourrage pour se nourrir, toute la période qu’elles vont rester attachées. Cela pour qu’elles gardent leur embonpoint et soient en bonne santé », poursuit Moukaïla Salèk.
Sur
les sites de vente de Worou Tokorou et du carrefour Hubert Maga, la situation
est la même. Il y règne une ambiance morose. Les clients se font également
désirer. Ils viennent au compte-gouttes.
« Les prix varient en fonction de la provenance, de la catégorie et de la taille des animaux. S’agissant des grands moutons venus du Niger, ils coûtent 300 000, 250 000, 200 000, 150 000 et 100 000 F Cfa. Il y en a même jusqu’à 500 000 F Cfa. Pour ceux élevés au Bénin, les plus grands, c’est entre 130 000 et 100 000 F, les plus petits, entre 50 000 et 25 000 F Cfa », informe Amza Diakité.
Rencontré sur l’un des sites de vente, Yessoufou Mouftaou peine à cacher son inquiétude. « Par rapport à l’année dernière, non seulement les bêtes coûtent encore plus cher, mais il n’y en a pas suffisamment sur le marché », fait-il constater. Hésitant, il a finalement préféré revenir une autre fois, pourquoi pas les derniers jours. Entretemps, espère-t-il, les prix auraient baissé. « Cela nous évitera également de prendre des bêtes qui ne sont pas bien portantes. On ne sait jamais de quoi sont capables les vendeurs pour maintenir sur pied leurs animaux », prévient-il. « Certains vont même jusqu’à leur donner de la drogue. Et là, les bêtes sont si agitées que les clients pensent qu’elles respirent la grande forme. Ce qui n’est souvent pas le cas. Arrivé à la maison, l’animal refuse de prendre l’eau que vous lui aviez servie, pour s’abreuver », souffle-t-il.
Le
marché, bien que fourni, reste calme, laissant les commerçants dans l’attente
d’une affluence plus marquée à l’approche de la fête.
Selon le vendeur Hassan Maïga, il y a des clients qui trouvent que c’est très tracassant pour eux de garder une bête jusqu’au jour de la fête. D’autres ne disposent pas de places ou n’ont pas des enfants pour aller faire paître l’animal acheté. Ils préfèrent alors attendre les derniers jours pour venir s’approvisionner.