Programme Gbéssoké du Masm: Le bonheur des plus démunis, le seul objectif

Le programme Gbéssoké, pour le bonheur des personnes démunies

Le programme Gbéssoké du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance (Masm) est conçu pour le bonheur des personnes pauvres. Il se démarque par sa particularité à tout mettre en œuvre pour la joie des bénéficiaires.

Par Maryse ASSOGBADJO, le 10 août 2023 à 08h09 Durée 3 min.

#Gbéssoké du Masm

Le Projet ‘’Gbéssoké’’ est une chance pour les populations pauvres. Intégré au paquet d’interventions des actions sociales du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance (Masm), il a pour vocation de donner le sourire aux couches vulnérables. Sa particularité tient de trois principaux facteurs.

La première particularité concerne sa méthodologie unique de ciblage des potentiels bénéficiaires conçue et définie par le Comité socle de protection sociale en 2018. Cette première approche intègre le ciblage communautaire et l’enquête Proxy mean test (Pmt) qui a catégorisé les ménages d'après le score de pauvreté.

Ici, divers acteurs ont conjugué leurs efforts pour faciliter la tâche. Angèle Loko, spécialiste filets sociaux du Masm, évoque une démarche originale. « L'Agence nationale de protection sociale (Anps) et l’Institut national de la Statistique et de la démographie (Instad) et autres parties prenantes ont interagi pour la mise en place du processus Registre social unique (Rsu). Ce mécanisme de ciblage est participatif et a impliqué les acteurs communautaires en amont à travers la première phase et en aval à travers la validation des résultats Proxy mean test. Ce qui est assez spécial », apprécie-t-elle.

La deuxième particularité repose sur le contenu des services prévus. Elle responsabilise les bénéficiaires et les met au cœur du changement souhaité. A ce niveau, le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance encourage les bénéficiaires à prendre en main leur situation en suscitant en eux des initiatives pérennes de revenus.

La troisième originalité prend en compte la méthodologie d'intervention du projet. Elle passe par des structures pérennes notamment les Centres de promotion sociale qui sont des services d'action sociale de l'Etat installés dans les soixante-dix-sept communes du Bénin.

Avec le programme Gbéssoké, le gouvernement passe des filets sociaux simples aux filets sociaux productifs. Ce dispositif représente tout un enjeu. « Les filets sociaux productifs mettent l'accent sur le renforcement des capacités productives et aident les bénéficiaires à développer leurs activités et à saisir des opportunités.

L'intérêt de cette démarche est grand. « Cette démarche a un double intérêt, car elle assure la bonne gestion des besoins immédiats et favorise la promotion des initiatives de pérennisation de revenus », poursuit Angèle Loko, spécialiste filets sociaux du Masm.

Grande inclusion sociale

Le programme prévoit à terme le renforcement du système national de protection sociale en vue d'une grande inclusion sociale des populations pauvres à l'horizon 2026. Complémentaire à l’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), le programme Gbéssoké tranche avec les habitudes en matière de transferts monétaires.

« Le programme Gbéssoké octroie des transferts monétaires aux cibles bénéficiaires de l'assurance maladie gratuite offerte par le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), notamment aux pauvres extrêmes. Cela semble une différence de forme mais dans le fond les services sont complémentaires », analyse la spécialiste des filets sociaux.

Si Gbéssoké était une femme enceinte, il connaitra une grossesse et une maternité faciles. Pour preuve, ils seront cent cinquante mille personnes à recevoir mensuellement et gratuitement la somme de dix mille F Cfa pendant neuf mois. Au sixième et neuvième mois, la somme de cinquante mille Fcfa sera versée à chacun d’entre eux en guise de fonds de commerce.

Mieux, les populations victimes d’intempéries ne seront pas du reste. Dix mille ménages touchés par les inondations recevront chacun la somme de deux cent mille francs, en guise de solidarité du gouvernement.

Le programme court jusqu’en 2026. Toutefois, ce deadline est loin d’être définitif pour ses cibles. A partir de cette date, les bénéficiaires du programme devront faire preuve de reconnaissance au gouvernement à travers des actions à impacts positifs qu’ils mettront eux-mêmes en place.

« Après 2026, il est attendu que les bénéficiaires puissent continuer par promouvoir les initiatives en finançant par eux-mêmes les actions ou en fréquentant les institutions de microfinance. Cependant, les évaluations d'impacts prévus permettront d'éclairer les décisions en faveur de dispositifs complémentaires d'accompagnement ponctuel si nécessaire », rassure Angèle Loko.

Au regard de son contenu, Gbéssoké pourra constituer un indicateur sûr pour la réalisation des Objectifs de développement durable au Bénin ■