60 ans de coopération entre le Bénin et le Canada : L’ambassadrice Lee-Anne Hermann émerveillée
Société
Par
Fulbert Adjimehossou, le 17 mars 2022
à
12h18
A l’Université d’Abomey-Calavi où elle était en visite hier, l’ambassadrice du Canada au Bénin a touché du doigt les fruits de 60 ans de coopération entre les deux pays. Par la même occasion, Lee-Anne Hermann a exhorté les étudiants à saisir les opportunités d’études au Canada.
«C’est impressionnant de voir comment le Canada a contribué à former beaucoup de cadres au Bénin. C’est une coopération assez riche ». C’est un secret de Polichinelle que le recteur Félicien Avléssi a tenu à confier hier à l’ambassadrice du Canada au Bénin lors de sa visite à l’Université d’Abomey-Calavi.
Lee-Anne Hermann s’y est rendue dans le cadre de la célébration des 60 ans de coopération bénino-canadienne. Et pendant tout le temps passé dans la plus grande université du Bénin, elle n’a eu que de retours positifs de l’engagement du Canada aux côtés du Bénin, durant les six dernières décennies.
Sa descente à l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi (Epac) dont les bâtiments ont été construits en 1977 par les Canadiens a d’ailleurs plongé la délégation dans l’histoire d’une vieille coopération. « En décembre 1969, une première mission a été reçue dans notre pays pour la création de l’Université. Elle était dirigée par Robert Ricard et avait examiné le concours que le Canada pourrait offrir au développement d’un enseignement supérieur au Dahomey. Ensuite, de juillet à août 1970, c’était une mission intégrée de l’Unesco et du Canada. Enfin, dans les années 1970, le Canada a octroyé au Bénin un crédit pour la construction du Collège polytechnique universitaire (Cpu) devenu Epac », a dévoilé Prof. Félicien Avléssi.
Tout en magnifiant les succès connus jusque-là, le recteur de l’Uac tient désormais à dynamiser la coopération avec les universités canadiennes. « Je voudrais saisir cette occasion pour un nouveau départ dans les relations de coopération entre l’Uac et les universités canadiennes. Je peux déjà vous assurer de notre disponibilité à trouver un cadre approprié pour des discussions en vue de cette dynamique », a-t-il martelé.
Une destination qui fait rêver
Cette célébration des 60 ans de coopération a été marquée par un panel sur le thème : « L’éducation au Canada, un monde de possibilités : les avantages comparatifs de la destination Canada ». Ledit panel animé en personne par Lee-Anne
Hermann a suscité de l’engouement dans le rang des étudiants mobilisés. L'envie de ces derniers de saisir leur chance, mais aussi les expériences exceptionnelles partagées par les panelistes Hakim Akpiti et Faizatou Gbian Moukaila ont marqué les esprits. « J’ai eu une très bonne formation qui m’a permis d’avoir une très belle carrière autant dans le secteur privé au Canada que dans le secteur public au Bénin. C’est une expérience que je suis prêt à refaire s’il fallait reprendre», a témoigné Hakim Akpiti.
Ce n’est d’ailleurs pour rien qu’en 2020, le Canada a accueilli 990 étudiants venant du Bénin contre 218 étudiants en 2010, soit une augmentation de 354 % en 10 ans. Pour encourager d’autres jeunes à saisir les opportunités, l’ambassadrice Lee-Anne Hermann a mis un accent sur comment les possibilités en éducation au Canada pourraient servir leurs ambitions. «En choisissant le Canada, vous accédez à une excellente expérience en matière d’éducation, une expérience enracinée dans une culture d’apprentissage sur le terrain, de faibles ratios étudiants-professeurs, ainsi qu’une technologie, de recherche et d’innovation d’avant-garde », a-t-elle souligné.
Des transferts de technologies
Au cours de cette journée, Lee-Anne Hermann s’est aussi imprégnée d’une technologie qui suscite de l’espoir pour une gestion durable des ressources en eau. Il s’agit d’une station pilote de traitement des eaux usées installée à l’Uac par la firme canadienne Dbo International. A la délégation, tout le processus a été expliqué par l’équipe de Florent Dogbalou, Pdg de Lordeon International, en charge de l’installation du système. Les eaux traitées peuvent être utilisées pour divers usages. « L’eau qui sort est de bonne qualité parce qu’il y a des batteries qui fonctionnent avec et sans oxygène pour opérer le traitement. C’est une procédure de qualité que nous suivons pour son amélioration au jour le jour», a souligné Prof. Martin Pépin Aina, directeur du Laboratoire des Sciences et Techniques de l'Eau.
L’ambassadrice a été d’ailleurs séduite par les résultats et y voit beaucoup d’enjeux. «J’apprécie bien le fait que ça soit un transfert de technologies utilisables partout au Bénin. L’eau est une ressource en pénurie et il faut la préserver. On peut réutiliser donc cette eau pour l’agriculture. Nous allons davantage travailler pour le développement de partenariats entre les compagnies canadiennes et béninoises. C’est aujourd’hui important d’avoir de bonnes connexions au profit des économies des deux pays », a-t-elle déclaré. Avant de prendre départ de l’Uac, Lee-Anne Hermann a pris le temps de visiter les stands où sont exposées des initiatives soutenues par le Canada et ses partenaires. Très émerveillée, elle a promis de dynamiser cette coopération entre le Bénin et le Canada dans différents domaines de développement.