Gestion des zones humides : Les menaces au cœur d’un café scientifique
Société
Par
Fulbert Adjimehossou, le 02 févr. 2022
à
17h42
En prélude à la Journée mondiale des zones humides, l’Agence béninoise pour l’Environnement (Abe) a regroupé hier mardi 1er février des chercheurs et experts pour des échanges sur les menaces qui pèsent sur ces écosystèmes fragiles.
Les zones humides s’érodent. « Elles disparaissent trois fois plus vite que les forêts», alertent les chercheurs. Et lors du café scientifique organisé hier par l’Agence béninoise pour l’Environnement, de nombreux signaux ont été projetés pour attirer l’attention sur le danger qui guette l’humanité du fait de la dégradation de ces écosystèmes. « Les zones humides apportent une foule d’avantages à l’humanité dont la protection de la biodiversité et des littoraux, l’atténuation des changements climatiques, etc. Cependant, malgré tous ses services, elles sont soumises à diverses pressions et connaissent malheureusement au fil des ans, un recul drastique», a déploré François-Corneille Kedowidé, directeur général de l’Abe.
En effet, chaque 2 février, la communauté internationale célèbre la signature en 1971 du traité international sur les zones humides, dénommé la convention de Ramsar. Cette année, la célébration revêt une importance particulière et porte sur le thème « Agir pour les zones humides, c’est agir pour l’humanité et la nature ». Selon le directeur général de l’Abe, le café scientifique est une occasion pour des réflexions profondes en vue d’obtenir des solutions efficaces. Les débats ont porté sur sept thèmes dont « les zones humides et la biodiversité », « la séquestration de carbone dans les écosystèmes humides», « le lien avec le changement climatique et la responsabilité des entreprises à la gestion des zones humides »… « Nous voulons, avec des thématiques précises, essayer de sensibiliser et réfléchir sur l’importance des zones humides », a expliqué François-Corneille Kedowidé.
Le Bénin a une typologie variée de zones humides réparties sur toute l’étendue du territoire national. Mais comme ailleurs dans le monde, la croissance démographique et l’urbanisation resserrent l’étau sur ces milieux longtemps hostiles à l’homme, et qui sont de plus en plus exploités, drainés, et comblés. A l’ouverture des travaux, le ministre du Cadre de vie et du Développement durable, José Tonato, a lui aussi attiré l’attention sur les fonctions des zones humides. « Vous le savez, une grande partie de notre programme touristique se développe dans les zones humides, dans les sites Ramsar au sud ou au nord. Nous devons avoir une démarche qui respecte l’environnement et qui promeut l’écotourisme durable », a-t-il déclaré. En dehors de ce café scientifique, l’Abe a prévu la mise à terre, ce jour, de plus de 2000 plants de palétuviers, sur la berge du Lac Nokoué.