Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l’Esprit Saint : trois Personnes, et pourtant un seul et vrai Dieu. C’est la foi de l’Eglise catholique qui célèbre ce dimanche 5 juin la solennité de la Pentecôte, la descente de l’Esprit Saint. Quelle est sa place au sein de la Trinité ? Y a-t-il une hiérarchie entre les trois Personnes ?
« Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l’Esprit Saint ne sont pas les mêmes Personnes. Ce sont des Personnes bien distinctes. Et ce n’est pas du trithéisme parce qu’on se retrouverait devant trois Dieux. Non ! Il s’agit d’une seule et même nature divine en trois Personnes bien distinctes. Le Père ne se confond pas au Fils, et le Fils ne se confond pas non plus à l’Esprit Saint », fait observer le père Irenée Tigo, fidei donum dans le diocèse de N’Dali.
A l’en croire, il y a souvent deux hérésies qui guettent les personnes qui tentent d’expliquer la Trinité. Il s’agit du modalisme et du subordinationisme. « Le modalisme ou la conception modaliste consiste à considérer l’Esprit Saint comme un mode de manifestation, c’est-à-dire une manière pour Dieu le Père ou Dieu le Fils de se manifester. Donc l’Esprit Saint ne serait au fond que Dieu le Père ou le Fils qui se manifesteraient autrement sous le nom de l’Esprit Saint. Le subordinationisme ou la conception subordinationiste consiste à subordonner l’Esprit Saint au Fils et le Fils au Père.
Et comme tel, le Fils et l’Esprit Saint seraient inférieurs à Dieu le Père, autrement dit, ils ne partageraient pas la pleine nature divine avec le Père ! », relève le père Irenée Tigo. Des conceptions erronées qui peuvent conduire à des hérésies. C’est pourquoi le clerc conseille : « Quand nous voulons parler du Saint Esprit, il nous faut bien faire attention à ce que nous disons pour ne pas faire des hérésies et être littéralement dans l’erreur. Notre bonne volonté d’expliquer la Trinité et notamment le Saint Esprit aux gens ne suffit pas, il faut encore maitriser ce dont il est question ».
Qui est l’Esprit Saint ?
De l’Esprit Saint, il convient de retenir qu’Il est la troisième hypostase de la Trinité et partage la même nature divine que Dieu le Père et Dieu le Fils. « L’Esprit Saint est Dieu. A la création du monde, il planait sur les eaux pour faire advenir la vie et rien de ce qui est, n’est sans lui.
Le Saint Esprit est désigné dans l’Ancien Testament par le terme hébreu « Rouah » qui signifie l’air en mouvement, le souffle, le vent, le dynamisme, une force, la respiration, l’haleine. Ce terme Rouah est traduit dans le Nouveau Testament par le terme grec «pneuma» qui signifie le vent (Jn 3, 8), le souffle, la respiration (Lc 23, 46), l’intelligence (Mc 2, 8) », explique le père Irenée Tigo. Il fait remarquer que Jésus-Christ désigne l’Esprit Saint sous les vocables de : «le Défenseur, le Paraclet, le Consolateur, l’Esprit de Vérité».
C’est pourquoi en recevant le Saint Esprit, les Apôtres ont été libérés de la peur et ont porté avec courage la bonne nouvelle aux extrémités de la Terre. « La figure du Saint Esprit a été plus mise en exergue au Concile de Constantinople (381). En effet, si Jésus-Christ est consubstantiel au Père, l’Esprit Saint, quant à lui, procède du Père et du Fils. Et comme le disent les Pères conciliaires à Constantinople : Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire, il a parlé par les prophètes », précise le clerc.