Santé maternelle et reproductive : les indicateurs à améliorer selon le profil genre
Société
Par
Maryse ASSOGBADJO, le 04 mai 2022
à
06h59
Document de référence et de dialogue en matière de genre pour le Bénin, le profil genre analyse les forces et faiblesses dans le domaine de la santé maternelle et de la reproduction. Des acquis sont enregistrés, mais la dynamique doit être renforcée.
La problématique du droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes transcende les préjugés au Bénin. C’est le moins qu’on puisse dire au regard du profil genre concernant la planification familiale.
Le niveau d’instruction des femmes est un paramètre assez déterminant dans l’atteinte des objectifs. « Le taux de prévalence de la planification contraceptive est de 11 % parmi les femmes sans aucun niveau d’instruction, de 15 % pour celles de niveau de l’enseignement primaire et de 24 % pour celles de niveau supérieur », renseigne le document de profil genre au Bénin (document de stratégie pays 2022-2026 de la Banque africaine de développement pour le Bénin). Quoique les pourcentages ne soient pas encore égaux en milieux rural et urbain, l’évolution des disparités entre régions est moins préoccupante.
Selon l’Enquête démographique et de Santé au Bénin (Edsb) de 2017-2018, « le taux d’utilisation de contraceptifs est plus élevé en milieu urbain (34,2 %) que rural (30,9 %). Le taux de fécondité est de moins de cinq enfants par femme sur la période 2007-2017». Ce fossé se justifie en raison des difficultés d’accès aux établissements de santé dans les zones rurales, notamment la distance, l’inaccessibilité et le manque d’installations appropriées.
Ces barrières levées, les femmes en union libre ne sont pas pour autant suffisamment comblées sur le terrain de la santé sexuelle et reproductive. 51 % d’entre elles ont des besoins non satisfaits. « Près d’un quart (24 %) des femmes utilisent une méthode moderne. La demande totale satisfaite en planification familiale chez les femmes en union est plus importante et s’élève à
79 %. Dans 36 % des cas, cette demande est satisfaite, en majorité par les méthodes modernes (30 %) », indique l’Enquête démographique et de Santé de 2017-2018.
Si des efforts sont faits par le gouvernement en faveur de l’amélioration de la santé maternelle et du nouveau-né par le biais des structures nationales habilitées, la dynamique doit être poursuivie relativement à la santé sexuelle et reproductive; cela permettra de réduire l’influence de certains groupes socioculturels qui tentent toujours de freiner les élans dans l’ombre.
Il va falloir aussi soutenir et encourager les méthodes de planification familiale à travers la promotion des services dédiés, notamment dans les milieux ruraux. Une femme qui planifie sa vie à travers l’espacement des naissances est un être socialement épanoui, un bénéfice pour la nation. De ce fait, les communautés ont un rôle indéniable à jouer en vue de la promotion du planning familial, un outil de développement. Le suivi des indicateurs dans le domaine du droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes pourrait par ailleurs déterminer des décisions justes au profit de toutes les femmes.