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Lancement de la phase 2 du Prodere: 2,430 milliards F Cfa pour booster les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique

Société
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 07 mai 2021 à 08h12
Le Programme de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Prodere) mis en œuvre avec le concours de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) déploie, depuis jeudi 6 mai, sa deuxième phase. Grâce à cette initiative communautaire, le Bénin renforcera l’électrification des zones rurales tout en travaillant à la promotion des énergies renouvelables. Face à la crise énergétique de 2008 et sur instruction des autorités de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), il a été adopté en 2009 une stratégie dénommée « Initiative régionale pour l’énergie durable (Ired) » avec pour ambition de trouver des solutions durables aux questions liées à cette crise. L’un des objectifs stratégiques de l’Ired est de faire passer la part des énergies renouvelables y compris l’hydroélectricité dans le mix-énergétique de l’Union de 36 % en 2008 à 82 % en 2030. C’est dans cette perspective que la commission appuie la mise en œuvre du Programme de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Prodere) en deux volets dans les Etats membres, a expliqué Yawovi Batchassi, représentant résident de la Commission de l’Uemoa à Cotonou, à l’occasion du lancement officiel du Prodere, jeudi 6 mai à Cotonou. Ce programme dont le premier volet a été lancé en mai 2013 a permis l’installation au Bénin de six mini-réseaux électriques solaires, 164 kits solaires, 676 lampadaires solaires, 1303 lampes à basse consommation dans l’éclairage public, 8 systèmes d’adduction d’eau potable, a indiqué Yawovi Batchassi. Toutefois, soutient-il, la mise en œuvre de ce volet a rencontré des difficultés qui ont amené le Conseil des ministres de l’Uemoa à instruire la Commission à poursuivre l’exécution d’un deuxième volet avec les agences nationales en charge de l’énergie de chaque Etat. Dans cette logique, poursuit-il, la Commission de l’Uemoa a signé le 17 juillet 2020 une convention avec l’Aberme pour un montant de 2,430 milliards francs Cfa financé sur ressources propres de l’Uemoa. Yawovi Batchassi rappelle que les objectifs de ce projet au Bénin sont la construction de mini-centrales solaires avec réseau électrique pour améliorer l’accès des populations à l’énergie verte, l’installation de lampadaires solaires dans le cadre de l’amélioration de l’éclairage public, la substitution des lampes d’éclairage public par des lampes à basse consommation. L’ensemble de ces activités sera exécuté sur une période de 36 mois.
Susciter de nouvelles performances énergétiques
L’apport des accords de coopération régionale et sous-régionale aux défis qui touchent le secteur de l’énergie est apprécié par le directeur général de l’Agence béninoise d’électrification rurale et de maîtrise d’énergie (Aberme), Jean Francis Tchekpo. Face aux nombreux défis liés à l’électrification rurale, il est devenu nécessaire de créer des conditions pour renverser la tendance qui affecte sérieusement le développement des localités enclavées ou isolées, souligne-t-il. Le Prodere arrive donc à propos, selon le directeur général de l’Aberme qui ne manque pas de mettre en évidence l’apport du gouvernement béninois. L’Exécutif a aussi pris d’importantes mesures, ces deux dernières années, en vue du financement de l’électrification rurale avec l’appui des partenaires techniques et financiers, mentionne-t-il. Autres prouesses, l’adoption d’un cadre réglementaire de l’électrification hors-réseau et la prise du décret portant normes minimales de performance énergétique des lampes, réfrigérateurs et climatiseurs individuels. Pour lui, la phase 2 du projet cadre bien avec cette vision du gouvernement à travers ses deux composantes dont l’une dédiée au développement des énergies renouvelables et l’autre à la maîtrise des consommations énergétiques. Grâce à cette initiative portée par l’Uemoa, le Bénin bénéficiera de la substitution de 4 500 lampadaires d’éclairage public par des lampadaires Led à basse consommation dont 2 500 dans les communes de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Parakou, Abomey et Bohicon et 2 000 dans les autres communes. Il est aussi prévu l’acquisition et l’installation de 500 lampadaires solaires dans des localités rurales frontalières et aux abords de postes péage- pesage, de même que la construction et l’exploitation de microcentrales solaires photovoltaïques dont le nombre sera déterminé par les conclusions des études de faisabilité à conduire dans un ensemble de 22 localités dans les départements de l’Alibori, du Borgou, des Collines, de la Donga, de l’Ouémé, du Plateau et du Zou, le tout pour un investissement total de 2 430 961 990F Cfa. Eu égard au contenu du Prodere, le ministre de l’Energie, Dona Jean Claude Houssou, ne pouvait que se réjouir. Le Prodere contribuera à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers l’amélioration durable du système énergétique béninois, particulièrement celui concernant le milieu rural qui demeure l’enfant pauvre du système électrique, salue le ministre. « On retrouve à travers ce projet l’attachement des institutions régionales et internationales à cette dimension », reconnait-il avant de leur exprimer la gratitude du gouvernement. Autant que cette institution régionale, le gouvernement s’emploie également à travers des dispositions à améliorer le système énergétique du pays. En cinq ans, de grandes avancées ont été accomplies, apprécie Dona Jean Claude Houssou. Néanmoins, il porte des exigences pour une mise en œuvre diligente du Prodere. Il s’agit notamment du respect de la qualité de réalisation et des délais. « Pas d’éléphant blanc… Il n’y a pas de raison que ce projet n’aboutisse et permette aux bénéficiaires d’en jouir le plus efficacement possible », a lancé le ministre aux acteurs du secteur. Pour lui, ce projet va impacter l’environnement et est en parfaite adéquation avec le Pag. « Le Bénin a décidé de donner aux énergies renouvelables toute leur place», indiquera le ministre. Il n’a pas manqué de mentionner la mise en place de la Politique nationale de développement des énergies renouvelables, qui est une première au Bénin.