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Gestion de la biomasse énergie: Des orientations stratégiques pour la protection du couvert végétal

Société
lieutenant colonel Emmanuel Gbédji lieutenant colonel Emmanuel Gbédji

Faire face aux besoins en bois énergie et satisfaire aux exigences de lutte contre les effets du changement climatique, un challenge permanent pour les Etats. Le point fait par Emmanuel Gbédji, directeur de la biomasse énergie et de la valorisation des ressources forestières à la direction des eaux, forêts et chasse lors d’un débat écolo, jeudi 6 mars à Abomey-Calavi démontre que plusieurs actions sont menées pour la préservation du couvert végétal au Bénin. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 20 mars 2025 à 07h34 Durée 3 min.
#biomasse énergie #charbon de bois

Au Bénin, les formations forestières naturelles ont perdu 4748,40 km2 soit 8 % de leur superficie initiale de 2015 à 2022. Mais les formations non forestières ont obtenu un gain de superficie estimé à 5 054,90 km2 en raison des actions de reboisement. Il en résulte que les formations forestières naturelles sont modifiées à un taux régressif de 1,13 % de leur superficie chaque année, et les plantations et les formations non forestières ont augmenté respectivement à la vitesse de 0,93 % et 1,22 %. Ces statistiques sont partagées par le lieutenant colonel Emmanuel Gbédji, directeur de la biomasse énergie et de la valorisation des ressources forestières, lors d’un débat écolo, organisé jeudi 6 mars dernier, par l’Association des journalistes du Bénin sur les crises et catastrophes naturelles (Ajbcn).

« Les taux annuels de déforestation et de dégradation sont respectivement de 1,51 % et 1,64 % », a-t-il indiqué, ajoutant que ce chiffre n’est pas alarmant en raison des efforts de protection et de reboisement. Au Bénin, la population dépend à plus de 70 % du bois énergie. A juste titre, l’Etat a mis les garde-fous. En matière de normes, le pays s’est doté d’une politique forestière sur 10 ans, d’une politique nationale des énergies renouvelables, d’une stratégie nationale assortie d’un plan d’action. Ces normes ont permis de stopper la tendance évolutive en consommation de bois énergie qui avait cours jusqu’en 2021. 

Au nombre des autres actions engagées, on peut noter la promotion du reboisement, notamment la mise en place des plantations forestières à vocation bois énergie, l’aménagement des forêts naturelles à travers l’élaboration des plans d’aménagement assortie de la mise en place des marchés ruraux de bois, l’implication des communautés riveraines dans la gestion des forêts.

En outre, le lieutenant colonel Emmanuel Gbédji attire l’attention sur la mise en œuvre efficiente des dispositions règlementaires, la promotion des énergies de substitution (biogaz, charbon provenant de la biomasse autre que le bois), la promotion des techniques de carbonisation à haut rendement et des matériels de cuisson propre. Mais au delà de ces actions, des défis restent à relever.

Selon Emmanuel Gbédji, il s’agit : d’élever la gestion des ressources naturelles au rang de priorité nationale en vue de faciliter l’institutionnalisation de sa culture, d’augmenter le potentiel de production de bois énergie de manière à soutenir de façon durable la croissance de l’offre, d’optimiser la transformation de bois énergie ainsi que les technologies de cuisson et la promotion des énergies de substitution afin de réduire la consommation en bois énergie.