La Nation Bénin...
La ville de Parakou n’est pas restée en marge de la fête des religions traditionnelles dont les manifestations officielles se sont déroulées le samedi 10 janvier dernier à Kétou. Parades spectaculaires, prières, libations et exhortations à la culture de l’humilité, de la tolérance et à la paix ont marqué cette célébration des valeurs endogènes.
Finie la veillée d’armes dans les temples, couvents et autres lieux sacrés, la liesse était remarquable à Parakou chez les dignitaires et adeptes du Vodoun et autres religions traditionnelles à l’honneur samedi dernier. Dans la matinée, les chefs de temples ‘’hounnongan’’ du Vodoun « Thron kpéto déka alafia », se sont joints à leur homologue Félix Godonou dit Atchékpé Yélian pour la fête avec leurs fidèles : kpindjigan, tassinon, hounnon et autres sympathisants du culte. Après une procession en fanfare à travers le quartier Albarika, cap a été mis sur la maison du Hounnongan Atchékpé Yélian pour un culte dit « hwendo na fa ». Dans leur sermon, les prêtres de la Congrégation nationale du vodoun Thron (CONAVAUTH-section du Borgou-Alibori) soutenus pour la circonstance par hounongan Tozé de Covè, ont insisté sur l’humilité et l’acceptation de l’autre, que doit désormais cultiver chaque Béninois et chaque Béninoise afin de garantir la compréhension mutuelle, la cohésion nationale et la paix. Veillée de prières et de chants pour les adeptes défunts, rituels «Goussisso», «zodrandran», «saara», «prise de bouillie », ont également marqué les manifestations qui se sont achevées par des réjouissances populaires. Tout de blanc vêtus avec leurs perles distinctives au cou, au bras et, ou au poignet, les adeptes ont chanté et dansé à la gloire de leur divinité Thron ‘’mingan kpodé… koumani koundé’’, pour se protéger, disent-ils, de la sorcellerie et autres pratiques diaboliques.
Les adeptes d’Egun, Abikou, Dan, Oro, Mami, Zangbéto, Hèbiosso, quant à eux, malgré l’autonomie organisationnelle conférée à chaque culte, se sont retrouvés samedi matin pour une communion de prières sur le terrain des Cheminots, en face de l’école primaire publique OCBN au quartier Camp Adagbè. Là, libations pour l’invocation des mânes des ancêtres, immolation de bêtes en guise de sacrifices pour implorer la clémence des divinités, ont constitué les temps forts du cérémonial. L’oracle consulté sur place a révélé le signe « woli-mèdji » qui, selon les spécialistes, n’augure pas de grands dangers au cours de la nouvelle année mais ce, à condition que les uns et les autres cultivent la tolérance, la patience, l’amour, la fraternité. Des prières ont été dites pour la paix, l’union, la concorde nationale en vue des prochaines échéances électorales, à l’intention des dirigeants du pays et de toute la nation.
Comme à l’accoutumée, la fête s’est emballée véritablement dans l’après-midi aux différents points de regroupement, notamment avec les masques sacrés. Dans une liesse populaire, les Egungun ont été particulièrement remarquables à travers des spectacles tout feu tout flamme donnés dans la cour de l’EPP OCBN, chez les Salako au quartier Camp Adagbè et ailleurs.
A noter que des Nigériens résidant à Parakou ont également participé à la fête avec leurs propres ‘’fétiches’’, en chants et en danses.