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Elimination des violences faites aux enfants : Un partenariat tripartite pour changer la vie de milliers de victimes

Société
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 17 mars 2022 à 14h50
Le Canada, le Bénin et l’Unicef en partenariat pour sonner le glas des violences faites aux enfants, notamment aux filles et adolescentes au Bénin. Ils ont donné le ton ce mercredi 16 mars à Cotonou à travers le lancement d’un projet estimé à dix millions de dollar canadien, soit environ quatre milliards six cent millions de FCfa. L’espoir renait pour les enfants, filles et adolescentes, victimes de violences. L’Unicef, les gouvernements béninois et canadien sont au-devant de la scène pour relever ce défi. A travers le projet « Accélérer l’élimination des violences sexuelles et basées sur le genre faites aux enfants, notamment aux filles et adolescentes au Bénin », ils envisagent une lutte sans merci contre ce phénomène. Les trois partenaires partagent l’aspiration d’un monde exempt de violences, un monde dans lequel chaque fille, chaque adolescente peut vivre une enfance épanouie. « Quand nous savons les impacts socio-économiques de l’éducation pour la jeune fille, son éducation et son développement, pour la communauté et le pays, il va de soi que nous nous mobilisions davantage autour de la question des violences. Nous aspirons à un monde dans lequel aucune de nos filles ne sera soumise à la pression du mariage forcé, ni aux autres formes de violences liées à son genre», assure Djanabou Mahondé, représentante résidente de l’Unicef. Au Bénin, les violences basées sur le genre touchent la majorité des femmes et des filles. Les abus sexuels et les viols éprouvent les victimes. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. « 91 % des enfants de 1 à 14 ans ont vécu au moins une forme de violences physiques, une fille sur dix risque d’être l’objet de violences sexuelles et d’attouchements, trois filles sur dix sont mariées avant 18 ans et une fille sur dix est mariée avant l’âge de 15 ans, près de trois mille cas de grossesses scolaires ont été notés en 2018, dévoile François Kampundu, représentant résident adjoint de l’Unicef. Ce projet a vocation à offrir une approche holistique à la lutte contre les violences faites aux filles en rassemblant les acteurs et décideurs de divers horizons afin de créer un environnement familial, communautaire et protecteur et d’offrir un meilleur accès à des services intégrés à la lutte. Impacts La protection des filles est une question d’équité et de justice sociale. Le sujet est au coeur de la politique étrangère du Canada. « Les femmes et les filles représentent plus de la moitié de la société. Les violences qui les touchent dans nos sociétés modernes sont horribles et inconcevables. Les victimes sont aussi nos enfants. Ce projet que nous venons de lancer doit changer la donne. Il nous revient tous d’en faire notre préoccupation», lance Lee-Anne Hermann, ambassadrice du Canada. Cette initiative aura pour résultat ultime, l’exercice accru par les bénéficiaires, de leur droit à la protection contre les Vbg. Il pourra impacter trois cent mille bénéficiaires directes, deux mille garçons et adolescents et mille huit cents enfants adolescents en situation de handicap, quatre-vingt-sept mille parents, enseignants et leaders religieux. Au ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, ce projet apporte un grand souffle. « Ce projet sera pour le ministère un appui important dans ses efforts de sensibilisation pour l’égalité du genre », se réjouit Elise Kossouho, secrétaire générale adjointe dudit ministère. Le projet interviendra dans trois départements du nord du Bénin, notamment l’Atacora, le Borgou et l’Alibori sur une durée de six ans. La mobilisation des communautés, notamment des enfants et des jeunes sera au cœur des interventions du projet et permettra à des milliers de jeunes d’amplifier leur voix sur les thématiques qui les préoccupent à travers la plateforme ‘’Ureporter’’ de l’Unicef et du gouvernement béninois.