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Disparition de Camille Amouro : un esprit libre s’en est allé

Société
Par   Eklou, le 23 déc. 2021 à 14h53
Grande figure de la culture béninoise et africaine, Camille Amouro a perdu la vie suite à un accident de la circulation, hier mercredi 22 décembre. Vive est l’émotion au sein de ses contemporains marqués par son éclectique œuvre. Le monde de la culture a appris avec consternation la mort tragique de Camille Adébah Amouro. Ecrivain, journaliste-chroniqueur, dramaturge et metteur en scène, il s’en est allé, laissant derrière lui un orphelin, Lawin, prunelle de ses yeux et nom donné au héros de sa première œuvre éditée ‘’Goli’’, un drame politique. Tout comme le principal personnage de cette pièce de théâtre, au dénouement, l’auteur perd la vie dans un accident de la circulation. Lui dont la folle passion pour la moto témoigne de son caractère libertin ne répondra plus de ses brûlots contre les tares de la société. Né en 1963 à Boukombé dans le département de l’Atacora, région à laquelle il reste très attaché et qu’il aime nommer ‘’République de l’Atacora’’, Camille Amouro est un pur produit de l’Université nationale du Bénin qui s’est tôt distingué par ses talents d’auteur. Entrepreneur culturel à ses débuts, il marquera ses contemporains par la carrière de metteur en scène dans laquelle il se lancera dès 1985. Un parcours qui lui a permis d’être boursier de la prestigieuse Fondation Beaumarchais et de bénéficier en 1990 d’une résidence d’écriture à Limoges dans le cadre du Festival international des Francophonies. Outre sa première pièce éditée en 1991 et ‘’Salamé’’ ainsi que ‘’Brenda Oward’’ en 2006, le disparu est également auteur de plusieurs nouvelles dont ‘’Le crapaud de Kodjo’’ in « La revue noire » en 1995 et de plusieurs pièces inédites sans compter les articles qu’il a publiés dans diverses revues européennes. De ses pièces inédites on retiendra ‘’Les rescapés de l’anti-univers (1988)’’, ‘’Retour aux sources (1989)’’, ‘’La traversée (1990)’’, ‘’Amonhota (1991)’’, ‘’Conférence du Premier ministre sur les tenants et aboutissants de la nouvelle démocratie (1993)’’, ‘’le retour des rapaces (1993), Guadalupé (1993)’’, ‘’La femme du président (1993)’’, ‘’Les enfants de Kigali (1994), Gogo, la renverse (1999). De son vivant, Camille Amouro s’est illustré comme un esprit libre dont les critiques quelque peu osées font de lui un polémiste pertinent. Son franc-parler et son audace témoignent de sa personnalité. Difficile de ne point tomber sous le charme de ses textes au contenu parfois décalé mais très ouvert sur les réalités locales.