La Nation Bénin...

Un campement peul dans le village de Tchanwasaga à Tanguiéta a été complètement détruit, samedi 30 juin dernier, par des supposés propriétaires terriens réclamant leurs terres. D’énormes dégâts matériels et des blessés sont à déplorer dans ce litige.
Les éleveurs du campement peul du village de Tchanwasaga dans la commune de Tanguiéta sont toujours en émoi plus de 72 heures après la destruction de leurs habitations. En effet, outre la destruction d’une trentaine de leurs cases, la perte d’une somme avoisinant 2 millions F Cfa et d’une partie de leur bétail, ils devront faire face à la disparition de deux gamins de 5 et 6 ans du campement et à quelques blessés.
Des présumés propriétaires auraient investi le campement et saccagé ces habitations, contraignant depuis lors les éleveurs à dormir à la belle étoile. Aux témoignages des victimes, les agresseurs qui seraient chassés des emprises du parc national de la Pendjari entendaient récupérer lesdites terres pour y faire quelques cultures. Ils reprocheraient par ailleurs aux occupants de faire du pâturage pendant la nuit, a confié Paul Sahgui, maire de la commune de Tanguiéta au directeur exécutif de l’Ong Potal Men qui s’est porté sur les lieux pour assister les victimes. Aux dires du maire, cet acte d’une certaine frange de la population de Tanguiéta relève de la barbarie quoique reconnaissant qu’il a été saisi, il y a un mois, par certains pour régler ce différend. Ce qu’il n’a pu le faire par manque de temps. Les victimes de leur côté jettent la pierre aux autorités communales qui n’auraient rien fait pour sauvegarder leurs intérêts. Pis, condamne Bachirou Touré, l’un des responsables peuls de Tanguiéta, certains élus locaux auraient fait du déguerpissement des éleveurs de ce campement une promesse électorale. L’ultimatum d’un mois donné aux habitants du campement qui y vivent depuis plus de quarante ans, aurait reçu l’approbation de ces derniers.
Face à la situation et en vue de préserver la paix, Bio Orou Djega, directeur exécutif de l’Ong Potal Men, organisation œuvrant pour une transhumance apaisée et une cohabitation pacifique entre éleveurs et agriculteurs, a remis, mercredi 4 juillet dernier, aux sinistrés un lot de sacs de riz, des bidons d’huile et du matériel de couchage.
« Je vous invite à rester calmes, à ne pas réagir. Les autorités départementales sont déjà informées et ensemble nous allons trouver une solution pacifique », a-t-il souligné pour prévenir le pire?