Développement des plateformes numériques : Les conseils de Serge Adjovi
Société
Par
Fulbert Adjimehossou, le 15 mars 2022
à
11h16
Qualité de l’information, interopérabilité, sécurité et inclusivité. Ce sont là quelques défis sur lesquels Serge Adjovi a mis l’accent pour la viabilité des plateformes numériques au Bénin. Le directeur général de l’Agence des services et systèmes d’information était intervenu lors de la rentrée thématique du quotidien La Nation.
Le monde du numérique est assez exigeant. Et Serge Adjovi ne cesse d’attirer l’attention des acteurs sur des points essentiels pour le développement des plateformes numériques. Lors de sa communication à la rentrée thématique organisée par La Nation, le 4 mars 2022, le directeur général de l’Agence des services et systèmes d’information (Assi), a indiqué qu’il ne suffit plus de disposer d’une plateforme numérique, il faut bien la gérer et veiller à la sécuriser. C’est pour lui un volet très capital. « Une plateforme, c’est la sécurité», a-t-il martelé avant d’attirer l’attention de l’auditoire sur les risques d’intrusions et de cyberattaques. « Des problèmes de sécurité, on en rencontre tous les jours. Quelles que soient les plateformes d’information, le niveau de sécurité est extrêmement important », a-t-il insisté.
Ainsi, l’évaluation des risques devient indispensable pour l’identification des vulnérabilités, l’estimation de l’incidence d’une atteinte à la sécurité. Les plateformes numériques se doivent à cet effet d’être soumises à un audit, à une surveillance active et à des balayages de sécurité. C’est une vigilance qui ne doit pas s’arrêter à la conception de la plateforme, mais se doit d’être inscrite dans la durée. « C’est un travail continu. Si vous protégez votre maison avec une porte blindée et que la fenêtre reste une faille, vous êtes exposés», a fait remarquer le directeur général de l’Agence des services et systèmes d’information.
La sécurité est indispensable. Mais, il faudra avant tout disposer des équipements, logiciels et matériels adéquats pour la gestion de sa plateforme, pour surtout répondre aux besoins de ses cibles et faire face à la concurrence. Ces matériels, a-t-il dit, « permettent de faire du traitement de l’information, du stockage de l’information, des échanges d’informations entre nous, d’ordinateur à ordinateur».
Qualité, fiabilité et inclusivité
Des défis, il y en a aussi et surtout dans le secteur des médias, menacé par la désinformation. Le directeur général de l’Agence des services et systèmes d’information n’a pas manqué d’en faire cas lors de sa communication. «Aujourd’hui, on ne peut plus avoir une plateforme crédible, si on n’a pas un mécanisme de vérification. Il faut qu’au niveau d’un pays comme le Bénin, chaque média ait son propre mécanisme de vérification ou qu’il y ait des mécanismes conjoints. Ça peut être un effort commun à l’ensemble des médias, pour offrir aux consommateurs de médias cet espace où il faut aller pour s’assurer que c’est vérifié», a-t-il suggéré. Dans ce cas, la solution pourrait résider dans l’interopérabilité, cette possibilité de communication entre deux ou plusieurs systèmes. « On a un vrai défi d’interopérabilité. Aujourd’hui, si une information existe quelque part, est-ce qu’il est nécessaire de la réécrire à chaque fois qu’on change de média ? On peut mettre en place un système où l’on va chercher l’information, la payer, la reformater et l’insérer si possible sur sa plateforme. Là, on sait d’où ça vient parce qu’il y a une traçabilité. L’interopérabilité permet de concourir à la crédibilité de l’information et à la lutte contre les Fake News », a-t-il laissé entendre.
Les régulateurs ont aussi un rôle important à jouer. Ils devront plus redoubler de vigilance et surtout se doter d’outils sophistiqués pour contrer la menace. « Le rôle des organes de régulation est extrêmement important et requiert de plus en plus l’appel à des outils technologiques importants. C’est pour cela que beaucoup de pays vont dans la direction de fusionner leurs régulateurs. Le cas important qui est à signaler est celui du Rwanda», a indiqué Serge Adjovi lors de sa communication. Mais après tout, l’inclusivité reste un enjeu de taille : œuvrer pour l’alphabétisme numérique, pour ne mettre personne de côté, dans la société des consommateurs.