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Pêche et aquaculture : Faciliter les opportunités aux femmes

Société
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 20 janv. 2022 à 11h32
Le secteur de la pêche et de l’aquaculture contribue aussi au développement des pays. Le Bénin prend ses dispositions pour en tirer le meilleur. La longue côte de l’Afrique subsaharienne fait de la pêche un secteur important pour les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de personnes. L’Organisation internationale du travail (Oit) évalue à plus de cinq millions le nombre de personnes que ce secteur emploie dans la région en 2018. L’aquaculture maritime se développe aussi rapidement en Afrique. La principale activité aquacole est l’élevage en eau douce, de tilapia et de poisson-chat. Selon une étude de l’Onu-femme en collaboration avec la Banque africaine de développement, en Afrique subsaharienne, la pêche à petite échelle domine. Ce sont en grande partie les femmes qui exercent des activités post-récolte, y compris la transformation et la commercialisation. Dans la pêche marine à petite échelle, elles se procurent le poisson auprès de sources familiales et communautaires ou en achètent auprès de vendeurs et de négociants locaux. La transformation du poisson à petite échelle implique un ajout à faible valeur grâce à des méthodes telles que le séchage, le fumage, le salage et la fermentation. L’Onu-Femme et la Banque africaine de développement (Bad) font remarquer qu’une grande proportion de l’emploi dans le secteur de la pêche est informelle. Pourtant, les femmes jouent un rôle croissant dans l’aquaculture en Afrique subsaharienne. Plus de 80% des 25 000 producteurs d’algues de la Tanzanie sont des femmes, et le Nigeria fournit des exemples de femmes entrepreneuses qui ont développé des fermes piscicoles intégrées à grande échelle en eau douce, où les produits sont transformés et emballés pour satisfaire les besoins des marchés cibles spécifiques, consommateurs individuels, restaurants, écoles, hôpitaux,…. Les femmes béninoises n’en font pas moins. Certaines de ces entreprises n’emploient que des femmes à divers postes de production et techniques. Cependant, l’aquaculture en eau douce nécessite généralement un accès à la terre, ce qui constitue une contrainte majeure pour les femmes. L’étude de l’Onu-femme indique que des données limitées sont disponibles sur le potentiel des emplois verts dans le secteur de la pêche, mais l’aquaculture semble être un domaine où d’importantes opportunités pour les femmes pourraient émerger. Toutefois, elles risquent d’être marginalisées dans des emplois de faible qualité et par la cooptation de nouvelles opportunités par les hommes. Il s’agit d’un secteur essentiel pour ouvrir des opportunités aux femmes dans les zones rurales ou pauvres. Il mérite donc à ce titre l’attention des décideurs politiques. Le Bénin s’y met Là-dessus, le Bénin sait comment s’y prendre. Sa collaboration dans ce cadre avec l’Agence internationale de la coopération japonaise (Jica) lui permet d’accélérer ses efforts. « On a besoin d’avoir la connaissance du métier pour le pratiquer», justifie Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, au cours d’une cérémonie de remise de matériel de pêche et d’aquaculture, d’intrants et d’aliments de poisson, lundi 17 janvier dernier aux organisations professionnelles de pisciculteurs. Cette connaissance, le Bénin en bénéficie de son partenaire japonais à travers la formation de trois mille pisciculteurs à divers niveaux de compétence. Pour Gaston Dossouhoui, la clé pour soutenir les efforts des pisciculteurs et des femmes à tous les niveaux passe par la production de poisson. Les volets sécurité et assainissement ne doivent pas être banalisés. « Si nous voulons produire et pêcher du bon poisson dans les plans d’eau, il va falloir les mettre en état de salubrité », recommande-t-il. Le Bénin a relevé ce défi en 2020 et 2021. Il a également réussi à mettre en place une brigade de salubrité et de surveillance de ses plans d’eau. Cette brigade représente le bras armé du gouvernement béninois pour amener la communauté des pêcheurs à observer les règles. L’observance de ces mesures permettra aussi aux femmes exerçant dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture d'y trouver leur compte.