Mise sur les fonts baptismaux du Clamab: Un cercle de laïcs pour prolonger l’œuvre de Mgr Adoukonou

Théologien, sociologue et figure éminente de l’Église au Bénin, Monseigneur Adoukonou Barthélémy est reconnu comme l’un des pionniers de l’inculturation de la foi chrétienne en Afrique. Le 19 octobre 1970, il posait les bases d’une démarche pastorale audacieuse avec la création du mouvement Sillon Noir, ou Mèwihwendo en langue fon. L’objectif était clair : enraciner le message de l’Évangile dans les réalités culturelles africaines, en dialogue avec les traditions locales. Plus de cinquante ans plus tard, cette œuvre continue de porter ses fruits. Toutefois, le contexte africain et mondial ayant profondément évolué, les membres du Clamab estiment qu’il est temps d’aller au-delà de l’action pastorale de terrain pour ouvrir un nouveau cycle de réflexion stratégique.

Le Clamab s’est ainsi donné pour mission de créer la Fondation Monseigneur Adoukonou Barthélémy pour l’inculturation de la foi chrétienne et le développement en Afrique. Cette fondation vise à revisiter les fondements de l’inculturation à la lumière des défis actuels : la transformation des sociétés africaines, l’urgence climatique, la raréfaction des ressources naturelles, la perte accélérée de la biodiversité, les crises sanitaires à répétition et les tensions sociopolitiques qui menacent la cohésion des peuples. L’ambition est de proposer des solutions innovantes, inspirées par la pensée chrétienne et adaptées à un développement durable, solidaire et respectueux du bien commun. Le vivre-ensemble, la dignité humaine et l’intégration des valeurs spirituelles dans les politiques de développement sont au cœur de cette nouvelle dynamique.

Un cercle de fraternité

Au-delà de la fondation, le Clamab veut aussi être un espace fraternel de soutien, d’échanges et de partage entre Monseigneur Adoukonou Barthélémy et les membres du Cercle. Il s’agit d’un cadre libre, apaisé et confidentiel dans lequel les membres peuvent partager leurs expériences pastorales ou citoyennes, réfléchir ensemble aux enjeux de l’Église et du continent, offrir des conseils et des appuis intellectuels éclairés, mais aussi vivre des moments de détente, de fraternité et de prière. Le Cercle entend incarner l’esprit de l’amitié chrétienne, telle que vécue par Monseigneur Adoukonou au fil de ses engagements : sincère, exigeante, mais toujours ancrée dans la charité et la vérité.

Des activités au service de la foi

Le Clamab prévoit d’organiser divers événements et initiatives dont des retraites spirituelles pour nourrir la foi personnelle et communautaire ; des pèlerinages pour approfondir le lien avec le sacré ; des ateliers de formation en théologie, sociologie, écologie ou citoyenneté; des journées culturelles et familiales, renforçant les liens entre membres ; des actions communautaires, à la fois pastorales et sociales, au service des plus vulnérables. Ces initiatives visent à renforcer le témoignage chrétien dans la société et à outiller les laïcs dans leur mission au sein de l’Église et du monde. Pour intégrer le Clamab, certains critères sont requis. Les membres doivent être chrétiens catholiques engagés, dotés d’une foi profonde, d’une maturité spirituelle, d’une bonne connaissance de la doctrine de l’Église, mais aussi d’une capacité à conseiller, prier et agir pour le bien commun. L’exemplarité morale, la piété et le sens du service sont des qualités recherchées. Le Cercle appelle ainsi à une mobilisation des forces vives laïques, autour d’un idéal de foi incarnée, de fraternité partagée et de contribution active au développement humain intégral. Avec la naissance du Clamab et de sa Fondation, c’est une page nouvelle qui s’ouvre dans l’histoire de l’inculturation au Bénin. Plus qu’un hommage, c’est un prolongement vivant de la pensée et de l’action de Monseigneur Adoukonou, porté par des laïcs désireux de bâtir une Église africaine fidèle à ses racines et ouverte aux défis de demain.