La Nation Bénin...
“Le
laïc et le baptême : Un nouveau souffle pour la mission”. C’est autour de cette
thématique qu’un mini-colloque a été initié par la chaire Cardinal Gantin, samedi
10 mai à l’Institut Jean Paul II à Cotonou.
“Le
laïc et le baptême : Un nouveau souffle pour la mission”. Le mini- colloque
consacré à cette thématique, initiative de la Chaire Cardinal Gantin dans le
cadre de la commémoration des 100 ans du baptême du patriarche, vise à
discerner le souffle nouveau du laïcat dans la pensée du Cardinal “Missionnaire
africain à Rome et missionnaire romain en Afrique”. Il est constitué de trois
axes à savoir : la théorie (les laïcs, le sacré et la mission), le testament
(les laïcs et la mission selon le Cardinal) et le dialogue. « Le Baptême est un
signe de la divine providence qui fait toutes choses avec nombre, poids et
mesure. Le baptême est le plus magnifique des dons de Dieu” (B. Card. Gantin,
Homélie pour un baptême, Cotonou, le 11 février 2008). Telle est la définition
que le Cardinal Bernardin Gantin donne du baptême, lien d’unité du peuple de
Dieu. « Notre capacité vient de Dieu. C’est Lui qui nous a rendus capables
d’être ministres d’une alliance nouvelle. L’Eglise catholique actualise cette
alliance nouvelle au moyen des sept sacrements, depuis le baptême jusqu’au
sacerdoce en sa plénitude ». Le baptême confère une capacité universelle au
laïc en situation particulière. « Par le baptême, les laïcs sont insérés dans
le Christ et rendus participants de sa vie et sa mission selon leur identité
particulière », a avancé le patriarche. Ils exercent dans le particulier la
mission qui est celle de tout le peuple de Dieu.
Le
père Théophile Benjamin Akoha, vicaire général de la chaire, se réclamant fils
du Cardinal, par le baptême, par la paternité du Bénin à Rome et de Rome au
Bénin, renvoie à la mémoire d’une figure de l’écurie romaine qui affirme après
son baptême et l’expérience de la vie baptismale, que « c’est quand je suis
devenu chrétien, que je suis réellement devenu humain ». « Cela montre tout
simplement que sa grande personnalité ne lui disait pas grand-chose. Ce qui lui
importait le plus, c’était le baptême qu’il avait reçu, qui l’avait introduit
dans la grande famille des enfants de Dieu, qui lui a ouvert un chemin de
sainteté. Quand nous recevons le baptême, c’est ce qu’il y a d’essentiel, qui
nous fait fils de l’Église, fils de Dieu dans la filiation de Jésus-Christ et
appelés à la sainteté », a expliqué le vicaire général. Il ajoutera que le
Cardinal Gantin l’avait compris, et c’est pourquoi il en avait fait une vision
et une conviction qu’il a fini par partager avec les fidèles laïcs et en a fait
le cœur de sa mission. Une mission à travers laquelle il a donné beaucoup de
commissions de la part de Dieu à ses fidèles laïcs tout en montrant le chemin à
suivre pour la sainteté, pour le développement durable et solidaire. “Il faudrait qu’en répondant à l’ordre divin,
les laïcs deviennent vraiment le sel de la terre et la lumière du monde. C’est
ce qu’il a fait, et c’est cela qu’il continue de faire pour les laïcs et pour
chacun de nous. Nous prions pour lui et souhaitons que comme Ste Thérèse, il
puisse passer son ciel à faire du bien sur la terre », a dit le père Théophile
Benjamin Akoha.
Ainsi,
l’identité du fidèle laïc naît et se nourrit des sacrements du baptême, de la
confirmation et de l’eucharistie. C’est de ce don divin, don de la divine
providence, et non pas d’une concession humaine. Le Cardinal Gantin a reçu son
baptême le 22 janvier 1925, sa première communion le 29 mai 1933 et rejoint la
félicité céleste le 13 mai 2008. C’est donc à dessein que le mois de mai fut
choisi pour célébrer ce centenaire de son baptême. Le théologien Joseph
Ratzinger a identifié dans la figure du Cardinal Bernardin Gantin un chemin de
l’universel et du particulier : « Le Cardinal Gantin est pour moi, le grand
exemple d’un évêque vraiment catholique tout enraciné dans la culture de sa
patrie et pourtant tout à fait chez lui dans l’Eglise qui parle toutes les
langues et fait que celles-ci se comprennent entre elles » (J. Ratzinger,
Chemins vers Jésus, Paris 2004, p. 145).
Il faut noter qu’en marge de ce mini-colloque et de cette commémoration du centenaire du baptême du cardinal Gantin, le nonce apostolique Togo-Bénin, Mgr Rubén Darío Ruiz Mainardi, a lu la note d’autorisation du Saint siège, donnant à la chaire, le feu vert pour la création au Bénin d’un parcours de formation sur le phénomène de la sainteté dans l’Église, qui a sollicité le patronage du dicastère des causes des saints. « Bien volontiers, ce dicastère répond positivement à cette demande en augurant que ladite formation puisse contribuer à faire plus largement connaître les critères et la procédure utilisés par l’Eglise dans le processus de reconnaissance de la sainteté et contribuer à la formation des auxiliaires des causes des saints en Afrique », a déclaré le nonce apostolique.