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16 jours d’activisme contre les Vbg: Fin en apothéose de la campagne

Société
La ministre Véronique Tognifodé échangeant avec les filles La ministre Véronique Tognifodé échangeant avec les filles

Lancée lundi 25 novembre dernier dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, la campagne nationale de 16 jours d’activisme contre les Vbg a pris fin, samedi 7 décembre dernier à Parakou. L’acte final a été marqué par une série d’activités notamment des séances de sensibilisation des apprenantes du Lycée des jeunes filles et des artisans, une marche et un géant concert organisé à la Place Tabéra.

Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 09 déc. 2024 à 07h01 Durée 2 min.
#16 jours d’activisme contre les Vbg

La lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles ne saurait relever d’une simple déclaration. Elle exige des actes concrets, une volonté politique et manifeste, puis un changement de mentalités. Une parfaite illustration avec la campagne de 16 jours d’activisme qui, lancée lundi 25 novembre au Bénin, a pris fin ce samedi 7 décembre à Parakou.

C’est par le Lycée des jeunes filles de Parakou que la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, a commencé sa journée marathon, avec à ses côtés, la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata Zimé. Au cours d’une séance de sensibilisation sur le concept « Agbazatché », elle a échangé directement avec les enfants, sur les informations liées à la gestion de leur vie sexuelle, la santé de reproduction, le harcèlement sexuel, le viol et les compétences de vie. L’occasion lui a permis de les amener à appréhender les conséquences qui peuvent découler des grossesses précoces ou non désirées, l’interruption ou l’abandon des études… Il a également été question des maladies sexuellement transmissibles, comment s’en prévenir, puis de l’impact des réseaux sociaux sur la sexualité.

Les filles sensibilisées

Les filles ont eu peu de mal à aborder la question relative à l’utilisation des préservatifs. « La campagne ne fait pas la promotion de la sexualité. Mais s’il y en a parmi vous qui ont déjà commencé par avoir des rapports sexuels, il faut que l’on leur donne les bonnes informations pratiques. C’est pour leur éviter les dérives », a précisé l’autorité. « Concentrez-vous sur l’essentiel, le travail, les études. Il ne faut pas chercher à recourir aux solutions faciles, en perdant votre temps à écrire des lettres d’amour et à prendre des rendez-vous. Il n’y a pas de rêve qui soit trop grand », insistera-t-elle. A sa suite, la vice-présidente a également prodigué des conseils aux filles, après leur avoir retracé son propre parcours, lorsqu’elle était encore élève comme elles. Devenue aujourd’hui un modèle au niveau de la gent féminine, la voilà occupant un poste au sommet de l’Etat. Comme la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, elle a rappelé que le corps de la femme ne saurait être assimilé à un champ de bataille. « Mon corps n’est pas une marchandise que je proposerai et vendrai partout, à n’importe qui. Le corps de la femme est précieux », a-t-elle soutenu. « Il est mon avenir et ma dignité. Mon corps ne doit pas être dévoyé et devenir un trophée pour un homme. Faites de votre corps, un sanctuaire où nul n’entrera sauf celui que vous aurez choisi plus tard », poursuit-elle.

A travers leur porte-parole, Ornélia Sodokpa, les filles se sont engagées à suivre les conseils qui leur ont été prodigués, avec la promesse de prendre leurs études au sérieux. 

Un combat de tous les instants

A la Maison de l’artisan, la ministre Véronique Tognifodé a insisté sur le harcèlement sexuel en milieu de formation professionnelle, le viol, le mariage précoce, les formes d’abus sur les filles apprenties, ainsi que les relations entre un formateur et son apprenant dans les ateliers. « Pour ces types de violences à raison du sexe, si elles doivent cesser, cela dépendra de chacun de nous et collectivement, puisque le gouvernement a déjà pris ses responsabilités en renforçant l’arsenal juridique », a prévenu la ministre. Elle n’a pas occulté la question du crédit artisan que le gouvernement a prévu, tout comme la formation Arch qui a démarré dans huit communes pilotes et va s’étendre progressivement aux 77 collectivités locales.

Dans l’après-midi, il y a eu une marche symbolique avec des messages forts sur les pancartes des participants, et qui concernent les différents types de violences. La marche a démarré à la préfecture, sous l’animation d’un groupe de fanfare. Au premier rang, il y avait la vice-présidente de la République, la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, des députés de la 7e Circonscription électorale, des représentants des institutions des Nations unies et autres partenaires techniques et financiers comme l’Unicef et l’Unfpa, la présidente de l’Institut national de la femme. La marche a échoué sur la Place Tabéra où la sensibilisation s’est poursuivie avec un géant concert de clôture. Jusqu’à une heure avancée de la nuit, les artistes de la localité se sont succédé sur le podium, pour tenir en haleine le public.