Radio et télévision en faveur des enfants : la place de la cible dans l’espace audiovisuel
Société
Par
Maryse ASSOGBADJO, le 09 mars 2022
à
15h32
Ce dimanche 6 mars, la communauté internationale s’est mobilisée autour de la question relative aux droits des enfants à travers les émissions audiovisuelles. La journée consacrée à cet effet vise à accorder plus de place à la cible sur les chaînes de radio et de télévision.
Les enfants sont des auditeurs et téléspectateurs à part entière. A ce titre, les chaînes audiovisuelles ne sauraient rester indifférentes à leurs droits. C’est cette logique qui sous-tend la célébration de la Journée internationale de la radio et de la télévision en faveur des enfants. Initiative conjointe de l’Unicef et de l’Académie internationale des Arts et Sciences de la télévision, cette journée est célébrée le premier dimanche du mois de mars. Elle a eu lieu cette année, dimanche 6 mars et vise à saisir l’espace audiovisuel pour sensibiliser les populations aux droits des enfants.
Selon l’Unicef, « c’est une journée où les professionnels des médias se mettent sur la même longueur d’onde que les enfants, en leur dédiant des espaces. Ils diffusent des émissions de qualité destinées et consacrées à la cible. Mais surtout, donnent l’occasion aux enfants de participer à la production des émissions, de parler de leurs espoirs et de leurs ambitions et d’échanger des informations entre eux ».
Dans la conception des Nations Unies, la journée internationale de la radio et de la télévision en faveur des enfants vise à se rappeler la place des enfants en leur accordant davantage de temps sur les ondes.
Cette célébration n’est pas inconnue des professionnels des médias du Bénin. « C’est une journée qui vient rappeler aux professionnels des médias leur rôle dans la réalisation des droits des enfants, dans la prise en compte des grands principes, des textes et lois qui protègent l’enfant, notamment le Code de l’enfant au Bénin et la Convention relative aux droits des enfants à l’échelle internationale», explique Achille Fatondji, journaliste à la radio nationale, spécialiste des questions des droits de l’enfant. Ces différents textes recommandent que l’on prenne en compte le principe de la participation des enfants.
L’article 12 alinéa1 de la Convention relative aux droits de l’enfant, stipule que « les Etats parties doivent garantir à l’enfant qui est capable de discernement, le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question qui l’intéresse. Les opinions de l’enfant seront prises en compte en considérant son âge et son degré de maturité». Pour l’Unicef, cette participation des enfants est très importante dans la mesure où on ne peut pas faire leur bonheur sans les associer.
Au Bénin, les journalistes amis des enfants, exerçant dans l’audiovisuel, savent ce que valent les enfants. Ils sont conscients de la nécessité de leur ouvrir les antennes pour porter loin leur voix. «On ne peut pas faire le bonheur des enfants sans les associer. Ces émissions dédiées aux enfants permettent d’avoir leur opinion sur des questions qui relèvent de leur bien-être», explique Jessica Abraham Gauthé, journaliste à Capp.Fm.
Engagement total
Pour ces deux journalistes, l’engagement en faveur des enfants ne doit pas faiblir. « Dans nos émissions, nous devons penser à l’intérêt supérieur de l’enfant. Comment détecter les besoins de l’enfant si l’on ne l’écoute pas, si l’on ne le met pas au cœur de ce que nous faisons?», s’interrogent-ils.
Les solutions aux maux qui affectent la situation des enfants sont parfois aux mains des professionnels des médias. Il leur faut donc les écouter pour savoir les leviers sur lesquels il faut agir. « Le dialogue intergénérationnel doit pouvoir se créer dans les milieux audiovisuels. Les médias doivent encourager la prise de parole chez les enfants. C’est aussi une manière de cultiver leur leadership et de les préparer à être des décideurs de demain. C’est l’enfant d’aujourd’hui qui devient le leader de demain et qui est appelé à gérer la cité. Sous cet angle, les journalistes doivent renforcer davantage leur rôle pour permettre aux enfants de réaliser leur potentiel, à travers les plateaux, les émissions. Les journalistes doivent aller au-delà des limites qu’ils imposent aux enfants et leur permettre de pouvoir s’exprimer librement », développe Achille Fatondji.
Dans le cadre de la présente journée, les producteurs audiovisuels du monde entier sont invités à consacrer des émissions à la situation des enfants. Cette approche est davantage bénéfique aux enfants des milieux reculés. «Au travers de ces émissions, on arrive plus à toucher la sensibilité des populations, notamment les communautés rurales », apprécie Jessica Abraham Gauthé.
Avec l’engagement des professionnels des médias, l’espoir est permis. « Nous prenons l’engagement de continuer avec les acteurs du domaine qui œuvrent en faveur de l’épanouissement des enfants dans nos sociétés à davantage trouver des thématiques relatives à la question des droits des enfants, notamment les enjeux de leur temps, tout en donnant la parole aux enfants afin de porter loin leur voix », promet-elle.