Sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin : Des acteurs en conclave pour des systèmes plus durables
Société
Par
Ariel GBAGUIDI, le 18 mars 2022
à
09h52
Les systèmes alimentaires béninois sont menacés à l’image de ceux de plusieurs pays du monde, et méritent d’être repensés pour une transition vers des systèmes plus efficaces, inclusifs, résilients et durables. A la faveur d’un atelier organisé, ce jeudi 17 mars, à Cotonou, des acteurs et experts se sont penchés sur la question.
Le passage à des systèmes alimentaires sûrs, équitables et durables, constitue de nos jours un grand enjeu. Le Bénin s’engage dans cette voie, avec l’appui de l’Union européenne (Ue), de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). L’idée est de rendre ses systèmes alimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables.
En effet, l’analyse du « cadre harmonisé » réalisé au début de ce mois de mars 2022 montre que 809 000 personnes seront en insécurité alimentaire d’ici à mai 2022. La situation est tout aussi moins reluisante dans le Sahara, en Afrique de l’Ouest et dans le monde. La raison est toute simple : les systèmes alimentaires actuels des pays sont vulnérables et inégaux. Entre autres, la nécessité de nourrir davantage de personnes accroît la pression sur les ressources productives. Le phénomène est exacerbé par d’autres situations telles que la baisse de la productivité des terres, les pertes post récoltes, les changements climatiques, l’urbanisation croissante, la volatilité des cours des denrées alimentaires. La pandémie de Covid-19 a aussi accentué cette situation et augmenté le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Face à cette situation préoccupante, la Fao, l’Ue, le Cirad, le gouvernement béninois et d’autres acteurs ont lancé un processus d’évaluation des systèmes alimentaires au Bénin en vue d’amorcer leur transformation.
Catalyser des changements
« L’atelier de ce jour (…) permettra non seulement de mener des débats autour des questions de durabilité des systèmes alimentaires au Bénin, mais également de proposer de façon concertée des leviers pour catalyser des changements profonds dans les systèmes alimentaires nationaux actuels… », a déclaré Isaias Angue Obama, représentant résident de la Fao au Bénin, à l’ouverture des travaux de l’atelier. Ces assises ont mobilisé une soixantaine d’acteurs et d’experts en présentiel et une trentaine par visioconférence. Les résultats de l’étude menée sur les systèmes alimentaires au Bénin ont été partagés avec les participants. Ceci, afin « de susciter des contributions, des échanges fructueux permettant de mieux comprendre les enjeux et défis des questions alimentaires et nutritionnelles dans le but de réfléchir ensemble pour proposer des leviers d’atténuation durables », indique
Abdoulaye Toko, directeur adjoint de cabinet représentant le ministre de l’Agriculture.
Après avoir rappelé la stratégie de l’Ue en termes de transformation des systèmes alimentaires, Ruben Alba Aguilera, chef de Coopération de la délégation de l’Ue au Bénin, fait noter que cet exercice d’évaluation rapide des systèmes alimentaires a déjà été réalisé dans de nombreux pays, et l’atelier devrait permettre de cerner plus précisément les enjeux actuels et futurs des systèmes alimentaires spécifiques au Bénin. « Notre objectif, poursuit-il, c’est que les résultats de vos échanges contribuent à alimenter d’autres débats et orientent des interventions précises pour activer une transformation durable et inclusive des systèmes alimentaires ». Les intervenants disent ne pas douter de la qualité et des profils des acteurs et experts conviés à la rencontre, pour des échanges fructueux qui permettront d’atteindre les résultats poursuivis par l’atelier.
Avant de procéder à l’ouverture officielle de la rencontre, le représentant du ministre de l’Agriculture a rassuré les participants d’une part, de l’intérêt particulier que le gouvernement béninois accorde à la recherche de solutions aux problèmes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle et d’autre part, de l’engagement du ministre de l’Agriculture à œuvrer à la mise en application des recommandations qui découleront des assises.