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Entrepreneuriat féminin et riziculture : Des raisons de promouvoir le riz étuvé du Bénin

Société
Par   Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines, le 07 avr. 2022 à 12h14
Les acquis du Programme d’appui à l’entrepreneuriat féminin au sein de la filière riz Bénin (Paeffr-Bénin) appellent à la promotion du riz étuvé du Bénin et l’extension du projet à l’échelle nationale. C’est pourquoi les 24 et 25 mars derniers, la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata accompagnée de la cheffe de coopération de l’Ambassade du Canada près le Bénin, a effectué une mission dans le département des Collines pour s’imprégner des performances des femmes étuveuses de riz. Le riz étuvé du Bénin porté par les femmes pour la conquête du marché national, c’est le vœu des bénéficiaires du Programme d’Appui à l’entrepreneuriat féminin au sein de la filière riz Bénin (Paeffr-Bénin) dans les Collines. Dans cette perspective, elles ont reçu du 24 au 25 mars 2022, la visite de la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata et la cheffe de Coopération de l’Ambassade du Canada près le Bénin, Myriam Pierre-Louis. Depuis février 2017, le gouvernement du Canada a investi plus de cinq milliards F Cfa dans le Paeffr-Bénin à travers le Centre d’Étude et de Coopération Internationale (Ceci). Ce programme déployé dans les communes de Bantè, Dassa, Glazoué, Ouèssè, Savalou et Savè prendra fin en novembre 2023. Il a permis de renforcer la vocation économique de l’Union régionale des Femmes étuveuses de riz des Collines (Urfcer-C) et de ses six coopératives communales. En effet, plusieurs investissements structurants ont été réalisés. Il s’agit des aménagements hydroagricoles, la construction et l’équipement de centres modernes de transformation de riz. Le projet a aussi contribué au renforcement des capacités de gestion des coopératives membres et facilité l’accès aux services financiers, aux connaissances professionnelles et aux marchés. Autonomisation des femmes Les actions du projet ont permis de renforcer la participation des femmes aux instances décisionnelles et de développer leur leadership. La négociation, l’alphabétisation fonctionnelle et le renforcement du fonctionnement institutionnel de l’Urfer-C et de ses coopératives membres ne sont pas du reste. Ces actions ont contribué à bâtir dans cette région du Bénin, un exemple type d’entrepreneuriat féminin à succès. C’est d’ailleurs tout le fondement de la politique d’aide internationale féministe du Canada qui repose sur le principe selon lequel promouvoir l’égalité ainsi que l’autonomisation des femmes est la démarche la plus efficace pour produire une croissance économique forte et éradiquer la pauvreté. La politique canadienne d’aide internationale féministe soutient que les femmes sont des agents puissants du changement, qui peuvent complètement transformer leur ménage, leur société et leur économie. Cette initiative permettra progressivement un développement territorial concerté et intégré si les autorités du pays l’encadrent et l’entretiennent durablement de sorte que l’expérience puisse être répliquée à une échelle qui dépasse celle de l’Urfer-C. Car, l’activité génératrice de revenus que constitue le riz étuvé, est réalisée par les ressources locales, en l’occurrence les femmes. A terme, la demande locale serait boostée au niveau de la communauté. Elle leur permet aussi d’avoir une autonomisation financière et de dégager des ressources pour leurs besoins ainsi que ceux de leur famille. Des succès à dupliquer Au-delà de ces transformations engendrées par le programme, il urge de donner une chance aux femmes d’aller de l’avant à travers la promotion du riz étuvé du Bénin. Selon la cheffe de Coopération : « Ces femmes disposent maintenant d’un potentiel pour produire du riz. Mais, ce potentiel mérite d’être renforcé afin de nourrir les populations ». Ainsi, en vue de la durabilité de ces investissements, la sécurisation du marché est importante ainsi que l’incitation à la consommation et à la commercialisation du riz local. Le message, sur place, a captivé l’attention des officiels car l’initiative corrobore la vision du chef de l’Etat Patrice Talon, à travers le volet Agriculture du Programme d’action du gouvernement. La vice-présidente, Mariam Chabi Talata, a lancé un appel pour que des décisions soient prises pour la consommation du riz béninois. Au cours de cette tournée, les femmes ont pu démontrer qu’elles peuvent aller à un rendement de 6 tonnes/hectare et faire aujourd’hui deux récoltes de riz par an. Il ne reste qu’à organiser la commercialisation du riz local. Mais en attendant, les organismes internationaux comme le Programme Alimentaire Mondial (Pam) et d’autres structures de marchés privés qui constituent un marché potentiel immédiat sont appelés à collaborer avec ces femmes, en décidant par exemple de ravitailler les stocks destinés aux cantines scolaires en riz étuvé, comme c’est le cas actuellement chez les producteurs de maïs.