Forêt classée de Parakou : Un périmètre réduit de 430 à 195 ha
Société
Par
Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 24 mars 2022
à
14h32
Il a été célébré, lundi 21 mars dernier, la Journée internationale des forêts édition 2022. Placé sous le thème « Les forêts : une production et une consommation durable », l’évènement n’est pas passé inaperçu à Parakou dont la forêt subit des revers.
Alerte ! il faut sauver ce qui reste aujourd’hui de la forêt classée de Parakou. La célébration de l’édition 2022 de la Journée internationale des forêts, lundi 21 mars dernier, a été l’occasion pour sensibiliser les populations de cette ville, à l’importance et au rôle des forêts dans la préservation de la biodiversité, leurs avantages écologiques, économiques, socio-culturels, sanitaires et scientifiques, ainsi que les mesures pour les protéger. Leur attention a également été attirée, informe le chef service de la promotion des ressources, reboisements et aménagements des forêts à l’Inspection forestière du Borgou, capitaine Emmanuel Salifou, sur la nécessité de leur gestion durable pour le bien-être des générations actuelle et futures. Mais au-delà de cette célébration, c’est la forêt classée de Parakou qui est menacée de disparition. Chaque jour, elle voit sa superficie réduite.
En effet, la forêt de Parakou fait partie des sept périmètres de reboisement identifiés sur le plan national. C’est depuis le 21 avril 1949 qu’elle a été classée par le colonisateur français. Sa superficie avoisinait alors 430 ha. Considérée comme le poumon vert de la ville, elle joue un rôle important dans la protection de son environnement et la qualité de l’air ambiante.
« Une forêt, un périmètre de reboisement ou une formation forestière à l’intérieur d’une ville comme celle de Parakou, joue un rôle capital et vital. Par rapport aux nombreuses activités qu’exercent ses populations, il y a beaucoup de pollution qui exige, pour voir leurs effets être atténués, la libération d’une quantité d’oxygène », a expliqué le capitaine Emmanuel Salifou. «A Parakou, c’est ce périmètre qui joue ce rôle de recyclage et permet aux populations de mieux respirer», poursuit-il.
Malheureusement, avec la pression anthropique due à la poussée démographique, cette forêt a vu sa superficie réduite. Elle fait désormais moins de 195 ha.
Selon le capitaine Emmanuel Salifou, il y a plusieurs facteurs qui impactent négativement l’état des forêts au Bénin. Celle de Parakou n’y a pas échappé. « Aujourd’hui, nos forêts, que ce soit les domaines protégés comme les forêts classées, sont prises d’assaut par les agriculteurs à la recherche de terres fertiles. Ce qui fait qu’une bonne partie de notre couvert végétal disparait. A voir le phénomène galopant de la démographie, tout ça a un impact sur les superficies des forêts. Il y a également la coupe illégale de bois pour la construction des maisons et la réalisation des meubles », fait-il observer.
A cette allure, qu’adviendra-t-il de cette forêt, dans quelques années ? Ne finira-t-elle pas par disparaître entièrement ? Pour éviter le pire, il urge donc de parer au plus pressé.