Prise en charge de la dialyse au Cnhu : Le Conseil économique et social s’imprègne de la réalité
Société
Par
Maryse ASSOGBADJO, le 17 mars 2022
à
14h13
Le Conseil économique et social (Ces), dans une démarche sociale et humanitaire, ce mardi 15 mars, a effectué une visite au sein de l’Unité de dialyse du Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutougou Maga (Cnhu-Hkm). Objectif, apprécier de visu les difficultés que rencontre ce centre dans la prise en charge des dialysés.
Ambiance mi-figue, mi-raisin dans l’une des salles de prise en charge des dialysés du Cnhu ce mardi matin. Entre taquineries, plaintes, espoir et prières, les patients négocient leur survie à l’aide des dispositifs de soins mis en place. Une équipe médicale dévouée et rompue à la tâche veille au grain. Mais la longévité des dialysés ne dépend pas seulement de ses compétences. La prise en charge nécessite d’énormes ressources financières et un fort accompagnement moral. En visite dans le centre, la délégation du Conseil économique et social (Ces) a pu se rendre compte de l’évidence. « Nous sommes allés faire une investigation sur la dialyse dans cet hôpital de référence. Nous avons commencé par le Cnhu parce qu’il est l’épicentre du Bénin en la matière. Le personnel travaille dans des conditions très difficiles. Les patients aussi sont à bout de souffle. Certains manquent de moyens de déplacement pour se rendre aux soins en dépit de leur prise en charge », relève Lawani Arouna, président de la Commission des affaires sociales et de l’Education du Ces.
La dialyse n’est pas une affaire banale. Beaucoup de patients trépassent, faute de moyens. Le Ces n’ignore pas non plus cette triste réalité. « Depuis quelques années, cette maladie est devenue une préoccupation cruciale dans notre pays. Nous nous sommes rendu compte qu’il reste beaucoup à faire pour soulager l’unité de dialyse et les patients. Des malades peuvent trépasser dans un intervalle de 72h pour défaut de soins », assure-t-il.
Certains dialysés rencontrés sur leur lit ce mardi avaient la langue déliée face à leurs hôtes. La délégation du Ces a pris bonne note de leurs difficultés. « Les dialysés que nous avons rencontrés nous ont fait part de leur souffrance et en appellent à l’aide du gouvernement en vue de leur mieux-être. Le constat que nous avons fait nous replonge dans notre rôle en vue de chercher des voies et moyens pour soulager les patients dans l’immédiat », promet Lawani Arouna.
Démarche sociale
Le plateau technique de l’Unité de dialyse du Cnhu est au point. Mais des préoccupations demeurent. Le tableau que présentent les responsables de l’hôpital de la situation actuelle mérite plus d’attention : insuffisance d’eau potable, de ressources humaines qualifiées, manque d’espace pour l’installation de tous les appareils disponibles, difficulté de la prise en charge par certains malades, rupture de kit de dialyse (notamment aux heures chaudes du Covid-19...).
L’espoir n’est pas perdu. Dieudonné Gnonlonfoun, directeur général du Cnhu salue la démarche des conseillers. « Cette descente est fort appréciable dans la mesure où c’est une démarche hautement sociale. Les conseillers du Ces se penchent sur la situation des dialysés et les difficultés liées à la prise en charge des patients. Il est vraiment utile que le Ces s’en imprègne pour faire des propositions au gouvernement en vue de l’amélioration de la prise en charge », apprécie-t-il. Il espère que la visite du Ces sera favorable à la prise en charge des patients souffrant d’insuffisance rénale et qui nécessitent la dialyse.
Les avis et recommandations que formuleront les conseillers du Ces au chef de l’Etat et à l’Assemblée nationale pourront apporter du souffle aux patients et à l’équipe médicale du Cnhu et des autres unités installées dans le pays.
Cette visite est une première d’une série. Après le Cnhu, la délégation mettra le cap sur Bohicon et Lokossa pour le même exercice.