Neuvième édition du festival Lagunimages:Le cinéma pour vendre la destination Bénin
Société
Par
Josué F. MEHOUENOU, le 04 déc. 2020
à
10h05
Lagunimages 2020, c’est une pluralité de symboles. Ce festival de cinéma en est à sa neuvième édition. Cette année marque également les vingt ans d’existence du festival qui s’intéresse non seulement au cinéma, mais aussi au tourisme. Un duo gagnant, au dire des organisateurs.
Le festival Lagunimages a revu ses ambitions à la baisse en raison de la maladie à coronavirus. Censé se tenir depuis le mois d’avril dernier avec un programme alléchant pour marquer les vingt ans d’existence de cet évènement, c’est finalement du 30 novembre au 11 décembre que se tient le festival avec un programme restreint. Le thème retenu, « Cinéma et tourisme, un duo gagnant ».
Christiane Chabi Kao, la présidente de l’association Lagunimages, justifie ce thème par le fait que ce festival qui a fait ses preuves au point de se hisser à un niveau de maturité indiscutable veut prendre une part active dans la promotion touristique en vogue au Bénin. Les ambitions pour développer le tourisme sont tellement grandes aujourd’hui au Bénin que le cinéma ne peut s’y soustraire, explique-t-elle. La contribution de Lagunimages, c’est de vendre la destination Bénin à travers des productions qui en présentent les couleurs, les mille facettes, les décors, paysages, arts, cultures et toute autre réalité pouvant attirer les touristes et les convaincre à se déplacer pour visiter le pays.
Pour cette neuvième édition, trois temps forts sont retenus, précise-t-elle. Le premier, ce sont les projections itinérantes. Arttistik Africa, Espace Mayton, Adjrouhoué, Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel… sont quelques-uns des espaces de projection retenus pour diffuser gratuitement des films à l’intention du public. Pour ce qui est des films retenus, ils parlent de culture, de paysage, d’histoire… Des thématiques choisies à dessein, selon Christiane Chabi Kao. Le deuxième temps fort de la neuvième édition de Lagunimages est fait d’ateliers et de master class. La troisième et dernière étape est celle dédiée aux rencontres et soirées pour resserrer les liens entre acteurs du cinéma.
Cette édition a pour marraine Rosaline Daahgue, comédienne béninoise de renom ayant tourné aussi bien au théâtre qu’au cinéma. Son choix, justifie la présidente, ne relève pas du hasard. Rosaline est passée des arts à l’initiation à la pratique des religions endogènes. Désormais, elle est « Iya Essayele », mais a renoué après ce parcours avec le cinéma. Un brassage qui sert bien la cause de la présente édition qui allie tourisme et cinéma.
Des innovations
Christiane Chabi Kao explique que l’édition de cette année se veut une aubaine pour plusieurs corps de métiers au cinéma. Les master class et surtout le profil des formateurs retenus en disent long sur l’ambition des organisateurs de rehausser le niveau du cinéma béninois. Au nombre de ceux-ci, Fabienne Bichet. A l’attention des acteurs béninois, elle va organiser un working sur la communication. La formatrice déjà présente à Cotonou voit à travers cette initiative une aubaine pour les participants afin de mieux se vendre à l’occasion des castings. Son parcours et son expérience dans le domaine constituent une opportunité pour les acteurs béninois. Elle compte leur donner toutes les clés pour se faire coopter sur n’importe quel casting.
Autre formatrice, Inès Johnson Spain qui interviendra sur le documentaire autobiographique. Le financement des projets n’a pas été oublié. Le constat selon lequel les projets béninois ont du mal à se faire valider à l’international intrigue les organisateurs du festival. C’est d’ailleurs la fondatrice de l’association, Monique Phoba, qui prendra sur elle cette responsabilité. André Ceuterick, critique et chroniqueur de cinéma, ayant été, pendant plus de vingt ans, le président du festival de film de Mons en Belgique, tiendra lui aussi un master class sur les violences faites aux femmes, aux hommes et aux enfants.