Projet de modernisation de l’administration foncière : Déjà 38 % de données cadastrales collectées à Pobé
Société
Par
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 24 févr. 2022
à
10h47
Une mission de suivi de l’opération cadastrale du Projet de modernisation de l’administration foncière (Pamf) était sur le terrain ce mercredi 23 février à Pobé. Elle a relevé avec satisfaction que près de 40 % des terres ont été déjà enregistrées dans le cadastre dans les deux arrondissements cibles du projet dans cette commune.
S’enquérir de l’évolution de la réalisation du cadastre dans la commune de Pobé dans le cadre du Projet de modernisation de l’administration foncière (Pamf) financé par les Pays-Bas. Tel est le but de la descente sur le terrain d’une mission de suivi de l’opération ce mercredi 23 février. La mission était à Ahoyèyè, l’un des deux arrondissements cibles du projet à Pobé. Elle a pu toucher du doigt le déroulement de la collecte des données cadastrales. La délégation est composée notamment du directeur général adjoint de l’Agence nationale des Domaines et du Foncier (Andf), Moussa-Fils Djibril, du chef de coopération de l’Ambassade des Pays-Bas près le Bénin, Antonie de Kemp, du maire de Pobé, Simon Dinan. Elle a été accueillie par les techniciens en charge des travaux. Selon eux, l’opération a déjà atteint, en moins de deux mois d’exercice, un taux de réalisation total de 38 % au niveau des deux arrondissements concernés par le projet dans la commune. Cette performance est en nette progression par rapport au taux planifié, estimé à 26 %, a expliqué le chef de file des équipes techniques, Dr Fortuné Déguénon. Il informe que 3 445 hectares de terres ont été déjà relevés sur un ensemble de 9 600 ha de superficie de données cadastrales à collecter dans les deux arrondissements. Selon lui, d’ici fin février ou mi-mars, ils vont finir de relever les terres d’Ahoyèyè pour attaquer l’arrondissement central de Pobé. Dr Fortuné Déguénon rassure de boucler l’opération dans les deux arrondissements de Pobé à bonne date, en tout cas, avant la fin de l’échéance fixée à novembre 2022. Il se réjouit de la forte mobilisation des populations qui, au départ, étaient réticentes. Parce qu’elles craignent d’être contraintes au payement d’impôts après l’opération. Il félicite les élus locaux et communaux pour avoir contribué à dissiper les inquiétudes et faciliter l’atteinte des objectifs.
Le directeur général adjoint de l’Andf est revenu de long en large sur les tenants et les aboutissants de ce projet consistant à relever les terres sur toute l’étendue du territoire national ainsi que les ayants droit. Cela permettra au Bénin, à en croire Moussa-Fils Djibril, d’avoir une base de données nationale qui sécurise les droits des différents propriétaires et présumés propriétaires terriens et un centre d’informations foncières où l’on peut aller se renseigner sur la situation de telle ou telle parcelle.
Prendre en compte les autres communes
De ce fait, précise le Dga/Andf, le cadastre concerne aussi bien les zones loties que celles non loties. Un certificat d’enregistrement est délivré à chaque ayant droit pour faciliter l’accès au titre foncier à un moindre coût et dans un bref délai. Moussa-Fils Djibril se dit content du travail de sensibilisation et de mobilisation réalisé par les élus locaux et communaux de Pobé. Lequel travail a favorisé un taux de réalisation dépassant les projections faites. Il rassure que toutes les 77 communes seront prises en compte mais dans une approche progressive.
Pour Antonie de Kemp, les Pays-Bas financent ce projet qui vient s’ajouter aux nombreuses autres initiatives de développement du Bénin soutenues par son pays, au regard des avantages qui s’en dégagent. Il dit être convaincu que le bien-fondé de ce projet va au-delà de la contribution à la réduction des conflits fonciers. Selon Antonie de Kemp, le Pamf permettra aux producteurs agricoles de sécuriser leurs terres, d’obtenir facilement des crédits agricoles afin d’investir sereinement et durablement, d’améliorer leur productivité et de jouir des fruits de leurs labeurs. Le projet accorde à cet effet une attention particulière aux couches vulnérables dont les jeunes et les femmes. Le chef de coopération de l’ambassade des Pays-Bas se dit satisfait du taux de réalisation de l’opération à Pobé. Antonie de Kemp plaide que d’autres partenaires financiers comme la Banque mondiale et l’Union européenne par exemple puissent aussi soutenir la réalisation de ce projet pour son extension à toutes les 77 communes du Bénin.
Pour sa part, le maire de Pobé, Simon Dinan, promet de poursuivre la sensibilisation des populations avec l’ensemble des membres de son conseil communal. Cela, afin qu’au bout du rouleau, Pobé soit la première sur l’ensemble des 10 communes retenues pour cette deuxième vague du projet dans tout le Bénin.